Anachronox (littéralement "poison du passé") est une ville-planète alien en décadence, divisée en quatre grandes plaques (elles-même sous-divisées) qui sont en mouvement constant et où le mot gravité n'a que peu de sens. La criminalité s'y est ancrée et les cadeaux s'y font rares.
Eddie knows.
Après un petit tour d'horizon de celle-ci notre histoire commence. Et elle commence bien puisque Sly Boots, notre héros détective, se fait déjà taper dessus par un loubard de la taille d'un nain à l'allure mafieuse. Fort de cette déconvenue (et de son gros œil au beurre noir) Sly, poussé par Fatima son assistante personnelle, digitalisée dans un LifeCursor, décide de se reprendre en main et aura comme toutes premières tâches de se trouver un job et d'apprendre à se battre ! Rien de très épique me direz-vous, néanmoins vous serez rapidement amené à faire une rencontre cruciale qui marquera le début d'une longue quête qui consistera en premier lieu à percer le secret des MysTech (Mysterium Technology), des pierres imprégnées de magie à l'origine inconnue.
Et si vous pensiez que la trame du jeu se déroulait uniquement sur Anachronox, détrompez vous! Vous serez amenés à voyager à travers l'espace, et l'impression d'un univers très sombre au départ s'estompera peu à peu nous livrant un jeu empli d'humour, de surprises, de références en tout genre et où chaque planète offre une ambiance bien distincte. Ainsi à titre d'exemple Sunder une planète rassemblant les plus grands scientifiques de l'univers ou encore Hephaestus superbe planète minière magmatique dirigée par un ordre monastique seront parmi vos destinations de voyage.
Oh hell! Oh no! Oh what?
Comme évoqué, le jeu est loin d'être aussi sombre qu'il ne le laisse paraitre pendant les premières heures, la mise en scène et les répliques sont parfois tordantes, et il n'est pas rare de laisser échapper un large sourire devant son écran (la scène de désespoir à bord du vaisseau est culte). Si vous avez pu jouer à Conker ou encore Giants et que vous les avez appréciés, l'humour passera sans problème.
Jusqu'à 6 héros rejoindront votre équipe et 2 vous suivront sur le terrain (avec la possibilité de switcher). Ces derniers seront à l'image du jeu, c'est-à-dire très hétéroclites : de Grumpos le nain grincheux érudit... à PAL-19 le robot larbin pour ne citer qu'eux, vous serez déjà bien servis.
La galerie des habitants locaux que vous rencontrerez est tout aussi variée (et elle n'est pas sans rappeler un certain Nomad Soul), ainsi humains, super-héros et aliens de toutes sortes croiseront votre chemin. Ils ont tous beaucoup de choses à dire et il ne faudra pas hésiter à leur reparler. Vous aurez régulièrement l'occasion de leur répondre de façons multiples et, suivant le personnage avec lequel vous les aborderez, cela prendra parfois diverses tournures.
Fatima, votre assistante vous l'aurez compris, gèrera le menu de jeu habituel (inventaire, fiche de personnages,...) et tiendra vos quêtes à jour. Néanmoins seules les quêtes étroitement liées à la trame principale seront annotées, il faudra donc faire preuve de mémoire. De plus elles ne s'activeront pas toutes seules et il ne tiendra qu'à vous de les découvrir. La curiosité est donc de mise, et conseillée, certaines n'étant plus disponibles passé un certain cap.
Des mini-jeux parsèment également le jeu, on peut les trouver dans des bars, au gré du scénario ou simplement dans la rue. D'une phase de shoot spatial, à d'autres plus classiques (type mind-game ou pong), et sans compter ceux du skill de terrain propre à chaque héros de votre équipe, allant du crochetage de porte, au bourrage de crâne, ou encore au tractage d'objets inaccessibles...
Hit it, hit it, hit it!
Trois niveaux de difficulté vous sont proposés en début de partie, offrant respectivement la possibilité de sauvegarder à n'importe quel moment ou par l'intermédiaire de bestioles appelées Time Minders (équivalentes à des spots de sauvegarde classiques), et de varier les dégâts subis et infligés.
Le clavier sert essentiellement aux déplacements et à l'accès aux différents menus, la plupart des autres actions sont réalisées à la souris et il conviendra de modifier les options de sensibilité par défaut de la caméra, celles-ci n'étant pas très favorables au plaisir de jeu.
Anachronox alterne phases d'exploration et de combat, mais c'est clairement ces premières qui sont mises en avant et vous prendront la majorité de votre temps, les zones étant assez vastes. Cependant les rencontres sont peu nombreuses et relativement facile. Les monstres sont visibles sur le terrain et ancrés à des zones bien définies, ces derniers engageant le combat à votre approche sans écran de transition. Vous êtes cependant positionnés sur les axes d'une grille de déplacement (fonction du lieu) tout comme vos ennemis avec la possibilité de vous rapprocher ou de vous reculer dans des directions libres d'accès, pour éviter une attaque au corps à corps par exemple.
Les combats mêlent donc un peu de tactique, avec un système ATB permettant d'effectuer diverses actions : utiliser son arme par défaut (chacune donnant lieu à une nouvelle attaque), des objets, réaliser des techniques, se servir de Mystech, interagir avec des éléments du décors (il est dommage que celle-ci n'ait pas été plus exploitée d'ailleurs). Concernant la fuite, c'est marche ou crève, cette possibilité étant tout simplement inexistante.
Les skills et Mystech dépendent néanmoins de deux autres jauges qui leur sont propres. Ces premiers seront jusqu'au nombre de 4 par personnage et la barre se remplissant au fur et à mesure du combat, chacun en demandera une certaine quantité. Les Mystech, elles, permettront suivant leur niveau d'utiliser jusqu'à 4 sorts et consommeront de l'énergie qui ne pourra être acquise qu'à travers des ShieldCell, une pièce d'équipement permettant de repousser son maximum (qui à la base est nul) et de booster, si l'envie vous en dit, ses points de vie totaux en échange d'une partie de leur capacité. Les pierres nécessiteront par contre d'être rechargées avec des objets pour continuer à être exploitables.
Tard dans le jeu vous aurez la possibilité de personnaliser vos propres Mystech par l'intermédiaire d'hôtes élémentaires en nombre limité et cachés, dont les caractéristiques seront définies par ce que vous placerez dessus.
En terme d'évolution vous monterez de niveau grâce aux gains d'expérience acquis au gré de vos actions et victoires, mais les caractéristiques des personnages augmenteront d'elles-même. Seul l'équipement que vous portez et vos Mystech vous offriront une petite liberté.
La seule chose qui pêche réellement dans ce système est en fait le manque de punch des combats. La caméra assez vivace lors des actions aide néanmoins à relativiser.
You wanna see my batteries?
Niveau graphisme, même si le jeu a vieilli il était très correct à l'époque, et encore aujourd'hui grâce à la très bonne modélisation de la plupart des niveaux, de textures travaillées et d'effets très réussis pour les magies et attaques.
Les musiques oscillent entre le moyen et le très bon. En majorité assez discrètes, elles collent bien aux différentes ambiances des lieux que vous visiterez. Par contre pour celles des combats, à quelques rares exceptions, elles le sont un peu trop justement, déjà pas très dynamiques ils sont rendus encore plus monotones.
Le doublage anglais lui est excellent et on n'a qu'un seul regret, c'est qu'il n'ait pas été élargi à l'ensemble des scripts, cela aurait rendu le jeu encore plus immersif.
Durant votre progression, il y a de fortes chances que vous tombiez sur des bugs bloquants. Je ne saurais que trop vous conseiller de profiter de tous les slots de sauvegarde à votre disposition et de faire une petite mise à jour du jeu.
Quant à la durée de vie, le rythme étant assez posé, environ 30 heures vous seront nécessaires pour en voir la fin (toutes quêtes finissables comprises), beaucoup moins en ligne droite pour les plus impatients, mais ils y perdraient par là tout l'intérêt du jeu. Il faudra quand même explorer un peu sous peine de se voir vite dépassé par les combats qui peuvent devenir assez long dans certaines zones.
A noter pour ceux que ça intéresse et que l'anglais rebute qu'il existe un patch de traduction en français non-officiel facilement trouvable sur le net.
A l'heure où le monde vidéoludique des joueurs PC s'axe de plus en plus vers le multijoueur, il est toujours très agréable de se replonger dans ces univers solo uniques comme les développeurs savaient (pouvaient ?) tant en faire à l'âge d'or de cette plate-forme. Il ne faut clairement pas y jouer pour son aspect RPG, mais pour l'aventure (au ton loin d'être aussi sérieux qu'on pourrait croire) qu'il propose. Si les quelques points noirs évoqués ne vous gênent pas et que vous n'y avez pas encore touché, un jeu comme on en fait presque plus s'offre à vous !
22/06/2008
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- L'univers très immersif
- Une trame scénaristique pleine de surprises
- La richesse des dialogues
- L'humour décalé des textes et des situations
- Une belle bande de bras cassés
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- Aspect RPG relativement limité
- Pas de suivi pour les quêtes annexes
- Quelques bugs méchants
- Certains éléments peu exploités
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 3/5
STORY 4/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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