Be-Bop High School est à la base un manga assez populaire au japon, créé par Kiyuchi Kazuhiro, et adapté en OAV et en série live à maintes reprises. La série met en scène deux racailles bosozoku du nom de Toru et Hiroshi, qui se mettent au défi de retrouver et mater les kidnappeurs de leur jeune amie Junko. Celui qui trouvera Junko en premier remportera la fille. Le manga créé alors un triangle amoureux, à la fois vulgaire et touchant, qui évolue dans un milieu scolaire dirigé par les racailles et les keums bizarres. Le tout reste évidemment très bon enfant, à la manière d'un Collège fou fou fou ou un Shonan Junai Gumi (young GTO), avec des situations cocasses et des scènes de baston bien débiles. Le milieu des Bosozoku est tiré en dérision et les personnages sont évidemment la clé du succès de ce manga.
Le jeu reprend bien sur les attraits de la série, et transpose le tout dans un jeu d'aventure mâtiné de RPG. Très court et exigeant, Be-Bop High School instaure une façon de jouer atypique, typé arcade, qui lui correspond finalement très bien.
On débute le jeu en choisissant notre héros entre Toru et Hiroshi. Quoiqu'il arrive, le jeu se déroulera strictement de la même façon. L'idée principale veut que si l'on choisi Toru, il faudra retrouver Junko avant Hiroshi, et inversement. On est malheureusement jamais au courant de l'avancement de la quête de notre rival. On sait seulement que l'on a six jours pour retrouver la fille afin de finir le défi en premier. Le jeu fonctionne en effet sur un système de jours assez bien foutu puisque la nuit tombe de façon réaliste au cours de la journée, d'abord avec l'arrivée du crépuscule. Un jour dure en moyenne 20 minutes et il faudra réaliser un certain nombre d'objectifs au cours de la journée. Si les premiers jours sont assez souples et le joueur peut vagabonder un peu à sa guise, les derniers jours sont si stricts qu'un moindre pas dans la mauvaise direction suffit pour empêcher l'obtention de la bonne fin. Le jeu fonctionne alors comme un jeu d'arcade avec un gameplay basé sur les essais et les erreurs, et il faudra au final plusieurs tentatives pour terminer parfaitement chaque journée.
Be-Bop High School compte donc sur ses situations cocasses pour charmer le joueur plutôt que sur son scénario ou son gameplay général, et c'est justement ce qui en fait un jeu atypique.
Be-Bop High School est un jeu assez gay. Il tourne en dérision l'univers des cailleras nippones dans tous ses mécanismes de jeu. Le héros que l'on aura choisi au préalable sera accompagné dans sa quête par ses deux meilleurs potes qui marchent derrière nous dans une pure optique RPG. Mais le jeu dérape avec l'animation de la démarche des caïds, absolument géniale et hilarante. Les gonzs ont la tête en avant, portent la banane et un costume d'étudiant porté à l'arrache pour se différencier. Ils marchent les mains dans les poches, se déguisent pour éviter la police, se promènent parfois avec des pancartes souillées d'insultes à la GTO, et cherchent la baston avec tous les passants, qu'ils soient de bandes rivales, SDF, et même les nanas. Le joueur peut donc entrer en combat avec n'importe quel passant, les insulter ou draguer les filles. Malheureusement, et si les premiers jours nous laissent la liberté de provoquer le monde, les jours suivants sont tellement stricts sur le timing qu'un combat non prévu deviendra une perte de temps cruciale qui nous empêchera de finir le jeu. On remarquera bien vite qu'il n'y a au finale qu'une seule et unique route à suivre pour espérer obtenir la vraie fin, et que l'on ne pourra pas profiter de la fameuse nonchalance des racailles.
Les combats sont d'ailleurs assez aléatoires dans leur résultat car ils ne se basent que sur un seul critère : la chance. Le jeu nous propose et nous incite à aller augmenter sa chance chaque matin auprès du temple shinto de la ville. Une fois de plus, si le joueur ne se prête pas à la prière chaque matin, le taux de chance ne sera pas assez élevé le sixième jour pour battre les boss.
Le déroulement du jeu se fait de manière intéressante : on a au début accès à une petite partie de la ville, dont la majorité des passages sont bloqués soit par la police soit par des mecs bizarres. L'un des buts majeurs du jeu sera donc de s'ouvrir l'accès aux autres zones de la ville, en réalisant plusieurs actions scriptées, telles qu'aller trouver un déguisement pour passer incognito devant la police, jouer au casino et gagner de l'argent pour s'ouvrir l'accès au train et aux villes frontalières, ou aller dealer de l'alcool avec un SDF moisi pour qu'il nous laisse traverser son parc. Si certains choix peuvent évidemment se faire dans l'ordre souhaité, il faudra pourtant trouver l'enchainement optimal pour terminer le jeu le sixième jour.
Chaque jour dure environ 20 minutes, et la durée de vie global est d'à peine 2h pour une partie parfaite. Bien entendu, il faudra s'y reprendre à beaucoup de tentatives pour terminer les actions prévues chaque jour avant la tombée de la nuit, car il faut aussi compter le temps nécessaire pour rentrer à la maison passer la nuit, sous peine de perdre de son énergie en cas de nuit blanche. Évidemment, en cas de perte totale d'énergie à cause des nuits blanches ou des combats, le jeu se termine sur un Game over.
Les combats sont donc principalement à éviter, et il n'y aura qu'un seul donjon de tout le jeu, durant le sixième jour. C'est à ce moment là qu'on saura si notre taux de chance est suffisamment important car si tel n'est pas le cas, il sera tout simplement impossible de gagner les derniers combats.
Le jeu est vraiment faible du point de vue RPG car il n'y a pas de montée de level ni d'équipement ou d'item à acheter, à l'exception des objets scriptés nécessaires à l'avancement de la quête.
Le point fort du jeu est incontestablement son ambiance hilarante, son animation à la fois gay et élégante, et surtout ses graphismes pleins de détails appréciables pour un jeu de ce genre. Les expressions des personnages durant les combats sont impressionnantes. On a réellement l'impression d'avoir des personnages de manga en face de nous, notamment grâce aux traits caricaturaux tels que les visages bouffis par les coups, les têtes de pervers ou les bananes de caïds. Les expressions du visage changent selon la commande que l'on sélectionne durant les combats, pendant lesquels on peut parler, provoquer ou draguer si on est face à un fille.
La bande son de bonne facture, teintée de jazz et de be-bop, est assez dynamique mais globalement passe partout. Elle correspond toutefois particulièrement bien au jeu.
Be-Bop High School Machin Densetsu est donc au final un jeu léger, pas prise de tête, à jouer essentiellement pour son ambiance et ses délires, telles que la démarche des zoku et les situations cocasses omniprésentes. Le principe se veut accrocheur car basé sur la répétition des tentatives afin de trouver la façon optimale pour finir chaque journée, mais le jeu est beaucoup trop simpliste dans son gameplay et strict dans son déroulement pour être réellement cohérent, et donc, réussi.
04/07/2010
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- La démarche des gonz est fascinante
- Techniquement réussi
- Le cycle jour/nuit bien foutu
- Principe général plutôt interessant
- Pleins de situations cocasses à vivre
- Une ambiance caillera de seconde zone originale
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- Junko est moche
- Déroulement trop strict
- Des éléments RPG peu développés
- Très court
- 2 héros différents mais 2 histoires identiques ....
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 2/5
DUREE DE VIE 2/5
GAMEPLAY 3/5
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