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South Park: Le Bâton de la Vérité

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South Park: Le Bâton de la Vérité
Les bâtards, ils ont tué Kenny !
Ah, les jeux à licence ! Beaucoup d’appelés, très peu d’élus. Sous-traités par-dessous la jambe par des studios spécialisés dans les adaptations dignes de mauvais nanars, les titres franchisés déclinés à partir des succès en salles ou à la télé constituent un pan du jeu vidéo que l’on préférerait parfois oublier. Souvent désolidarisés du pôle artistique de l’œuvre originale, les majors n’octroient aux développeurs que peu de temps et d’argent afin qu'ils puissent achever leur besogne. Ce qui donne bien souvent aux productions des allures de supplément marketing plutôt que de véritable stand-alone. Puis il y a South Park : The Stick of Truth, qui débarque après de multiples retards dus à des complications de développement et au rachat de THQ. Comme un bon vin, on pense nous, que ce laps de temps l’a rendu meilleur.

FUCK YOUR ASS MOTHERFUCKING MOTHERFUCK

Dans South Park : The Stick of Truth, il y a South Park. Si vous ne connaissez pas la légendaire série animée de Trey Parker et Matt Stone, on suggère que vous redescendiez de l’ISS où vous êtes en hibernation depuis 20 ans.

Pas de surprise ici pour le fan. On retrouve toute la vulgarité, la violence et la crudité de l’œuvre originale, le tout sublimé par un pitch qui n’en finit jamais de vous amuser en repoussant les limites de l’écœurement. Le joueur incarnera donc le nouveau gosse qui vient d’arriver en ville, que ses parents croient paisible et sans problème. Ni une, ni deux, il faudra partir en quête d’amis afin de garnir un petit peu sa vie sociale et de ne pas passer pour le plus gros des loosers.

Se déroule alors sous nos yeux une aventure fleuve, truffée de rocambolesques péripéties qui sont autant de pépites que l’on savourera le sourire scotché au visage. Ne pas se méprendre bien sûr, South Park ne fait pas dans le raffiné. Quand il veut nous faire rire, Eric Fenstermaker (à l'écriture ici, a officié sur Fallout : New Vegas) prend son bulldozer, son tractopelle, et nous balance toute la merde possible en pleine face. Y compris celle que l’on ne s’attendait pas à recevoir.

Invraisemblable tout en étant prévisible dans ses rouages, l’écriture de South Park : The Stick of Truth ne se pose aucune limite autre que celle de la bienséance. Politiquement incorrect, Obsidian l’a été. La censure européenne, plutôt rare ces temps-ci, le prouve. Bref, on ne va pas vous faire un dessin, l’humour pipi-caca-sex-toys bien caractéristique de la série est parfaitement retranscris dans ce best-of trashissime à souhait.

Maintenant, saisir la nature drolatique de South Park, c’est une chose –plutôt aisée par ailleurs – en extraire le discours de fond, c’en est une autre. Obsidian est parvenu malgré quelques errances à isoler ce qui fait du show un miroir déformant et déformé de nos habitudes bien occidentales. Par le prisme du jeu de rôle a priori enfantin auquel va se livrer le joueur – flanqué par Kyle, Cartman, Stan et Kenny – c’est tout un monde d’adulte rigide et absurde que l’on contemple. La fièvre Facebook, la course à l’amitié, les complotistes, le sexe...

The Stick of Truth s’approprie tous les marronniers de South Park en se les fourrant dans le cul pour mieux les digérer. Il n’y avait pourtant qu’un pas entre la parodie et la parodie de parodie. Les développeurs se sont débrouillés pour rester du bon côté de la falaise en livrant une partition aussi too much que l’œuvre originale. Car la difficulté était bien là. Pour faire du South Park, il faut charger la mule jusqu’à ce qu’elle explose.
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Fantasy scatophile

Cependant, The Stick of Truth ne se contente pas d’aligner des « motherfuckers » pour faire vivre l’expérience. Obsidian oblige, on plonge dans une réelle atmosphère de Fantasy, tout ce qu’il y a de plus authentique : des elfes contre des humains, une princesse, des châteaux, des armées, des batailles épiques, et des quêtes. En effet, de façon on ne peut plus traditionnelle, notre bon-samaritain de héros sera soumis au jugement de la plèbe s’il veut être reconnu. Comprenez que pour se faire des potes sur Facebook, il va falloir résoudre les petits problèmes du quotidien pas si normal des habitants de South Park.

Évidemment, du bottage de cul de sans-abris au baby-sitting de bébé-cacas, rien en apparence ne laisse suggérer le penchant héroïque de vos hauts-faits. C’est d’ailleurs cette seule fraicheur décalée qui vous poussera à sauver maintes fois le chaland égaré. Bref, on ne s’y trompe donc pourtant pas, votre réputation croît en même temps que vous lootez les ennemis et que vous amassez les récompenses.

Si cela ne suffit pas à vous convaincre que South Park : The Stick of Truth est un authentique produit labellisé Fantasy, attendez d’écouter James Dunlap, le compositeur de la série, pousser la chansonnette. Malgré quelques pistes volontairement saugrenues, la majeure partie de la bande-son enrobe le jeu dans une atmosphère très classiquement moyenâgeuse, entre les jérémiades de la cour du roi et le mysticisme à la Game of Thrones.

Se lancer dans l’aventure du baton de la vérité, c’est donc embrasser un game-design sans trop de surprise et des codes bien usés, à base de voyages rapides, de marchands et d’arbre de compétence. La magie quant à elle, ça sera vos pets.
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Suck my stick

Malgré ses combats au tour par tour, le gameplay du titre a tout du hack’n’slash. On augmente la puissance de nos quelques capacités en montant de niveau, on obtient quelques passifs, on s’équipe à droite, à gauche en dépouillant nos adversaires… Bref, vous connaissez la rengaine. Si l’on doit retenir quelques particularités dans cet ensemble vu et revu, on mentionnerait en premier l’éclair de lucidité qui a frappé Obsidian lorsqu’ils décidèrent d’alléger la charge des combats.

En effet dans leurs nombreux puzzles, les développeurs ont inclus toute une batterie de dispositifs qui permettent au joueur de se défaire de ses cibles sans même les affronter. La logique contre la violence. Résultat, ce n’est jamais un calvaire d’avancer dans South Park : Stick of Truth. On revient simplement sur le jeu avec sourire et légèreté. En outre, on aurait peut-être apprécié des rixes un peu plus corsées, cependant dans le fond, ce n’est pas si dommageable que cela.

Le système de combat, très épuré, est également à mentionner dans les bons points. Pas de fioriture ici, on nous fournit du tour par tour dans son plus simple appareil, avec seulement quelques compétences disponibles. On ne se perd pas dans un menu à la forme d’arbre généalogique, et l’alternance entre différents compagnons amène assez de renouveau dans l’expérience. Suffisamment pour ne pas qu’on se lasse en une dizaine d’heures de jeu.

Enfin il faut saluer la présence de quelques belles trouvailles qui détournent avec cynisme et appétit les codes du jeu vidéo, ce que l’on vous laissera découvrir par vous-même.
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South Park : The Stick of Truth est un jeu classique, agréable, bien écrit. On se tape des barres de rire bien grasses et on s’éclate à personnaliser notre petit personnage dans un titre à l’enrobage manifestement soigné. Tout simplement, il transpire le travail bien fait. On sent parfaitement que le résultat présenté est en accord avec l’idée de départ, celle de nous faire passer un peu de bon temps en compagnie des trublions du show le plus subversif des Etats-Unis, comme un prolongement de l’œuvre mère. Foncez, on s’amuse grave.

13/03/2014
  • Léché
  • A mourir de rire
  • Improbablement surprenant
  • Gameplay épuré efficace
  • Fidèle au show
  • Structure trop classique ?
  • Peut paraitre trop fan service
7.5

TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 3/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
South Park: Le Bâton de la Vérité > Commentaires :

South Park: Le Bâton de la Vérité

7.5
8

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6 commentaires
Riskbreaker

le 16/04/2017
7
Ça pète, ça chie, ça sodomise et il y a des licornes.
Et franchement, on se marre comme des baleines.

Les situations s'enchaînent en hommage permanent à la série tout en formant un tout cohérent pour un méga épisode complètement barge, souvent trash et prenant des libertés que seul le jeu-vidéo peut fournir. Et rien que pour cela, il mérite d'être joué, fan ou non.
Du coup, je crois que les scènes dans le vaisseau Alien, chez le gynéco et *dans* Mr. Slave resteront gravées dans ma mémoire pendant un bon moment. Toujours à la limite de l’écœurement, on ne cesse de rigoler et d'attendre le prochain détail surprenant et crade propre à la saga. Surtout que l'ensemble s'enchaîne parfaitement bien et forme une petite aventure d'une quinzaine d'heure très agréable. Il évite ainsi les passages inutiles pour rallonger la durée de vie et se contente de ne proposer que du contenu fidèle et parfaitement intégré.

De plus, l'ensemble est porté par une bande sonore très réussie qui joue grandement au plaisir global. On se croirait presque dans le film South Park (qualité auditive) sur bien des points. Bon signe, surtout couplé à un doublage officiel génial.

Après viennent mes petites réticences qui me font malheureusement baisser la note globale.

► Un menu buggé (superposition des fenêtres sur la gauche) empêchant la visualisation de certaines données + une interface vraiment moche limite hors propos avec le jeu.
► Visuellement, on se croirait dans le dessin animé, mais ça a été pensé pour du 1080p max et au dessus de cette résolution, on a malheureusement un étirement de l'image qui provoque un flou désagréable sur toutes les cinématiques (toutes les cinématiques sont des vidéos sur lesquelles ils ont incrusté notre personnage, du coup, la différence de netteté jure).
► Les choix laissés dans le jeu ne sont qu'anecdotiques et ne servent qu'à fournir une blague supplémentaire plus qu'un réel choix vidéo-ludique, dommage.
► L'ensemble est tout de même très court et la difficulté assez risible, même en hard. La fin fin fin (après le boss final) est à mon sens bâclée et aurait mérité quelques franches minutes supplémentaires. La récompense est fade.

J'en retiens cependant une magnifique ode aux pets, à la série, et un vrai bon jeu-vidéo destiné autant aux fans de la série qu'aux joueurs désireux de vivre une aventure complètement barrée, loin des conventions classiques habituelles.
Ça n'a duré que 15 heures, mais intenses et franchement réussies.

Nagasaki ♥
Let

le 10/06/2015
7
Cassons la cohérence et commençons par la conclusion: ce South Park est plutôt un bon jeu mais est sacrément léger. Quand je dis léger, ça n'est pas dû a son scénario qui s'il prend la forme d'un long épisode a le mérite de ne pas s'étaler inutilement. Là où le jeu aurait par contre mérité de s'étaler c'est sur son contenu, il y a certes des annexes mais elles se plient tellement vite dans ce South Park tellement petit qu'on ne peut pas s'empêcher de ressentir un goût de trop peu. Reste la chasse aux collectibles mais ça n'occupe pas bien longtemps non plus.

En termes d'ambiance et d'humour, ça fait mouche en tout cas (sur moi tout du moins :P) on se croit vraiment dans South Park, la musique accompagne bien le tout (ajoutant même parfois un côté épique à se battre contre des clochards bourrés) et évoluer aux côtés des personnages de la série fait plaisir.

Dommage par contre pour le système de combat qui s'il tente de s'inspirer des Paper Mario ne va pas plus loin que l'inspiration, c'est marrant au début mais a la longue c'est poussif, répétitif et même un peu chiant. Heureusement les développeurs ont eu de l'intelligence dans leur level design qui propose quasi toujours des méthodes pour éviter le conflit (dommage qu'il soit assez basique passé ce bon point par contre).

En gros un petit jeu sympathique se reposant un peu trop sur sa licence au détriment du reste, assez pauvre en contenu et avec un système de combat qui tourne assez vite en rond. Reste tout ce qui fait le charme de South Park qui est très bien retranscrit et le fait qu'il ne soit pas assez long pour devenir lourd ce qui pour un non fan peut paraître un peu léger (dans ce cas, vous pouvez baisser la note de 2 points).
Yaone

le 22/04/2015
9_5
Je me suis beaucoup amusée sur ce jeu, du bon South Park comme on les aime. Il est court, mais j'ai eu l'impression qu'il a duré bien plus longtemps. Sa durée de vie est parfaite pour ne pas se lasser par son humour gras.
Le système de combat est bien fun et varié et les quêtes annexes nombreuses.
J'ai adoré ces petites touches de moqueries envers certains codes du jeu vidéo, à commencer par le héros "muet". XD
Luckra

le 11/01/2015
8
Une excellente utilisation de licence que ce South Park qui globalement reprend tous les ingrédients des Paper Mario N64 et GC en allégeant les mécaniques et en appliquant la recette du dessin animé. Je ne suis pas le plus grand fan de l'humour South Park et le tout manque de profondeur mais c'est parfait pour la durée de vie du titre.
Morm

le 11/03/2014
Edité le 27/01/2015
8
Après des mois d'attente maintes fois prolongés, mes petites mains de fan inconditionnel de la série ont enfin pu toucher au messie. Et j'ai été comblé.

Tout d'abord, la sensation de participer à un véritable épisode de south park est bien là, et c'est le plus important. Les graphismes sont on ne peut plus fidèle au style de la série, et la présence des doubleurs originaux (en plus d'être bien meilleurs que les français haha) est un véritable régal. On y retrouve une grosse partie des personnages réguliers de la série, tous fidèles à eux même, dans une histoire complètement déjanté que seul Trey Parker et Matt Stone sont capables d'imaginer. Les dialogues sont excellents, et il m'est arrivé plusieurs fois de devoir mettre le jeu en pause pour cause de grosse barres de rires. Et pour finir, le jeu se moque énormément des codes du RPG et même du JV en général, et de manière parfaitement adaptée au contexte. Fou-rire garanti si vous accrochez à l'humour particulier de la série.

Mais ce Stick of Truth ne se résume pas à être un gros hommage à la série culte, car le gameplay est également très soigné. Le jeu est très ouvert, l'ensemble de la ville est accessible rapidement, et il est possible de visiter chaque maison ou bâtiment de la ville. Le level design est plutôt excellent, il y a énormément d’interactions avec l'environnement et tout plein de choses à récupérer dans les moindres recoins.
Reste un sympatique système de combat basé sur des pressions de touches à faire en rythme, avec plein de techniques plus loufoques les unes que les autres (le bruit marron xD). Couplé à une personnalisation de notre avatar assez poussé, le tout est très addictif, et il est difficile de lâcher la manette. En revanche, le jeu possède 2 gros défauts : sa durée de vie (environ 15-20h pour le 100%) et sa trop grande facilité (seulement 2 GO en hardcore).

Un jeu que je conseille très vivement à tous les fans de lé série. Les réfractaires à son humour très gras peuvent par contre passer leur chemin.
Canicheslayer

le 10/03/2014
Edité le 21/12/2014
8_5
++ PAS DE CENSURE
++ L'impression grisante de vivre un vrai épisode de South Park : le fan ne peut qu'être comblé !
++ Codes du RPG : un bon équilibre entre hommage et parodie.
++ Nombre de passages cultes : les zygomatiques vont en prendre un coup !

+ Un système de combat étonnamment réussi (en gros, Paper Mario sans le côté "relou").
+ La classe "Juif" et ses techniques qui tuent.
+ Temps de chargement rapides.
+ B.O. très sympa et bien adaptée aux différentes situations.
+ Beaucoup de quêtes annexes (et qui sont bien écrites, soit dit en passant).
+ L’utilisation d'un héros personnalisable est parfaitement justifiable et bien intégré dans l'histoire (ce qui est trop rare).

+- Trop simple ?

- Trop court quand même
- Certains mini-jeux peu évidents à la manette (mais ça vient peut-être de moi)
- En effet, les doublages VF de la série me manquent...

-- Pas de post-jeu.


Technique : 8
Bande son : 8
Scénario : 8
Durée de vie : 5,5
Gameplay : 9

Note % : 87
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