Certains d'entre vous connaissent peut être Eien no Aselia de XUSE, un RPG orienté Stratégie sortit sur PC il y a quelques années et qui a bénéficié d'un portage sur Playstation 2, amputé de ses scènes hentai. Seinarukana est une "suite" du même studio, dans un concept identique. La recette fonctionnera t-elle encore une fois ?
The Spirit of Eternity Sword 2
Tout débute dans un lieu étrange, où le héros, Nozomu, se retrouve dans un combat qui mêle une prêtresse, un autre guerrier qui semble être un rival et une jeune fille à la lance. Les choses tournent mal et Nozomu est mortellement touché par la fille, alors qu'un esprit sous forme de femme tente de le rassurer.
Par chance notre héros se réveille en classe, ce n'était qu'un rêve, ça ne l'empêche pas pour autant d'être accroché à Nozomi (une camarade) de manière frivole, ce qui ne manque pas d'agacer cette dernière. D'ailleurs Nozomi ressemble étrangement à la jeune fille qui l'a blessé dans son rêve, tout comme Zetsu, un camarade qui était le guerrier. Qu'importe, il ne s'agit que d'un rêve après tout.
Après quelques échanges en classe, l'occasion de découvrir une autre amie, Satsuki, Nozomu ressent une terrible douleur et des images de ce rêve reviennent alors qu'il est éveillé. Pourtant sa vie de lycéen suit son cours plus ou moins normalement, jusqu'au moment où le rêve va rejoindre la réalité. Des visions de plus en plus courantes, l'apparition de créatures étranges et une entité (esprit), sous forme de fée, qui va prendre l'apparence d'une épée dans le bras de Nozomu. Mais que se passe t-il ? en tous cas, ses camarades et amis réfugiés dans le lycée semblent aussi avoir les moyens de se battre, alors que le monde réel va peu à peu fusionner avec un monde fictif. Il est temps pour nos jeunes héros de trouver des réponses à la situation et éventuellement, d'y remédier.
Le scénario de Seinarukana n'a rien d'extravagant, la fusion de deux mondes, des lycéens engagés dans une bataille sans merci contre des ennemis aux motivations incertaines, source de rebondissements. Une des forces du récit vient de ses personnages. Non content de proposer un character design séduisant, la tournure Aventure-Dating Simulation offre un panel de personnalité très varié, complémentaire qui évite toute lassitude, l'humour étant relativement présent en plus de quelques passages épiques.
En somme des valeurs simples, un récit classique mais efficace pour une formule qui fonctionne assez bien, à défaut de véritablement surprendre, donc.
La touche artistique avant tout
Oui, car la première chose qui frappe dans Seinarukana est la cohérence de son background. Les personnages que j'ai déjà cité, mais aussi les décors qui nous font voyager dans tous les endroits récurrents de l'heroïc-fantasy ou du RPG en général, des plaines aux montagnes, en passant par les temples ou autre désert. Là aussi nous ne sommes pas vraiment surpris, mais les interludes qui nous ramènent dans le contexte lycée rappellent que nous sommes dans un monde qui s'est coupé de son quotidien. Le soin apporté aux différents menus est un plus non négligeable qui participe à ce tout convaincant.
La partie aventure reste simple, des artworks, très jolis sur écran fixe, avec quelques CG remarquables de temps à autre. L'interactivité est avant tout réduite à passer des dialogues dans ces phases avec quelques questions ou choix à faire de temps à autre.
Ce qui nous intéresse déjà plus concerne la partie bataille. De grandes maps modélisées en 3D, sans défauts notables, avec juste quelques icônes qui représente les groupes d'unités. Les combats sont eux en 2D, avec des sprites et décors parfois superbes, agrémentés d'animations de très bon niveau. Les effets spéciaux étant légion et tous réussis, c'est un véritable spectacle qui s'offre aux joueurs. La touche contrôle permet de plus d'accélérer les combats, ce qui n'est pas trop vu le nombre effarant que vous allez avoir au cours du jeu.
Les petits reproches concernent le bestiaire. Si les différents ennemis rencontrés ou boss sont bien animés également, leur diversité fait défaut. En effet beaucoup d'entre eux sont récurrents, toujours dans la même palette de skills et d'une couleur qui représente leur élément. Si certains d'entre eux se montrent davantage audacieux à un stade avancé on regrettera un peu qu'ils soient si peu nombreux au final.
Dans l'ensemble une réalisation fort honnête, parfaitement maîtrisé et qui contribue grandement au plaisir de jeu, pour peu que vous soyez un temps soit peu sensible aux sprites animés.
Une bande-son séduisante
Les artistes d'XUSE proposent une bande-son qui ne restera pas dans les anales pour la qualité de composition, mais qui attirera l'attention pour son écriture. Toujours dans le ton, aucuns mauvais choix, tous les thèmes concordent à merveille avec les environnements, les musiques des combats ou boss sont superbes et le thème chanté du combat final est excellent. Une bande-son au service de l'ambiance en somme, qui réussie à merveille son objectif.
Extrait de l'OST de Seinarukana pour XUSE (
Sanctus &
The Bravery) :
Je passe rapidement sur les bruitages, percutants mais peu variés pour m'attarder sur les doublages. Le jeu est intégralement traduit et tous les acteurs offrent une identité superbe aux différents protagonistes, sans jamais tombés dans la caricature, à part peut-être dans les scènes hentai, mais elles ne représentent qu'une infime partie du jeu.
Un concept convaincant
Comme je le disais plus haut, le jeu est un condensé de plusieurs genres. La phase aventure et la phase combat, sous l'apparence de maps avec des combats RPG. Ici, les combats ne se font pas de manière traditionnelle, c'est plutôt dans la préparation que les choses se font. Mais d'abord nous commencerons par la partie hors combat.
Hors-combat :
Phase aventure classique donc, avec des arts et quelques questions de temps en temps. Le jeu possède plusieurs fins, et à l'instar d'un Sakura Taisen par exemple, s'orchestre selon la fille sur qui vous avez le plus d'affection. Toutes ne sont pas concernées, seules quelques unes possèdent une vraie route, les autres seulement une séquence a déniché ci et là.
Le scénario est très scrypté, pour savoir si vous êtes sur le bon chemin, il faudra lié l'aventure aux combats. En effet, dans les icônes pour les groupes ennemis, certains ont la forme de cœur. Il suffira donc d'attaquer ce groupe avec le héros et si possible, avec la fille de votre choix incluse. Cela ouvrira plus tard des séquences inédites si vous répondez bien à certaines questions, et notamment, des séquences hentai. Nous sommes loin des productions RPG de studio comme Triangle, qui misent sur le hentai en très grosse priorité, ici les scènes de sexe se perçoivent davantage comme une récompense et sont finalement en faible quantité, généralement dans la dernière partie du jeu. Vous avez sauvé la fille, vous avez attisé des liens forts avec elle, le jeu vous montre l'envers du décor qu'aucuns RPGs sur supports grand public n'osent. Si vous avez 18 ans il n'y a pas de raison de vous en priver, vous êtes responsables et sachez faire la part des choses, tel est la réflexion que nous pouvons faire sur le sujet, même si la censure (par mosaïque) est de mise quoiqu'il arrive.
Le jeu est divisé en douze chapitres, entre chaque un interlude aventure qui amène généralement à une ou plusieurs maps, pour la partie combats.
Combats (maps) :
Le concept est simple. Vous avez un immense champ de bataille avec plusieurs routes, et au bout une zone précise à atteindre. Au cours de votre progression, les dites routes sont coupées par des points intermédiaires et des "bastions". Vous ne pouvez avancez que d'une zone à la fois et par groupe, le meilleur exemple serait un peu Dragon Force à ce niveau, même si la démarche diffère.
Vous et vos ennemis sont soumis à une barre en bas de l'écran (IP), qui montre la position et l'ordre des tours que vont joués les groupes. Un peu à la manière de Grandia, un groupe pourra avancé plus vite qu'un autre, et donc jouer plus souvent, en fonction de ses statistiques, qui dépend de qui composent l'équipe.
Chaque victoire vous apporte un quota de points, de même que votre exploration des zones. Ce quota pourra être utilisé de deux manières. La première est l'expérience, c'est vous qui montez vos personnages, plusieurs compétences pour ce critère sont disponibles selon certains protagonistes. Et l'autre ce sont les bastions que vous avez, et dont vous pouvez renforcer les défenses pour obtenir des bonus en combat, en cas d'attaque adverse (soutien hp...).
Il faut savoir que si votre bastion de départ tombe, la partie est terminée, le même sort vous attend si un groupe complet meurt. La conséquence est de recommencer tout le chapitre du début, en perdant tous vos acquis depuis son commencement, autant dire qu'il faudra être méticuleux et ne négliger personne dans vos équipes. Les bastions sont aussi la source de récupération, nécessitant parfois plusieurs tours, ils sont un peu des oasis au milieu du champ de bataille. Surtout que les ennemis n'hésitent pas aux escarmouches, souvent lorsque vous avez l'impression d'avoir vaincu tous les groupes, puisque d'autres peuvent apparaître d'un coup pour vous prendre à revers, boss y compris. Ces paramètres impliquent déjà une certaine gestion et de bien préparer ses équipes.
Les équipes sont possibles selon deux procédés : le groupe et le "All Rounder", en fait la différence vient du nombre. Vous pouvez mettre maximum trois personnages par groupe, un attaquant, un défenseur et un support, le All Rounder correspond à un seul personnage qui utilisera les trois aptitudes. Il faut savoir que vos personnages possèdent de base un certain nombre de skills dans les trois catégories, basées sur l'entité qui les accompagnent, et qui se débloquent suivant certains groupes ou boss vaincus, voir prise de bastion ou passage scénaristique.
Combats (bataille et compétences) :
Vous pouvez composer six groupes au total, entre vos personnages et certaines entités, seules, qui vous supporteront. Lors d'un combat, vous n'agissez sur rien d'autre que de switcher entre vos trois personnages, c'est pour cela qu'avant même d'engager un assaut, il faut regarder les attributs ennemis et les attributs de votre équipe, ainsi que les techniques d'attaque, de défense et de support qu'ils possèdent. Vous pouvez aussi opter pour une attitude défensive ou offensive, qui influe sur la remontée de votre mana.
L'attaque est décomposée en attaque physique et/ou magique, la défense selon le même procédé et le support est pour la guérison, le contre ou encore les invocations. Chaque skills nécessitent un quota de "mana", qui monte au fur et à mesure des tours, vous avez 10 tours pour vaincre un groupe ennemi ou semi-boss, 20 pour le boss du chapitre. Bien sur si vous n'y arrivez pas vous pourrez finir le travail avec un groupe de proximité, en gardant bien à l'esprit que les ennemis récupèreront des points de vie si ils sont sur un bastion.
Chaque technique possède aussi un stock, par exemple pouvant être utilisée quinze fois, après quoi il faudra soit recharger sur un bastion ou alors utilisé une autre technique de réserve par le biais du menu. C'est pour cela qu'il faut être prudent, le nombre incroyable de possibilité faisable à tous moments offre une multitude d'approche différente et aucuns doutes que chaque partie sera unique.
Voilà pour le résumé d'un système riche et complet, qui souffre juste d'un mal en rien surprenant, la répétitivité. J'espère que celles et ceux qui se lanceront dans l'aventure aiment se battre, car le combat représente 80% du jeu, et malgré tous les efforts en paramétrages, la lassitude s'installera probablement chez certains. Maintenant il y a un je ne sais quoi d'hypnotique qui pousse à insister, probablement grâce à certaines skills impressionnantes et l'ambiance qui nous berce toute l'aventure, mais il fallait que vous sachiez exactement de quoi il en retourne. Sachez aussi que le jeu est parfois délicat, certains boss costauds, mais que la dernière partie du jeu est beaucoup plus simple à cause d'un personnage surpuissant qui intégrera votre équipe.
Sous-quêtes
Comptez un bon 60 heures pour en voir le bout, moins de 40 heures en zappant tous les dialogues.
Routes/Endings : plusieurs filles, plusieurs routes, plusieurs fins. De quoi prolonger de façon concrète la durée de vie du jeu.
Gallery/Memories : sans surprises l'occasion de revoir les artworks ou scènes que vous avez débloquer.
Load Game+ : vous pouvez continuer le jeu sur la lancée de votre première fin, et éventuellement repartir dans un mode de difficulté supérieur pour plus de challenge.
Amateurs de combat et de stratégie levez vous, Seinarukana est fait pour vous. Avec son ambiance superbe, ses combats spectaculaires et sa richesse en gestion, de longues heures de jeu vous attendent. Cependant, cette surenchère de combats en laissera certainement plus d'un sur la touche. Choisissez votre camp!
19/01/2008
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- Le chara design
- L'ambiance
- Le concept
- La durée de vie
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- Répétitif
- Bestiaire peu varié
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GRAPHICS 3/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 3/5
LENGTH 5/5
GAMEPLAY 4/5
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