L'histoire prend place dans un monde médiéval-fantastique tout à fait classique. Nous suivons le héros, Vairon, depuis son village natal d'où il veut partir pour une grande aventure. Après quelques boulettes involontaires, une horde de démons est libérée et se met à ravager la planète Zériliah. Notre jeune aventurier prend alors ses couilles en main et décide de régler le problème. Il va alors parcourir les continents en ayant qu'un seul et unique objectif : taper du gros démon. Le scénario ne proposera pas beaucoup d'originalité mais l'histoire fait le taf en restant simple et modeste. Par contre, il y a un réel travail dans le développement de notre héros ou plutôt dans la manière dont les gens le perçoivent au fil de l'épopée. Vairon n'attire pas vraiment l'empathie et cela rend ses réactions et celles des PNJ intéressantes bien qu'expéditives.

L'univers ne possède pas un background très étoffé mais la totalité des PNJ auront une petite tranche de vie, quelque chose à raconter. De plus, les habitants peuplant ce monde ont tous un visage collant avec le sprite, c'est bien ! Les concepteurs ont donc réussi à faire bien avec peu et c'est avec justesse qu'ils nous racontent cette histoire. Amateurs de RPG d'antan, vous apercevrez bon nombre de clins d’œil qui s'imbriquent sans gêne dans le récit de Vairon's Wrath.

Inspiré des jeux d'action-aventure 8–16 bits, Vairon's Wrath ne brillera pas par un gameplay révolutionnaire mais révélera son lot de bonnes surprises. De prime abord, les déplacements sont rigides et le personnage ne dispose que d'un seul coup à l'épée. Manipuler Vairon se fait donc avec une certaine rigueur afin de tenir compte de son inertie. Clairement, l'atout du jeu ne se trouve pas dans les combats contre une IA écervelée et ne constituent au final qu'une minorité des phases de jeu. Ces dernières agrémenteront simplement l'exploration et la plupart des ennemis sont facilement évitables (en acceptant de faire une croix sur l'argent et les objets potentiels).

L'exploration du monde est d'ailleurs une franche réussite. Après quelques heures de jeu, il est aisé de constater à quel point les développeurs ont travaillé les différentes zones et leur level-design. Des coffres bien cachés ainsi que des énigmes simples mais judicieuses procurent un sentiment d'accomplissement assez agréable. Un petit bémol sur certaines zones trop chargées où il est parfois difficile de se déplacer librement.

Ce qu'il faut surtout retenir de Vairon's Wrath, c'est l'incroyable diversité des situations de jeu. Les développeurs ont réalisé une véritable démonstration de savoir-faire en proposant des phases de gameplay sans cesse renouvelées. L'arsenal du héros est régulièrement mis à jour avec l'éternel grappin, les bombes, l'arc…
Il y a donc les phases d'exploration avec quelques combats, des énigmes à base de mécanismes mais également des phases de Running, de SHMUP, puzzles… Il vaut mieux ne pas tout lister et laisser au joueur le plaisir de découvrir la prochaine étape qui l'attend. Moi-même en entrant dans un donjon au début du jeu, je me suis dit à tort « bon va falloir explorer et taper du mob… ». Et bah pas du tout, j'en suis sorti un peu abasourdi : « WTF c'était fun ! ». De cette variété découle un rythme de jeu bien maîtrisé alternant villages et donjons. L'aventure avance sans ralentissement, le temps défile et à chaque lieu on se dit qu'on s'arrêtera au prochain pour aller dormir.

Pour ravir les joueurs de la belle époque (les vieux donc), il y a pas mal de petits secrets à dénicher et des quêtes annexes (parfois très longues et riches !) avec peu d'indices. Il faudra alors reprendre son sac à dos et chercher le lieu d'intérêt par soi-même.