Konami a, dans les années
Playstation, obtenu un réel succès d'estime avec deux Tactical-RPG appartenant à la série des
Vandal Hearts. Depuis, aucune nouvelle concernant une éventuelle suite, jusqu'au jour où
Konami USA annonce développer un nouvel épisode destiné au PSN et au XLA. Malheureusement, les fans et les éventuels curieux ont vite déchanté à la vue des premiers screens. La direction artistique douteuse a fait couler une douche froide sur la plupart des joueurs. Mais si l'on passe outre, que vaut vraiment ce nouveau
Vandal Hearts ?
Les flammes du jugement
L'histoire sert de préquelle aux épisodes précédents de Vandal Hearts. Elle prend place immédiatement après la fin du conflit entre Urdu et Balastrade. Tobias, orphelin de la guerre, coule une existence paisible à l'Eglise de Restauration. Tout semble aller pour le mieux jusqu'au jour où l'orphelinat est attaqué par des hommes armés. Désireux de ne pas voir d'autres personnes souffrir par de nouveaux conflits, Tobias et ses amis décident de prendre les armes pour enrayer la montée de violence à travers les villages voisins.
Mais les bonnes intentions de notre héros vont vite se retrouver balayées par un complot de grande envergure visant à prendre le contrôle d'une arme surpuissante. Si les Flammes du Jugement tombent entre de mauvaises mains, la guerre pourrait de nouveau éclater...
C'est mon tour !
Flames of Judgment table sur l'efficacité plus que sur l'originalité. Les habitués du genre retrouveront donc très vite leurs marques. Une jauge indique dans quel ordre chaque unité va intervenir. Lorsque vient votre tour, les choix qui s'offrent à vous sont les suivants : se déplacer, attaquer, lancer un sort, utiliser un objet, changer d'arme ou se défendre. La seule subtilité réside donc ici dans le fait de pouvoir changer d'arme sans que cela ne compte comme une action. Chaque personnage peut en effet s'équiper de deux types d'armes différents, en général une arme de proximité (épée, hache, couteau...) et une arme de jet (un arc), afin de multiplier les chances d'avoir un ennemi dans son champs d'attaque. Avoir le maximum d'unités capables d'attaquer le même ennemi peut se révéler très vite décisif. En effet, lorsque la situation s'y prête, un personnage attaquant un ennemi peut recevoir le soutien d'une unité alliée qui attaquera le même adversaire en même temps.
Contrairement à la plupart des titres du genre, Les personnages de Vandal Hearts: FoJ ne gagnent pas de niveau global, seuls les statistiques précises augmentent en fonction des actions effectuées. Cela permet de spécialiser certains personnages en fonction de leur rôle naturel. Le jeu ne propose pas non plus de gestion d'unités avant un engagement. Tous les personnages seront présents sur l'aire de jeu et seront placés automatiquement au démarrage du combat. Tout cela dans un but de simplicité et d'efficacité, la gestion hors-combat subit d'ailleurs elle aussi le même sort.
Ah non, non, non il n'y a pas d'arrête
Habituellement, les actions en dehors des combats sont assez limitées dans les tactical et Vandal Hearts ne déroge pas à la règle. Les seuls choix à disposition sont de visiter le bar, pour y glaner quelques informations sur d'éventuelles quêtes annexes, ou de faire un tour au marché pour y optimiser son équipement. Lui aussi est d'ailleurs réduit à son strict minimum : deux armes, un casque, une armure et une paire de bottes. Afin de pouvoir utiliser de nouveaux sorts, vos troupes devront au préalable s'équiper d'un livre correspondant au sort voulu. Si ce système a déjà fait ses preuves ailleurs, il est ici bien trop limité pour être vraiment intéressant. Très peu de sorts sont disponibles, une dizaine au mieux, et ils peuvent être utilisés quelque soit le personnage. Cela traduit bien une des caractéristiques de ce nouvel épisode : pas de classe ou de job. Si les statistiques de départ montrent une tendance innée à endosser un rôle, elle ne se traduit pas dans les faits par le système de magie ou de skill. Dommage, un brin de personnalisation des personnages aurait donné une autre dimension au jeu.
Le terrain des affrontements est souvent source d'objets cachés. Que ce soit par le biais de coffres disposés dans les recoins de la carte ou laissés à même le sol, ces trésors sont souvent la meilleure façon d'obtenir de nouvelles armes ou de nouveaux sorts. C'est probablement le seul réel intérêt de faire les cartes optionnelles, la difficulté du jeu ne demandant pas vraiment de level up. Dans tous les cas, la progression se fait de manière simple et aisée, la carte du monde n'impose pas de combats aléatoires et, hormis évènement bloquant, on peut revenir à tout moment dans l'une des villes afin de se ravitailler.
La navigation dans les menus n'est malheureusement pas aussi facile, surtout lorsque l'on est dans une boutique et que l'on souhaite voir les informations des différentes pièces d'équipement. Le jeu souffre d'un souci global d'ergonomie. Les menus ne sont pas clairs et l'on si perd assez vite. C'est d'autant plus préjudiciable que le titre essaye de s'ouvrir aux novices du genre ce qu'il réussit très bien avec ses combats et son histoire mais loupe complètement avec son manque de lisibilité.
Mais pourquoi ?
C'est en effet ce qu'on peut se demander quand on voit le character design on ne peut plus discutable du jeu. Si les personnages dans des images fixes font relativement bonne figure, ils sont tout simplement horribles lors des "cinématiques". À la place de traditionnelles scènes en 3D ou en animé, Vandal Hearts nous sert des plans et des images fixes en mouvement à la manière d'une bande dessinée. Si le procédé peut se comprendre dans un but de réduction de coûts, il accentue fortement le design repoussant et on se dit que finalement, il aurait mieux valu avoir des dialogues avec des artworks que ce résultat pitoyable. C'est d'autant plus dommage que les phases in-game proposent une 3D aux couleurs chatoyantes et que la modélisation typée "SD" (Super Deformed) passe très bien lors des affrontements.
Les quelques doublages présents sont de bonne facture et les musiques accompagnent l'aventure de façon correcte. À noter que le générique de fin est chanté dans un français incompréhensible à cause du fort accent américain de l'interprète. D'autres voix françaises en guise d'ambiance agrémenteront vos passages aux marchés et même si c'est répétitif cela a le mérite de nous faire sourire.
Sans être fracassant, le retour de Vandal Hearts dans le monde du RPG se révèle être une bonne surprise. Si l'on passe outre le design rebutant, on se retrouve avec un jeu sympathique qui compense son manque de profondeur par une histoire plutôt bien faite et un système de combat efficace. Dommage que l'ergonomie générale du soft passe à côté du bon sens. Mais globalement, Flames of Judgment est un titre qui contentera aussi bien les nouveaux venus que les tacticiens chevronnés.
20/06/2010
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- La 3D in game
- Simple et efficace
- Les personnages sympathiques
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- Le design
- L'ergonomie générale
- Trop court
- Très peu de quêtes annexes
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 3/5
STORY 3/5
LENGTH 2.5/5
GAMEPLAY 3/5
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