Nul besoin de présenter une nouvelle fois
Bomberman. Véritable superstar du jeu vidéo, on le retrouve dans quasiment tous les genres sur tous les supports. Le jeu qui nous intéresse aujourd'hui reprend les bases de la série, à savoir poser des bombes, pour l'inscrire cette fois-ci dans une aventure légèrement plus développée... Nous sommes à la naissance de la Game Boy Color, en décembre 1998, et
Hudson tente une nouvelle fois de diversifier sa franchise.
Sympathique, mais vite oublié, voici
Bomberman Quest.
Un scénario absent
Tranquillement, sans complexe, Bomberman rentre chez lui à bord de son vaisseau spatial, fier d'avoir accompli sa dernière mission. Mais ô malheur, sur le trajet le ramenant sur Bomber, un étrange inconnu apparaît devant lui et vole les 4 moteurs de sa navette. Fâcheux, surtout dans l'espace. Notre héros est alors forcé d'atterrir en catastrophe sur la planète la plus proche. Il reste en vie... Mais à son réveil, Bomberman constate que les réacteurs ne sont pas les seuls à avoir disparu : tous les monstres capturés qu'il transportait se sont échappés ! Et nous voilà parti pour tous les capturer...
Synopsis simple – sûrement trop - mais diablement rapide et efficace. Vous voici donc aux commandes du Bomberman et il est temps de se mettre à courir partout pendant quelques heures. Et question rebondissements, il va falloir se contenter de peu. La seule distraction textuelle n'apparaît que dans les quelques dialogues avec les monstres que vous rencontrez. Une petite dose d'humour, un sourire aux coins des lèvres et c'est parti pour leur faire péter le derrière ! C'est creux, c'est direct, et on passe très vite aux choses sérieuses : retrouver tous les monstres et repartir vers Bomber.
C'est donc une petite déception scénaristique, d'autant plus que la scène d'introduction est plutôt sympathique et renvoie directement aux « cinématiques » de
Link's Awakening. Chose assez rare sur Game Boy. On s'attend donc à un développement légèrement plus soutenu, à l'image du précité. Malheureusement, tout le jeu se contente d'un vide intersidéral à ce niveau et n'offre, en tout et pour tout, qu'une seule autre petite scène de cet acabit pour clôturer l'ensemble. Bien trop maigre, bien trop léger, c'est inconsistant.
Mais l'intérêt n'est pas là.
Simple, efficace mais court
Bomberman Quest se joue comme
Kaeru no Tame ni Kane wa Naru ou
Link's Awakening dont il emprunte de nombreux codes de gameplay. Vous vous déplacez écran par écran, en vue aérienne, au sein d'un monde divisé en quatre zones distinctes : la prairie, la forêt, la plage et le désert.
Chaque région est régie par un boss caché au fond d'un mini donjon. Une fois celui-ci défait, vous récupérez une partie de votre moteur qu'il gardait jalousement et accédez à la région suivante.
Mais avant d'arriver à celui-ci, vous devrez botter les fesses des nombreux autres monstres disséminés un peu partout dans chaque contrée pour enrichir votre arsenal. Et bien évidemment, certains objets sont indispensables pour pouvoir accéder à une zone bien précise, comme les bottes ailées permettant de sauter ou le bracelet de force pour pousser les gros rochers.
Douze affreux plus leur chef dans chaque zone, soit 52 monstres à déglinguer au total, ça vous laisse de quoi remplir votre inventaire. Une sympathique sensation de puissance ne cesse donc de grandir du début à la fin, ce qui se révèle en être sa principale force.
Mais revenons sur ces fameux combats.
Vous incarnez Bomberman, vous posez donc des bombes (!). Et à l'instar des autres titres de la franchise, votre tactique principale va souvent se révéler être la même : bloquer l'ennemi dans un coin pour lui faire sauter la caboche à répétition sans qu'il ait le temps de riposter ni de bouger.
Facile.
Oui et non, car le premier contact avec le jeu est complètement surréaliste...
Bomberman se déplace à une vitesse incroyablement lente, à tel point qu'il faut vraiment prendre son mal en patience pour franchir chaque écran. Imaginez alors des combats où l'ennemi se déplace plus vite que vous et de manière totalement aléatoire... les premières joutes sont réellement chaotiques et on passe son temps à poser des bombes comme on peut sans réelle stratégie avec l'espoir que la mini-explosion daigne toucher le bout du pied du monstre. Et ça peut prendre du temps... Beaucoup de temps.
Fort heureusement, on récupère vite les bottes à roulettes qui nous permettent de courir. Ouf...
Le contrôle sur le jeu se fait donc de plus en plus précis et couplé avec l'inventaire qui ne cesse de s'étoffer à une vitesse vertigineuse, les combats deviennent très vite une véritable rigolade. À quelques exceptions près, fort heureusement.
Cet inventaire particulièrement fourni amène cependant un défaut qu'il sera bon de noter : on passe un temps fou dans les menus pour assigner à chaque touche un objet. Leur nombre étant conséquent et l'univers relativement petit, il arrive souvent que l'on doive changer notre équipement 3 ou 4 pas plus loin que notre dernier arrêt. Surtout dans les donjons où chaque écran impose sa propre mécanique.
Pas forcément gênant quand on est habitué à
Kaeru no Tame ou
Link's Awakening, mais sur 5 ou 6 heures de jeu, cela se fait malheureusement bien ressentir et peut très vite venir plomber le plaisir de jeu. Vous êtes prévenus.
Un peu d'artisanat et de multijoueurs
Dernière petite particularité de Bomberman Quest : son système de craft.
Certains monstres ne vous lâcheront pas forcément un item déjà prêt à l'emploi. Mais plutôt un power-up ou partie de bombe vous permettant d'en confectionner une nouvelle mieux adaptée à certains types de terrains/situations. À l'image de la bombe pouvant fonctionner dans l'eau ou encore celle empoisonnant votre ennemi pendant quelques secondes. À vous de vous créer la bombe répondant le plus à vos besoins. Chaque joueur aura ses préférences.
Direction le forgeron du village donc et en fusionnant 2 items, vous en récupérez un tout nouveau.
Attention cependant à bien noter vos différentes fusions, car reproduire un mélange déjà testé ne vous fera pas gagner l'objet en double, mais seulement perdre les ingrédients...
Autre intérêt du système : améliorer la puissance de ses bombes. Allant d'un niveau 1 à 5, chaque type de bombe peut devenir plus puissante et donc disposer d'un rayon d'action bien plus large. Exactement comme dans les modes battle des titres classiques de la franchise.
À ce propos, n'oublions pas que ce Bomberman Quest propose lui aussi son mode multijoueurs adapté au support. Un mode Battle donc, disponible uniquement si vous reliez deux consoles entre elles (entendez par là que vous ne pourrez jouer contre l'ordinateur en solo).
Malheureusement, il faut avouer que ce mode est vraiment pauvre et semble bien loin d'un « vrai » Bomberman battle. Six petites arènes, 1 contre 1 uniquement, des objets prédéfinis avant les combats et aucun élément destructible. Un mode bien anecdotique, mais qui a au moins le mérite d'être présent. Ceux désireux de jouer à du vrai Bomberman sur portable Nintendo se rabattront vers Bomberman Tournament sur Game Boy Advance, bien plus abouti.
Techniquement moyen
Sans être une vitrine du support, Bomberman Quest est loin d'être vilain. Les décors sont colorés, les ennemis relativement mignons et l'interface lisible et rapide. Sans compter les 2 cinématiques aux arts réussis qui font plaisir à voir. D'un autre côté, certains sprites laissent à désirer (à commencer par Bomberman et sa tunique rose), quelques éléments du décor se répètent en trop grand nombre et les donjons manquent cruellement de variété. On ne parlera pas de l'animation, fournissant à peine le minimum syndical et peinant ainsi à insuffler au titre la moindre once de vie. Bref, c'est suffisamment joli pour ne pas vous faire fuir, mais le jeu ne restera pas gravé dans les mémoires pour sa plastique détonante.
En revanche, on se souviendra de sa bande sonore... ô combien insupportable. Hormis le Title Theme et Chaos Bomber, tout dans cette OST frôle l'inaudible. Entre mélodies anecdotiques et sons stridents mal choisis, nos oreilles souffrent et le volume sonore se voit très vite diminué. Mais plus que l'OST, c'est chaque son du jeu qui surprend. Entre une explosion relativement moyenne, un menu désagréable et des effets divers souvent très mal choisis, on a mal. Très mal.
Un aspect sonore à oublier. Dommage, l'ambiance pourtant si particulière de la série aurait gagné à se retrouver dans cette aventure.
Bomberman Quest n'est ni franchement mauvais ni franchement bon. Il nous offre une aventure simple et efficace avec quelques bonnes idées faisant mouche, un sentiment d'évolution et de puissance permanent assez grisant ainsi que quelques répliques sympathiques. Passé cela, la durée de vie trop courte couplée à un manque évident d'intérêt sur la longueur peinera à convaincre le joueur. Cependant, l'aventure est très loin d'être désagréable et plaira aux plus laxistes d'entre nous désireux de se changer l'esprit au sein d'une courte aventure dépaysante.
06/04/2014
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- Simple & efficace
- Ambiance légère
- L'évolution de Bomberman
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- Musiques
- Durée de vie
- Scénario
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 1/5
STORY 1.5/5
LENGTH 2/5
GAMEPLAY 4/5
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