Les mangas et animés Shin Megami Tensei

Cet OAV, Digital Devil Story Megami Tensei, est une adaptation du premier roman d'Aya Nishitani. Sorti peu après celui ci en 1987, l'animé de qualité emploie un staff assez conséquent et reconnu dans le genre. On a donc évidemment Aya Nishitani à la base de l'histoire mais c'est Nishicbo Mizuho qui réécrit le tout pour l'adaptation. Le character design revient à Kitazume Hiroyuki qui avait déjà signé les covers des romans, on est donc en terrain connu pour les artworks de cet OAV. La musique composée par Nanba Hiroyuki, et est de grande qualité (j'y reviendrai). La chanson principale (culte) est interprétée par YOURI with the CASH.


L'animation japonaise de ces dernières années est, je trouve, devenue assez décadente et générique à tel point que je n'en regarde quasiment plus. De toute manière et depuis toujours, l'animation japonaise est résolument simple et à de rares exceptions près, arbore une coloration digne d'un logiciel nauséeux comme Paint. On est loin de l'animation fignolée d'un (vieil) épisode de Popeye the Sailorman ou d'une planche de David Mack ou Humberto Ramos. Mais bon, l'ambiance sauve parfois tout ça, et le staff d'un animé japonais est souvent de qualité.


Bref, tout ça pour dire que DDS, sortis en 87, propose un style résolument vieille école et réellement créatif. Le design, plutôt simple est quand même très récréatif et surtout reprend les arts des bouquins d'origine, du coup un certain respect s'installe forcément de la part du spectateur fan. L'ambiance est assez transcendante, avec une atmosphère sombre, des scènes parfois gores et une gestion des couleurs vraiment travaillée. Le ton général est toujours sobre, chaque scène et chaque lieu possèdent leur teinte particulière et n'en démord pas. On a donc du très bleu lors des scènes dans le laboratoire informatique, du vert pour quasiment chaque personnages, et un contraste bien probant entre le rouge du sang ou la matière des démons et le reste. Évidemment, certaines scènes en extérieur montrent des couleurs variées mais cela reste chaque fois très discret. Bref, c'est la grosse force de l'animé, on ne trouve pas ici d'images de synthèse pathétiques ni de personnages au visage surréaliste et aux proportions corporelles louches. L'ambiance est également sublimée par à la bande son de Mr Nanba, avec son orchestration hyper expressive et scénique ou ses chœurs percussifs. Ça titille les oreilles, et le thème de fin LADY YOUR EYES carrément mythique ne me fera pas mentir.


Le scénario est une adaptation du 1er Digital Devil Story, il raconte donc l'éveil de Nakashima à la vengeance et son besoin de profiter de la force de Loki pour s'accomplir. Il l'invoque sur Terre par maladresse et fout le bordel dans son école. Je vous laisse le soin de découvrir la suite, parce-que l'adaptation est pas mal simplifiée, raccourcie et évite les détails du roman, il serait donc dommage que je vous raconte tout tout de suite. L'animé, si on ne connait pas le scénario qui sert de base, peut paraitre compliqué à comprendre à cause des nombreux flashbacks des anciennes métempsychoses, m'enfin, un coca-cola et ça passe rapidement mieux. En plus, l'animé se termine sur une petite note d'humour.


Aussi incroyable que cela puisse paraitre, l'animé est sorti hors du japon très tôt, et a ainsi franchi les frontière de l'Amérique, l'Italie et la France, entre autre. En vérité, ce n'est pas surprenant car à cette époque, pas mal d'animés jap' étaient mis en vente en VHS dans des magasins obscurs. L'animé fut réédité au japon en DVD et une édition Laser Disc doit surement exister. C'est en tout cas un bon petit animé, pas follement ambitieux mais tellement plus soigné et personnel que les animés japonais d'aujourd'hui. Il mérite d'être vu à mon avis.