Plus de dix ans après le second opus, la série fondatrice du Hack & Slash moderne revient en force. Diablo III sort ainsi le 15 mai 2012, Quatre ans après sa première apparition au WWI de Paris en 2008. Que vaut alors le jeu attendu comme le messie du Hack & Slash, qui n'a pourtant pas été développé par Blizzard North, créateur originel des deux précédents épisodes ?
Twenty years later, the evil returns...
L'histoire se passe 20 ans après les évènements de
Diablo II et de la destruction de la Pierre Monde par l'Archange Tyraël. Dans l'ancien monastère de Tristram, on retrouve le sage Deckard Cain, dernier survivant des Horadrims, qui étudie encore des archives au grand désarroi de sa nièce Léah. Se passe alors un étrange phénomène, présage d'un événement plus grave : du ciel s'abat une énorme boule de feu sur l'édifice religieux. Léah survit, mais Deckard Cain demeure absent à l'appel.
L'aventure de votre héros commence alors à la Nouvelle Tristram, bâtie à quelques lieues des ruines de l'ancien village détruit 20 ans auparavant. Votre personnage arrive ici pour "enquêter" sur cette mystérieuse boule de feu et l'apparition dès lors de bon nombre de morts vivants, dont le mystérieux roi Squelette, boss significatif du premier
Diablo. Et cela n'est que le début, car comme vous vous en doutez, une menace plus grande se dévoilera au joueur au fil des quatre actes que compte l'aventure, entrecoupés de cinématiques, et regorgeant de références aux deux épisodes précédents. Des actes qui vous mèneront dans des pays parfois connus, sans pour autant être des lieux déjà visités dans les précédents opus.
Pour accomplir les innombrables quêtes que comporte le jeu, l'aventurier en herbe pourra faire sa sélection de héros parmi cinq classes, sélection un peu différente de
Diablo II si ce n'est une voire deux classes. Si le barbare et le moine s'avèrent destinés à jouer les bourrins au corps à corps, le chasseur de démon et le sorcier privilégient respectivement armes à distance et sorts pour attaquer de l'arrière. La cinquième classe, le féticheur, se spécialise particulièrement dans les invocations d'esprits et autres compagnons morbides.
Blizzard, dans un souci d'égalité des sexes, nous met à disposition une version féminine à chaque classe. C'est donc au total dix types de personnages que vous pouvez incarner dans
Diablo III, avec pour chacun leurs dialogues doublés au cours du jeu (cinématiques, interactions avec les NPC). Et b(l)izarrement, il n'est possible de créer que dix personnages par compte Battle.net (et donc par licence/clef d'activation).
Le retour des héros face à la menace !
Le background planté et le choix du héros effectué, venons-en au gameplay du titre. Comme tout H&S qui se respecte, le but du jeu est de battre des ennemis pour faire évoluer son personnage, puis débloquer de nouvelles compétences pour venir à bout des monstres les plus coriaces.
Penchons-nous justement sur l'évolution de votre personnage, qui diffère grandement de
Diablo II. Celle-ci passe toujours par l'accumulation d'expérience lors des combats, mais aussi par la lecture de journaux (qui en disent plus sur le monde de Sanctuaire), résolutions de quêtes et même en bonus après une rude bataille (plusieurs monstres massacrés à la fois ou grand nombre d'objets du décor détruits à la suite). Votre personnage gagne alors en niveau et voit ses caractéristiques augmenter (Force, Dextérité, Intelligence et Vitalité) de façon automatique, la répartition dépendant de la classe du perso (un barbare gagnera plus de force par niveau qu'un sorcier par exemple). D'ailleurs, chaque classe à une caractéristique propre à privilégier : la force pour le barbare, le sorcier et féticheur l'intelligence, le moine et la chasseuse de démons la dextérité. Chaque point en force par exemple augmente les dégâts physiques et l'armure. Idem pour l'intelligence, qui augmente les dégâts magiques, la dextérité l'esquive et la vitalité les PV (Points de Vie). La clef pour alors renforcer son personnage et le rendre plus efficace est de l'équiper de nombreuses pièces d'équipement qui augmentent cette caractéristique propre.
La seconde partie de l'évolution du personnage, c'est le choix de compétences à utiliser au cours des combats. Par rapport à
Diablo II, pas d'arbres de skills que l'on améliore en attribuant des points, mais des compétences qui sont automatiquement débloquées au fil des niveaux, de même que pour chacune des runes. Ces dernières améliorent le skill associé, afin de produire un effet différent ou de renforcer celle de base. Par exemple, l'Hydre du sorcier lance à la base des boules de feu. Après plusieurs niveaux, des runes permettront au joueur de créer des Hydres lanceurs d'éclairs, de poison ou de glace. Notons également la présence d'une dizaine de compétences passives par classe, compétences qui procurent des bonus de stats ou renforcent vos sorts. Le joueur pourra au maximum en activer trois (un emplacement est débloqué tous les dix niveaux). Si au début ce système semble assez simple, voire trop guidé, il est à plus haut niveau plus personnalisable. Il ne sera pas rare de trouver à bas niveau des persos quasi identiques dans les stratégies adoptées au combat. Mais plus tard, les différences se verront plus, vu la multitude de possibilités d'association skill/rune.
Le troisième point essentiel de l'évolution de son personnage est de sans cesse améliorer son équipement. Les pièces d'équipement peuvent être bien sûr trouvées comme butins sur les ennemis ou dans les coffres ou éléments du décor (tonneaux, rochers, troncs, corps, etc.), mais également être achetées chez les marchands. Cependant la nouveauté, et qui est un des points forts du titre, c'est son système d'artisanat.
Assez tôt dans le jeu, vous ferez la rencontre d'un forgeron qui vous suivra pendant l'aventure, en restant en ville. Il pourra, à condition de lui fournir les matériaux et assez d'or, vous forger des nouvelles pièces d'équipement magique voire rare. Les matériaux nécessaires à la fabrication sont obtenus en recyclant d'autres objets magiques : une raison de prendre tout le butin possible lors de l'exploration et sur les champs de bataille.
Plus tard dans le jeu, le joaillier vous permettra d'améliorer des gemmes (pouvant être incrustées sur des pièces d'équipement pour bénéficier de bonus supplémentaires). Ici, pas de Cube Horadrim pour faire cette tâche, il faudra passer par l'artisan pour effectuer l'opération, et également retirer les gemmes déjà placées dans une pièce d'équipement. Ceci moyennant finance, mais les gemmes et la pièce seront conservées.
Les deux artisans peuvent être formés (à l'aide d'or et de certains items) afin d'améliorer son niveau, et ainsi vous proposer de meilleures prestations. Rassurez-vous, ce processus de formation n'est à faire qu'une fois pour l'ensemble des personnages. Un nouveau personnage peut très bien démarrer avec un forgeron au maximum de son évolution.
En parlant de pièces d'équipement, évoquons rapidement l’Hôtel des Ventes, grande nouveauté de
Diablo III. C'est un système permettant à des joueurs de revendre des pièces à d'autres joueurs (plus particulièrement à haut niveau), mais aussi d'acheter. Le paiement peut se faire via l'argent du jeu (gold), mais aussi via argent réel,
Blizzard touchant une commission au passage. Ce mécanisme étant largement décrié, je ne m'étendrai par sur ce point, mais il se peut qu'à haut niveau, il faudra passer par là pour trouver les objets vous permettant de progresser en mode Armageddon.
"Nous ne combattrons pas seuls"
Au fil de l'aventure, votre personnage fera la rencontre de compagnons, qui après une quête réussie se joindront à vous, à la manière d'un mercenaire dans Diablo II. Mais contrairement à ce dernier, les compagnons seront toujours disponibles, et vous attendent patiemment en ville que vous les recrutiez. Là aussi, il est possible d'améliorer un minimum leur équipement (arme, armure, anneaux, et objet spécifique au compagnon), mais également de choisir les compétences à utiliser. Les compagnons ajoutent également un peu d'interactivité puisqu'ils disposent d'une histoire qu'ils vous raconteront avec plaisir en ville ou bien pendant l'exploration des terres de Sanctuaire. Et parfois, il n'est pas étonnant de tomber sur des dialogues un poil humoristiques.
Une des features intéressantes de Diablo III est la mise à disposition en ville d'un coffre, dont l'espace peut être augmenté en échange de pièces d'or. Accessible à l'ensemble des personnages du compte, il permet de partager des objets entre eux. Pratique, cela évite, comme dans Diablo II, de confier ses objets à une autre personne pour devoir ensuite quitter et recharger la partie avec un autre personnage. Notons en parlant de partage, que votre stock d'or récolté au fil de l'aventure est également disponible pour l'ensemble des persos. De ce fait, vous pouvez très bien, en commençant un nouveau personnage, acheter un bon équipement grâce à l'or récolté par votre précédent personnages.
Si le jeu en solo est déjà bien passionnant, découvrir l'aventure en multi-joueur (jusqu'à quatre) l'est tout autant, sinon plus. À plusieurs, les mobs ont plus de vie et deviennent plus coriaces à éliminer. Chaque joueur se voit attribuer son propre butin : les contenus des coffres par exemple et les drops des ennemis sont différents pour chaque joueur. Finis les gens qui courent après la pièce rare. A chacun par la suite d'échanger ou donner ce qui ne l’intéresse pas. À noter que lors des parties en multi, votre compagnon/mercenaire restera en ville.
Sachez enfin que comme son prédécesseur, Diablo III possède également un niveau caché, accessible en ayant accumulé certains items. Un clin d’œil aux premiers commentaires envers le style graphique auquel Blizzard a dû faire face après la première démonstration du titre en 2008.
La durée de vie du titre varie selon les conditions de jeu. Le mode Normal, mode le plus simple se termine entre 15 et 20h, en explorant correctement les quatre actes et en cherchant à améliorer un minimum son équipement. À plusieurs, l'aventure peut se terminer plus vite selon les stratégies des persos. Certains diront que 15h c'est peu, mais l'aventure ne s’arrête pas à la fin de l'Acte IV en Normal : comme Diablo II, le soft gagne en intensité dans les modes de difficultés supérieurs (Cauchemar, Enfer et Armageddon, ce dernier étant extrêmement difficile à battre selon Blizzard). Les monstres et boss gagnent en points de vie, stats et s’octroient parfois des bonus rendant leur élimination plus difficile. Et ici, améliorer son équipement sera vital et le choix des compétences doit être soigneusement préparé. Finalement, il serait fort dommage de juger Diablo III sur un seul run en Normal, tant le plaisir est renouvelé au fil des difficultés rencontrées (ou alors la frustration).
Si vous prenez le temps de faire chaque mode de difficultés avec chaque classe, et à toujours rechercher l'équipement ultime, autant dire que Diablo III dispose d'une durée de vie plus que conséquente. Histoire de gonfler encore un peu plus la durée de vie pour les gamers purs et durs, des Hauts Faits ont été mis en place, sorte de système de Succès/Trophées. Deux exemples de Haut Fait : écouter l'ensemble des conversations des compagnons ; ou tuer les boss en Armageddon sans se faire toucher. De vrais défis pour ceux voulant atteindre les 100% ! Accomplir ces Hauts Faits permet de débloquer des motifs supplémentaires pour votre bannière apparaissant en ville en cours de jeu (n'importe quel joueur de la partie, en cliquant dessus, se retrouve téléporté à vos cotés, même si ce joueur est en plein combat).
Terminons ce test de Diablo III en parlant de divers éléments techniques. Si les cinématiques sont toujours aussi impressionnantes, empruntes de réalisme, les graphismes in game datent déjà. S'ils ne sont pas forcément moches, l'animation des décors interagissant à votre passage (rideau qui bouge, tables détruites sous vos coup de haches) étant sympa, les textures n'en sont pas moins parfois un peu baveuses, notamment lors de l'utilisation du zoom. Mais ce défaut sur les graphismes reflète une chose positive : le jeu n'a pas besoin d'un PC/Mac dernier cri pour tourner.
Diablo III s'avère au final bien être le digne successeur de la saga. Les multiples références et monstres des épisodes précédents sont là pour nous rappeler que nous somme bien de retour dans le monde de Sanctuaire. Si à bas niveau le système de compétences tend à n'être qu'un système simplifié pour joueur casual, les modes plus difficiles obligeront le joueur à prendre le temps de réfléchir à la meilleure relation skills/runes. De même le système de craft contraint le joueur à passer du temps pour trouver l'équipement ultime, et nous change du simple équipement à droper ou à acheter. Le seul gros défaut que l'on peut reprocher au titre de Blizzard, c'est l’aspect mercantile qui vient s'installer avec l’Hôtel des Ventes, et surtout l'obligation de disposer d'une connexion Internet (et d'un compte Battle.Net), même pour se la jouer solo. Quand les serveurs tiennent, cela peut passer, mais quand ceux-ci sont indisponibles, ou que l'on voyage, on ne peut que prendre son mal en patience et attendre pour pouvoir massacrer du démon. Passé outre ce détail, le jeu vaut le coup de s'y attarder, il y a de quoi s’amuser des dizaines d'heures, du moins pour le fan de Hack & Slash, car chose inhérente au genre c'est très répétitif, mais diablement prenant !
28/05/2012
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- Grosse durée de vie
- Le système d'artisanat
- Une VF intégrale
- Ne nécessite pas une grosse config
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- Connexion Internet obligatoire pour jouer
- Dépendance du joueur envers les serveurs de Blizzard
- Aspect mercantile avec l'Hôtel des Ventes
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 3.5/5
LENGTH 5/5
GAMEPLAY 4.5/5
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