19. Oui, 19.
Ce nombre représente le nombre d’itérations de Final Fantasy. De la NES à l’iOS, en passant par la Game Boy Advance, Android et autre WonderSwan Color, plus de 17 plateformes ont accueilli ce titre. Difficile de passer à côté. C’est sur la version 20th Anniversary Edition que l’on se penche aujourd’hui. Une version cumulant les nombreux ajouts des précédents portages. La version ultime ou le jeu de trop ? Voyons plutôt…
Un contexte
Final Fantasy est sorti au Japon en 1987 sur Famicom, issu des studios de Square Co., mené par
Hironobu Sakaguchi. Si
Dragon Quest jouait la carte – avec brio – de l’heroic-fantasy, Final Fantasy a su apporter un certain vent de fraîcheur qui lui a valu un succès immédiat. Huit jobs bien distincts à choisir dès le départ, un univers construit autour du thème du « cristal » très cohérent et une atmosphère réussie, portée par une bande sonore de
Nobuo Uematsu de grande envergure. Une aventure épique était née et allait devenir, très vite, le terreau d’un genre en pleine expansion. Une référence absolue. En résumé : un grand jeu.
Depuis lors, le succès de la série n’ayant cessé de grandir, il est normal de voir ce titre fondateur revenir se rappeler à nos bonnes grâces. Plus d’une dizaine de supports l’ont alors accueilli allant de la MSX2 à l’iPhone. Et entre chaque version, de légères variations ont été apportées. Que ce soit d’ordre graphique ou de gameplay,
Final Fantasy compte maintenant trois à quatre versions majeures que l’on va détailler dans ces lignes. Pourquoi ? Parce que la version PSP, nommée pour l’occasion
20th Anniversary Edition, est la conclusion de toutes ces évolutions. Un titre qui cumule toutes les modifications parues depuis l'opus original. Pour le meilleur… et pour le pire.
WonderSwan Color
Le remake de FF1 sur la portable de Bandai, en 2000, est le premier portage de taille de notre titre référence. Fer de lance de la console et entrée dans le monde de l’ère 16-bits, Final Fantasy a vu sa robe complètement recomposée. Une palette de couleurs grandement élargie, des sprites bien plus fins, une meilleure animation et ainsi de suite. Le titre en mettait plein les mirettes. De plus, de multiples cutscenes ont été ajoutées pour lier un peu mieux les différents évènements de l’histoire. On notera par exemple, la reconstruction du pont par l’armée de Cornelia, absente de l’épisode original. C'est toujours bon à prendre.
Au niveau du gameplay, quelques petites modifications ont été apportées comme l’ajout de 8 slots de sauvegarde, une sauvegarde rapide supplémentaire, des magies que l’on peut maintenant « désapprendre », un système d’objets global (et non plus assignés à chaque personnage), la possibilité de courir dans les donjons, etc. Tout cela rend évidemment le jeu plus accessible, et donc… plus simple. Square a du coup opté pour rallonger les HP des boss (jusqu’au double dans certains cas) pour mieux équilibrer l’ensemble.
En somme, un bon remake qui repensait l’épisode original de fort belle manière et surtout… un titre enfin portable ! La version de référence jusqu’à que sorte…
Final Fantasy Origins
Sorti sur PlayStation en 2002, Final Fantasy Origins est plus qu’un simple remake du premier épisode puisqu’il contient… les deux premiers ! Une excellente manière de découvrir les origines de la série, au travers de deux excellents titres sur la même galette (deux CD dans sa version PAL).
Ces remakes se basent principalement sur la version WonderSwan vue plus haut. Vous pouvez déjà compter tous les changements précédents comme acquis et rajouter les suivants à la liste.
PlayStation oblige, la résolution du jeu fait un bon en avant et permet d’élargir le champ d’action des graphistes. Si la robe reprend celle de la WonderSwan, les détails sont bien plus prégnants, la palette de couleurs plus riche, les décors plus fins… Bref, un gain non négligeable. À cela s’ajoute la présence de deux cinématiques bienvenues ouvrant l’aventure de fort belle manière ainsi que de quelques bonus comme la présence d’un bestiaire, d’une galerie et autres éléments qui viendront se débloquer au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu.
De plus, Uematsu est venu remixer ses propres compositions et fournir ainsi des versions d’une qualité proche de celles de Final Fantasy IX. Quelques nouvelles pistes ont d’ailleurs été produites pour l’occasion, comme celle présente dans l'introduction ou la ending.
Enfin, un mode « facile » a été ajouté qui, comme son nom le suggère, réduit considérablement le coût des objets en magasin, l’expérience requise pour le leveling, la résistance des ennemis, etc. Totalement optionnel, il est possible de le sélectionner au départ de l’aventure.
Un Final Fantasy devenu mature, prêt à être redécouvert sur PlayStation en nous offrant une robe bien plus agréable à l’œil. Peut-être la version définitive si vous voulez découvrir le jeu avec une difficulté encore assez élevée… car ensuite vint…
Final Fantasy I & II: Dawn of Souls
Un épisode plutôt marquant qui s’est vite imposé comme la version de référence auprès du grand public. Deux épisodes en un, le tout sur la portable de Nintendo, avec de multiples ajouts bienvenus renouvelant quelques éléments de gameplay. Assurément une version importante mais qui, malheureusement (ou non), s’accompagne cette fois-ci d’une difficulté grandement revue à la baisse. Et vous n’avez aucun choix pour la modifier, à l'inverse d'Origins… Les puristes prendront alors leurs jambes à leur cou.
Visuellement, on est à mi-chemin entre la version WonderSwan et PlayStation. Et si la direction artistique leur est similaire, on perd de nombreux détails visuels issus d’Origins. D'un autre côté, certaines scènes sont bien plus agréables sur Game Boy Advance que sur WonderSwan. Un juste milieu qu’il faudra accepter. Même chose pour la qualité sonore, forcément revue à la baisse en raison du hardware, bien plus chiche.
En revanche au niveau du gameplay, cette version enrichit les deux itérations précédentes en proposant quatre nouveaux donjons optionnels se débloquant après chaque cristal récupéré. D’assez haut-niveau, ces donjons donnent suffisamment de fil à retordre pour nous occuper une bonne dizaine d’heures supplémentaires. On y retrouve de multiples camées issus de titres précédents, comme des boss de Final Fantasy III, Final Fantasy IV voire même le V et le VI. Un atout important pour un contenu bienvenue ! De plus, certains jobs ont été réajustés comme le Thief et le Monk, devenus bien plus puissants, là où le Red Mage s’est vu amoindri. Faites votre choix.
Une version certes plus facile, plus rapide à terminer, où le leveling ne prend plus qu’une place minime dans l’aventure, mais une version enrichie, avec des donjons supplémentaires et un réajustement global rendant le gameplay bien plus agréable. Un excellent cru.
Final Fantasy 20th Anniversary Edition
Vint enfin l’année 2007 avec le titre qui nous intéresse aujourd’hui : Final Fantasy 20th Anniversary Edition. Sorti sur PlayStation Portable pour le vingtième anniversaire de la série, cet épisode peut être considéré – à juste titre – comme la quintessence de tout ce qui a été préalablement cité.
Prenez la base de Final Fantasy Origins, avec ses graphismes revus (et maintenus, cette fois-ci, grâce à la résolution de la PSP, très proche de la PS1), son OST remixée par monsieur Uematsu, les petits ajouts du bestiaire et des galeries, un script remanié et surtout, les deux fameuses cinématiques venant ouvrir et fermer le bal.
Ajoutez un soupçon de Dawn of Souls, avec la présence des 4 donjons optionnels (Soul of Chaos Dungeons), cinq nouvelles pistes sonores pour l’occasion, une difficulté diminuée (mais des boss contenant encore plus de HP), la possibilité de sauvegarder quand bon vous semble, des réajustements sur certains jobs et ainsi de suite… L’ensemble se boucle en un peu plus d’une dizaine d’heures (oui le jeu est très court quand on lui enlève les heures de leveling) et les rebondissements de fin de partie arrivent toujours à faire leur petit effet plus de vingt ans après.
Nous obtenons des fondations plutôt solides. Le meilleur des deux mondes (minus le choix de la difficulté). Mais cette édition ne s’arrête pas là et pousse quelques éléments plus loin, histoire d’enfoncer le clou.
Tout d’abord, les graphismes ont été une fois de plus améliorés pour mieux coller au support. La résolution aidant, nous avons maintenant un titre en 16:9 (480 × 272). De nombreux nouveaux détails viennent donc orner les décors. Les combats offrent plus d’espace pour les différents sprites ; les boss sont plus gros, plus détaillés, plus larges. Même chose pour nos héros, avec des sprites plus détaillés, mieux finis. Certains pourront lui reprocher de trop lorgner vers une direction artistique de type « jeu flash » mais fort heureusement, ce n’est pas vraiment le cas. Le pixel-art est encore d’actualité et la finesse globale est simplement plus « rondouillette ». Les versions iOS sont encore loin ! Bref, c’est très joli et Final Fantasy n’aura jamais été aussi agréable à l’œil.
Des nouveautés ?
Hormis la refonte graphique, vous n’aurez pas grand-chose à vous mettre sous la dent pour peu que vous ayez déjà fini Final Fantasy: Dawn of Souls. Le titre étant en tout point similaire.
Cependant, un ajout très agréable fait tout de même son apparition : The Labyrinth of Time !
Oui, un nouveau donjon. Et cette fois-ci, pas un petit : plus de 30 étages à parcourir tout en résolvant les énigmes de chacun, pour au final se retrouver face à un des combat les plus ardus de la série.
Pour y accéder, nul besoin de terminer les 4 autres donjons bonus issus de Dawn of Souls. Vous n’avez qu’à avancer dans l’aventure, récupérer les 4 cristaux et retourner parler à un NPC dans Corneria. Peu de temps après, vous ferez vos premiers pas dans ce labyrinthe. Une fois à l’intérieur, plus de sauvegarde possible, plus de téléportation accessible. Ça annonce la couleur…
Ce donjon est basé sur le temps. Chaque salle représente une épreuve précise qu’il vous faudra terminer dans un temps imparti. Au préalable, chaque salle vous forcera à sacrifier des commandes de combat afin de les échanger contre de précieuses secondes d’exploration. Si vous dépassez le temps imparti, alors à vous les joies des combats aléatoires incessants et difficiles jusqu’au prochain pallier, avec, en sus, une perte constante de HP & MP.
Réussir une épreuve dans un niveau permet d’obtenir un sceau bleu (un rouge dans le cas contraire). Sceaux qui définiront la forme de Chronodia – le boss ultime – parmi 8 variations différentes.
Votre objectif est de vaincre toutes les variations de Chronodia afin de récupérer les 8 armures et armes inédites. De quoi s’occuper durant de nombreuses nouvelles heures de jeu, tant le niveau demandé (80 minimum) et les énigmes demandent de la persévérance.
Cette nouvelle version de Final Fantasy est donc une des plus abouties. Disposant de tous les ajouts présents dans Dawn of Souls ainsi que des apports visuels et techniques d’Origins, cette itération nous offre le meilleur des deux mondes en version portable. Seule l’absence de choix de difficulté pourrait faire fuir certains joueurs avides de retrouver la difficulté d'origine. Fort heureusement, le Labyrinth of Time vient compenser ce manque par un donjon de grande envergure, long et difficile, qui mettra vos nerfs à rude épreuve. Cette 20th Anniversary Edition est une donc une valeur sûre, qui se place aisément aux côtés de Dawn of Souls et Origins pour nous faire redécouvrir les origines de la saga sous son meilleur jour.
15/02/2018
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- Une révision graphique réussie
- le contenu d'Origins
- le contenu de Dawn of Souls
- le nouveau donjon
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- Très facile (hors nouveau donjon)
- Impossibilité de changer la difficulté (facile par défaut)
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 3/5
LENGTH 2.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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