Après une préquelle à l'univers relativement pâle, Summoner nous revient dans une suite prenant place 20 ans après la conclusion de l'histoire de Joseph, et qui nous propose comme personnage principal Maia, une jeune reine aux pouvoirs d'invocatrice.
Avec Foi et Bravoure, votre excellence.
Une femme marche seule dans le désert, arrivée à un certain point elle saisit au sol ce qui semble être une sphère et la brandit haut dans le ciel. Une lumière intense en jaillit, puis la mystérieuse femme la met sous terre, donnant alors naissance dans l'instant à un arbre aux fruits étranges. Celle-ci s'empare d'un de ces fruits et le place contre sa poitrine. Presque immédiatement ce qui était alors une étendue sableuse se transforme en magnifique vallée verdoyante. Mais s'annonce alors soudainement un terrible orage balayant tout sur son passage.
Après cette cinématique d'introduction énigmatique qui ne révélera son sens qu'au gré de l'aventure, on rentre de suite dans le feu de l'action en se retrouvant sur un bateau au plein milieu d'une mer déchainée, à devoir se défendre contre un abordage de pirates, avec en main notre jeune reine aux décisions irrévocables. L'histoire pourra paraître trop découpée, on progresse petit à petit sans trop savoir ou l'on se dirige parfois, comme entraîné malgré soi, mais le réel but de notre quête n'est jamais vraiment perdu de vue, Maia doit accomplir sa destinée. Ce type de cheminement a l'avantage de laisser une certaine place à l'improvisation et à la surprise, au risque d'en perdre quelques uns.
Quêtes et serviteurs.
Vous accompagneront dans vos premières pérégrinations vos plus fervents serviteurs : Taurgis, guerrier d'Halassar ayant aidé la jeune reine à monter sur le trône et Sangaril, amphibienne Munari du clan des Ombres qui a trahi son clan pour Maia. Puis viendront les cinq "autres" dont je ne parlerai pas, ces derniers étant étroitement liés à l'intrigue - libre à vous de lire le manuel ou non. Sachez néanmoins qu'ils sont tous très démarqués graphiquement les uns des autres, et que chacun possède un passé avec ce qu'il faut de mystères et de motivations personnelles pour donner au joueur l'envie de tous les utiliser. De plus, quelques anciennes connaissances interviendront dans l'histoire et avoir joué à Summoner 1 constitue un plus appréciable.
Maia étant la Reine du royaume d'Halassar, il est normal que vos serviteurs fassent appel à vous pour lever des fonds (votre fond en fait) afin de pallier les manques, heureusement ces généreuses donations seront toujours récompensées à hauteur de leur montant. Il faudra aussi prêter l'oreille à vos citoyens, en répondant à leurs requêtes ou juger certains actes (à tort ou à raison). Néanmoins rien de tout cela ne sera visible, le tout ne vous sera que raconté, votre royaume ne se limitant qu'à votre palais, il n'y a donc nullement de gestion même si ce petit aspect reste plaisant.
Beaucoup d'autres quêtes annexes sont disponibles (à ne plus savoir qu'en faire), comme l'arène, le livre du Nhuvasarim, la quête de l'ultime invocation - pour les plus acharnés - et viendront vous tenir compagnie, auxquelles on pourra surtout reprocher le fait que la majorité ne trouve son dénouement qu'à l'approche finale de la trame principale.
Un brin de fantastique et de palmiers en plus !
Alors que les influences du premier mêlaient heroic fantasy et médiéval asiatique, celles de Summoner 2 lorgnent plutôt vers un certain exotisme oriental, teinté de fantastique. On se retrouve donc avec un univers encore plus dépaysant, grâce à une palette de couleurs variées très homogène, ainsi qu'une modélisation des environnements et des personnages plus poussée.
Il est juste dommage que la bande-son aux sonorités plus tribales ne suive pas cette évolution vers le haut, à aucun moment celle-ci n'accroche vraiment, trop en retrait, trop anodine. Bref, ça timbale plus mais ça t'emballe moins.
Concernant le doublage français, il a parfois tendance à sonner faux, rien de vraiment dramatique, cela rend plutôt comique sur des personnages comme Neru.
D'une manière générale les environnements sont moins vastes et plus découpés que dans le premier, néanmoins ils restent d'autant plus agréables à parcourir et possèdent un cachet assez original par moments. Le déplacement entre les différentes zones se fait par l'intermédiaire d'une carte et chaque entrée dans une nouvelle donnera lieu à une petite cinématique narrée par Maia, récapitulant les faits.
Gameplay et battles (parce que "combats" c'est trop cheap).
Le gameplay général est identique dans la forme, mais ne plus avoir besoin de cibler quoi que ce soit pour interagir avec - par exemple - en démontre l'évolution positive. Dans la forme donc, car même si la majorité des écrans de menus restent identiques, on se retrouve avec un système de combat plus fun, plus dynamique, davantage orienté Action-RPG, à la limite du Hack'n Slash. Au lieu de regarder vos personnages attaquer d'eux-mêmes comme c'était auparavant le cas, vous avez donc maintenant la main sur cet aspect du jeu, avec la possibilité - en plus de la défense et de l'attaque classique - d'exécuter des coups spéciaux grâce à certaines combinaisons de touches.
Excepté ce point, le principe reste exactement le même que dans le premier. En plein combat vous aurez la possibilité de switcher entre chacun des trois personnages de l'équipe afin de bénéficier de son style d'attaque et de ses compétences propres (comme précédemment, certaines phases de jeu y feront exclusivement appel). Chaque personnage gagnera de l'expérience en tuant des ennemis et arrivé au niveau suivant on obtient des points à répartir dans différents domaines généraux ou lui étant propres (résistances, sorts, attaques complémentaires).
Les combats ne consisteront donc pas qu'à tapoter sur une seule et unique touche, vos possibilités d'en finir avec l'opposant restant variées et nécessaires.
Alors que Joseph pouvait invoquer une créature comme renfort, dans ce Summoner Maia est le renfort, ça rigole pas ! Elle a en effet la possibilité de se transformer en quatre types de créatures différentes. Des créatures qui s'acquerront dans un premier temps via des pierres d'invocations ressemblant à des dalles plates et rondes. Après cela il vous sera donner le choix à chaque nouvelle pierre découverte d'en monter une d'un niveau, afin de la faire évoluer en terme de puissance mais aussi graphiquement.
A titre d'exemple, le démon de Sang pourra absorber la vie de ses ennemis en les attaquant mais sera très faible en défense magique, tandis que celui de l'Arbre possèdera peu de vie mais sera très résistant à la magie et fort dans celle-ci. Il ne s'agit bien sûr que de quelques unes de leurs particularités, et il ne tiendra qu'à vous de faire appel au bon démon au bon moment.
Il sera encore possible de sauvegarder à n'importe quel endroit - excepté quand on est repéré par l'ennemi - ce qui n'est franchement pas un mal. La difficulté revue à la hausse avec quelques passages comme l'Aditium nécessitant la participation de l'ensemble de votre groupe seront d'une difficulté parfois éprouvante, voire insurmontable suivant le choix de vos groupes, l'évolution apportée à chacun de vos équipiers, ou encore votre stock d'objets. Autant dire que si vous n'êtes pas correctement préparés et avez eu la bonne idée de vous enregistrer sans retour en arrière possible, les crises de nerfs sont garanties, la prudence est donc de mise. Vous êtes prévenus.
Un Action-RPG original qui pourra en intéresser plus d'un, si l'aspect ou la - toute relative - lenteur du premier vous rebute, essayez au moins celui-ci. En conservant les meilleures idées de son ainé et en y ajoutant une accessibilité accrue de par son gameplay et son aspect, le plaisir de jeu plus immédiat et l'immersion très rapide dans un univers atypique mêlant exotisme et fantastique, feront que vous ne le regretterez pas !
Par ailleurs, optez plutôt pour la version PS2 que Gamecube qui n'apporte rien de plus si ce n'est des avatars moches et des ralentissements lors des joutes un peu trop peuplées...
18/01/2009
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- Enfin un RPG où l'héroïne ne reçoit aucun ordre !
- L'univers mêlant exotisme et fantastique
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- Bande-son moyenne
- Difficulté éprouvante lors de certains passages
- Combats parfois brouillons
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 3/5
STORY 4/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 4/5
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