Gardons avant toute chose à l'esprit que cette inespérée édition reprend tel quel un jeu paru en 1999 auquel on n'imposera pas de comparaison terrible vis-à-vis d'un Final Fantasy VIII ou d'un Chrono Cross. Il s'agit d'une production ancienne, dont les défauts saillants pourraient rebuter les joueurs habitués aux aventures plus récentes, léchées, que l'on trouve facilement de nos jours en vitrine. Le système de combat est un ATB relativement basique et la fréquence des combats (aléatoires, cela va sans dire) se révèle importante. De la même manière, certains pics de difficulté trahissent un équilibrage hasardeux qui n'empêche cependant pas durablement la progression. Les graphismes ont vieilli (conservant toutefois quelque charme, du côté des décors) et parfois... le jeu PLANTE !Amateurs de AAA, passez votre chemin et laissez-nous entre gens curieux.

Dans le détail, la gestion laisse une belle place au crafting de...monstres, lesquels seront ensuite invoqués en combat pour nous filer un petit coup de griffe s'ils n'ont pas auparavant été équipés afin de booster les statistiques des membres de l'équipe. Dans l'ensemble, les conditions de jeu et le gameplay n'empêchent en rien de plonger dans cet univers cultivé et merveilleux. On ne mentira pas : ce n'est pourtant pas pour cela qu'il faut parcourir ce VII^ème siècle embelli.

Xuan-Yuan Sword : Mists Beyond the Mountains a l'immense mérite de nous enrichir : en effet, le voyage de Septem, héros des Pépinides, nous promène depuis Venise jusqu'à l'antique capitale chinoise de Chang'an. Le tout en passant par un Moyen-Orient en pleine hésitation dynastique et, partant, par Damas et Bagdad. Quel plaisir de parcourir l'histoire tout en jouant ! Plaisir renouvelé lorsque la quête de puissance de l'espion franc prend un virage philosophique. Plaisir décuplé lorsque le voyage initiatique se sublime par une quête intérieure qui permet de mobiliser des figures fondatrices de la culture européenne.