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Mandinga - A Tale of Banzo
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![]() Comment ne pas avoir l'attention attirée par un J-RPG créé au Brésil proposant d'incarner deux esclaves embarqués bien malgré eux dans une révolte ? Cependant, le fait de prendre pour cadre des faits historiques graves ne garantit pas pour autant une expérience de jeu digne de ce nom. Toutefois, concernant Mandinga, ce serait sans compter sans l'inventivité du système de jeu. ![]() « Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil »Mandinga (mot désignant à l'origine une ethnie d'Afrique occidentale majoritairement musulmane) narre le destin émancipateur de deux esclaves attachés à une plantation de canne à sucre. Le premier, Obadelê est un Yoruba, tandis que le second, Akil, a donné son nom à ce RPG brésilien, d'inspiration toutefois japonaise. Presque contre leur gré et suite à une énième exaction perpétrée par leurs maîtres, les deux esclaves feront cause commune, affrontant leurs démons, et rejoindront même le Quilombo (communauté d'esclaves en fuite) de la mystérieuse Reine Vautour.
L'univers, original pour le genre, se décline via des graphismes en pixel art certes rudimentaires, mais suffisant à l'immersion. Par ailleurs, le tout est souligné avec élégance par une discrète bande-son collant à merveille à cette atmosphère pour nous exotique.
On notera la présence d'une version anglaise, de même que l'on invitera le joueur qui en posséderait au moins des rudiments, à se plonger dans cette aventure en grande partie forestière en portugais du Brésil. Les brûlures du BanzoDésignant par son origine bantoue, un sentiment de nostalgie vis-à-vis de la patrie à laquelle l'esclave a été arraché, le "Banzo" complète le titre du jeu et promet d'emblée un scénario rude.
Dans la ferme où travaille le musculeux Obadelê, les rapports humains sont empreints de violence, de mépris et de domination. Parmi les esclaves, il ne règne pas davantage une franche camaraderie puisque toute délation ou trahison est la promesse d'une condition un peu moins rude. Ainsi, Akil est-il longtemps tourmenté par la crainte de perdre ses quelques privilèges, mais aussi par sa pieuse conscience lui reprochant de ne pas être assez pur.
Le contexte culturel et la fiction historique qui en découle s'avèrent les principaux atouts de Mandinga. Récit par ailleurs plutôt court, ce qui ne l'empêche en aucun cas de proposer son lot de situations graves et deux personnages aux vertus remarquables. Throw the diceL'autre grande originalité de Mandinga (rappelant au passage que le Brésil est amateur de JDR), c'est son système de jeu. On passera sur les bizarreries de configuration qui font marcher les personnages à l'envers, et que l'on résout bien vite via le menu des options.
En combat, les personnages (sauf quand ils utilisent un item) jouent l'une de leurs cinq mains, chacune étant constituée de cinq dés de 6. Par le menu, le joueur constitue a priori ses mains selon les principes suivants :
- le 1er dé dépend de l'arme équipée ;
- le 2ème dé est une compétence (propres au personnage, elles sont débloquées tous les deux niveaux) ;
- le 3ème dé est une défense, influencée par l'équipement ;
- le 4ème dé est une compétence du personnage ;
- le 5ème dé est une compétence ou un dé imposé par l'accessoire équipé.
Durant les affrontements, chaque tour joue donc les cinq dés de la main sélectionnée. Une fois tous les trois tours, le joueur bénéficie d'un "focus", qui lui permet d'imposer à l'un des dés la face qui tombera. Après quelques minutes passées à comprendre ce système ingénieux dans lequel les états anormaux ont toute leur place, mais aussi contre un équilibrage inexistant, le joueur saisit toutes les possibilités tactiques de la chose. On en vient même à regretter, du fait de la minuscule durée de vie, qu'il n'y ait pas plus de vingt niveaux à passer et pas davantage de combinaisons à essayer. ![]() Par-delà ses qualités (et défauts) intrinsèques sur le plan ludique, Mandinga mérite d'être célébré en tant que nouvelle étape dans l'internationalisation du J-RPG. À l'instar d'un Aurion (review), voire d'un Chained Echoes(review), le jeu fait surgir à nos yeux une nouvelle région vidéoludique. Ne pouvant que m'en réjouir, j'invite chacun à se plonger dans cette aventure courte, passionnante et ne ressemblant à aucune autre. On lui pardonnera bien vite ses carences qui ne gênent jamais durablement la progression.
Le tour du monde des J-RPG se poursuit ! ![]()
Mandinga - A Tale of Banzo
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