Gearbox Software, déjà connu dans le monde du FPS pour avoir travaillé sur la licence Brothers in Arms, nous concocte ce que l'on pourrait appeler un RPS (Role Playing Shooter). Audacieux mélange entre un jeu de tir à la première personne et un MMORPG, ce soft se situe à la croisée des chemins de genres qui semblent n'avoir rien en commun.
Ainsi, d'une manière similaire à celle d'un Fallout, Borderlands nous fait pénétrer dans un univers post-apocalyptique pour le moins original, tout en cell-shading. Procédé qui ne manquera pas de faire ressortir le second degré omniprésent, sans lequel vous vous ennuieriez beaucoup sur les terres de Pandore...
Le premier jour... I'm a poor lonesome cowboy
Mon nom est Mordecaï, chasseur (d'Arche) de profession. Des types fous comme moi à la recherche d'une chimère extra-terrestre, y en a à la pelle dans cette galaxie. D'après les rumeurs, elle se trouverait sur une planète nommée Pandore, un gros caillou quasi désertique, totalement ravagé, où la loi du plus fort règne en maître. C'est aujourd'hui que commence ma quête pour trouver ce trésor.
A mon arrivée, j'ai été sacrément surpris de croiser des "collègues" dans le bus, je pensais être le seul à avoir obtenu cette information sur la localisation de l'Arche. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de la séduisante Lilith, de l'imposant Brick et du soldat Roland. Ils avaient le même but que moi et eux aussi subissaient les regards d'incompréhension de la populace lorsqu'ils parlaient de l'Arche. Malheureusement, bientôt je descendais, le retour à la solitude était inévitable, comme un terme à cette amitié naissante. Peut-être un jour le destin nous réunira-t-il à nouveau ?
A la sortie du bus un petit robot nommé Claptrap m'attend et me donne un module d'affichage afin de pouvoir consulter l'état de ma santé, les munitions restantes, une carte et met en place un système nommé ECHO qui me permettra de communiquer à travers le monde.
Devant moi s'étendaient dorénavant de gigantesques plaines arides, ponctuées ici et là d'imposants rochers, limitées par de majestueux plateaux. Parfois un semblant de civilisation venait interrompre ce schéma qui se répétait sans cesse. Comme pour tenter d'effacer ce manque de compagnie, je décidais de mettre les pieds dans une de ces villes insalubres.
Les bâtiments, faits de taule rouillée pour la plupart, menaçaient de s'effondrer. Les déchets jonchaient le sol jusqu'à créer des monticules voire des dunes. Jamais l'occasion de voir pareil foutoir ne m'avait été donné. La technologie employée quant à elle était en total contraste avec le reste de la ville. Nul doute que ce savoir avait été acquis lors du passage de personnes venant d'un autre monde, les mêmes, je présume, qui ont mis la planète dans un tel état.
Après discussion, je me rends compte que les gens du coin ont besoin d'un coup de main pour diverses tâches. De la simple récolte d'objets perdus à l'assassinat, tous m'accorderaient une récompense. Et puis qui sait, je pourrais au passage récupérer des informations précieuses sur l'Arche. La première mission consiste à tuer des créatures appelées "Skag" qui sont légion dans les étendues désertiques de Pandore. Ces bêtes mutantes affamées se jettent sur tout ce qui est vivant, la plupart du temps en groupe. J'allais partir m'occuper d'eux lorsqu'une personne me contacte via ECHO. Il se prénomme Scooter et met à ma disposition des véhicules afin de me déplacer plus librement et surtout plus rapidement. Finis donc les longs trajet à déplacer de la poussière en marchant, cela rendra moins pesantes les distances nécessaires à parcourir pour atteindre mes objectifs.
Après avoir marché dans des marais puants et dézingué sans trop de problème les Skags, je pars pour une autre destination, cette fois la tâche semble plus ardue : je vais devoir tuer un chef bandit du nom de Sledge, paraît-il qu'il pourra m'en apprendre plus sur ce que je recherche. Avec ma carcasse sur roue, je me dirige donc vers le camp des malfrats.
Une fois en place, je me met à couvert derrière mon bolide et commence l'assaut. Très vite je suis acculé, ils m'entourent et m'assaillent de toute part, je suis cerné. Je suis dans un état critique, je ne peux plus bouger, ma vision s'obscurcit. Dans un dernier effort, je tend mon bras et allume une de ces pourritures, une poussée d'adrénaline salvatrice me permet alors de me remettre sur pied et de fuir, comme un "second souffle".
Après avoir subit cette cuisante défaite, j'avais compris que pour survivre dans cette jungle que l'on pourrait nommer "le trou à rat de l'univers", il me fallait m'améliorer et tirer profit des moindres choses que cette planète avait à m'offrir. J'allais la ronger jusqu'à la moelle.
I need to get stronger
Il était clair maintenant que la vieille pétoire avec laquelle je suis arrivé sur ces terres ne suffirait plus à me défendre contre ces hordes de bandits. À la ville on m'informe qu'un certain Marcus s'occupe de la revente d'armes et que ce dernier a établi des sortes de distributeurs dans tout Pandore, à la manière d'un distributeur de soda. En effet, il y en avait même un dans ce trou perdu, au milieu des ordures. Il faut dire qu'il y a du choix, du bazooka bien imposant au fusil sniper discret en passant par le sub machine gun, il y a de quoi contenter tout le monde et moi en particulier. Pour couronner le tout il y a de temps à autres des offres exceptionnelles limitées dans le temps qui ne manqueront pas de satisfaire les puristes. Le module d'affichage m'indique la rareté de l'arme par un code couleur ainsi que ses caractéristiques. Certaines ont des effets plutôt insolites comme infliger des dégâts élémentaux (feu, acide, foudre). Curieux de voir le résultat sur le terrain, je décide d'en prendre de toutes les sortes afin de me forger mon avis sur la qualité de ces armes.
Je continue alors à chercher ce qui pourrait m'aider dans mon périple. Je tombe alors sur un chic type, le Dr Zed. La première fois que je l'ai vu, il charcutait un corps à coups de machette, vraiment un mec bien. Après quelques paroles échangées avec ce grand fou, il m'apprend que le module peut contenir un bouclier relativement résistant aux balles. "Sans lui", me dit-il, "tu es perdu". Ce bouclier se rechargerait après quelques temps sans se faire tirer dessus, et il en existerait pléthore, ayant des caractéristiques différentes, qui auraient plus ou moins d'affinités avec les éléments... Pour ce qui est du reste, lui aussi dispose de distributeurs afin d'y vendre boucliers et ustensiles pour se guérir.
Je me rend donc à nouveau au campement, bien résolu à dégommer du bandit. Cette fois-ci, les choses sont différentes. Avec mon nouvel attirail, les deux ou trois psychopathes enflammés qui gardaient le campement ne sont plus qu'un mauvais souvenir. D'ailleurs, je ne les trouve pas très futés. Ils se contentent juste de me foncer dessus sans aucune tactique, bien souvent, cela leur a porté préjudice.
Maintenant que je suis entré plus profondément dans leur territoire, j'ai à faire à la garde rapprochée de Sledge. Cette fois-ci, il va falloir ruser, être fourbe, rester attentif. Rapidement, je comprends le fonctionnement des nouvelles armes que j'ai acquises. Les dégâts de foudre servent à éliminer le bouclier adverse, l'acide quant à lui sert à dissoudre les carapaces ou armures physiques et enfin les armes utilisant les dégâts de feu infligent de gros dommages à la chair humaine. Une fois les rouages assimilés, je commence à prendre un malin plaisir à enchaîner les tirs à la tête et les voir exploser, les membres déchiquetés, les corps s'écrouler par terre les uns après les autres. Parfois même, j'en redemande, comme une sorte d'addiction que j'aurai développée en venant ici, une drogue nouvelle, le carnage.
Une fois arrivé devant Sledge, celui-ci ne semble pas vraiment disposé à discuter. On a donc décidé de régler ça par les armes, à l'ancienne. Pour lui, ce n'est pas aussi simple qu'avec les autres. J'ai beau lui vider mon chargeur dans la tête il ne semble pas broncher, il faudrait lui enfoncer des kilos de plombs dans le crâne pour que ce mastodonte puisse enfin tomber. Après une joute sans pitié, je sors vainqueur, triomphant. J'ai l'impression d'avoir franchi un palier, une sensation de puissance parcourt mon corps. Dorénavant, je peux maîtriser certaines aptitudes que j'étais incapable d'imaginer auparavant. Plus fort... je dois devenir plus fort, plus performant, plus efficace. Ainsi, personne, vraiment personne, ne me résistera.
Sur le chemin du retour, un oiseau, plus précisément un corbeau femelle se met à me suivre. L'odeur du sang que je porte l'a sans doute attiré. Bizarrement elle ne m'attaque pas, je décide de l'apprivoiser. Elle se nommera Sanguine. Elle m'est plutôt utile pour voler des objets aux ennemis ou bien tout simplement leur infliger des blessures bien que celles-ci soient relativement légères.
Je n'ai plus aucune piste en ce qui concerne la localisation de l'Arche...
Ces petits détails qui valent de l'or
Je crois que je commence vraiment à apprécier Pandore. Le seul côté ennuyeux de cette planète c'est sans aucun doute la monotonie du paysage. Et puis, il faut dire que ça limite mon génie musical, jamais une nouvelle mélodie marquante ne me vient en tête. C'est assez frustrant, j'ai l'impression que ce gros caillou poisseux qu'est cette planète me coupe toute source d'inspiration. Oui, monotone, c'est le mot. Certes j'admets tout de même que je m'y plais beaucoup, l'ambiance qui s'en dégage est vraiment particulière, avec ses autochtones punks junkies psychopathes complètement enflammés, ses bandits littéralement décérébrés, les insectes qui font au moins cinq fois ma taille, et tout cela que l'on explose gaiement à coup de shotgun ou de bazooka. N'est-ce pas magnifique ?
Vous savez, lorsque l'on s'est habitué à un endroit, on commence à faire attention à certaines choses qui paraissent insignifiantes au premier abord. Pourtant, ici, ces détails valent de l'or. Aux moindres recoins de chaque ville, de chaque repaire ennemi, il y a de l'argent dissimulé, des armes cachées, des munitions disséminées. Une vrai mine d'or. Hier j'ai même trouvé 1000$ dans les toilettes !
Aujourd'hui je vais récupérer des quêtes au panneau des primes, ça me fera du bien d'aller me défouler un peu. Tuer, encore tuer, c'est le seul moyen que j'ai pour m'améliorer de toute manière.
Après avoir exterminé toute une colonie de bestioles pour le compte d'un ami, je récupère les butins qu'elles avaient dans leurs estomacs, et c'est à ce moment que je me rends compte que plus je progresse dans mon aventure, plus mon sac se fait relativement petit et étroit pour ramener les nombreuses récompenses trouvées sur les monstres et les humanoïdes. Helena a bien fait de mettre en place le système de téléportation afin que je puisse me rendre où je veux, quand je veux, pour vendre mon matos, ça me facilite encore plus la tâche que les bolides de Scooter. Il faut dire que cette planète est tellement grande que l'on aurait tendance à s'y perdre.
L'union fait la force !
C'était du sérieux, une piste donnée par ce qui pourrait s'apparenter à un ange gardien des chercheurs d'Arche. Je me rends alors sur les lieux où se trouve probablement une partie de la clé qui ouvre la relique extraterrestre. Sur le chemin une mélodie calme et douce s'immisce dans mon esprit, comme pour symboliser la quiétude de ces terres avant que la bataille n'explose, que la fusillade ne commence.
Arrivé au camp de la lance écarlate - la compagnie qui semble détenir le fragment - je décide de mener l'assaut de front. Un rythme soutenu, incessant, pareil à celui des tambours de guerres me guidait à travers le champ de bataille. Malheureusement, j'ai sous-estimé la puissance de ces nouveaux ennemis, ils sont mieux protégés, mieux armés, plus endurant. Seul, je n'y arriverai pas. Je me retrouve alors dans la même situation critique qu'il y a plusieurs jours. Ma vision se réduit très nettement, la fin approche.
J'entends des bruits de pas derrière moi, puis une douce main froide m'effleure le cou. Mes forces reviennent, c'est Lilith, la sirène, accompagnée par Brick et Roland. Dans un excès de bonté et surtout parce que nous voulons la même chose, nous joignons nos forces. Bien que chacun ait tracé son chemin seul jusqu'ici, Une sorte d'alchimie coopérative opère alors. Tous nos gestes se coordonnent, mélangeant les styles pour finalement aboutir à un mélange explosif et savoureux dans un vacarme assourdissant.
Roland est un adepte des fusils à pompe et des mitraillettes, tout le contraire de moi qui affectionne particulièrement les fusils sniper et les pistolets. Sans surprise, Brick se débrouille très bien avec la force de ses poings mais a une fâcheuse tendance à faire exploser tout sur son passage à l'aide de grenades ou de bazooka. Lilith la joue plutôt tactique en misant beaucoup sur les éléments liés aux armes et sur la furtivité. Cette déferlante de puissance s'achève alors sur les prouesses techniques de chacun.
Tandis que nous nous abritons derrière la tourelle déployée par le soldat, Brick enfonce les premières lignes adverses emporté par une furie dévastatrice. Pendant ce temps Lilith se rend invisible et assassine discrètement les gardes adverses. Et moi, lâche que je suis, j'envoie Sanguine se battre à ma place. Malheureusement, à la fin du combat nous n'avons pas pensé à nous répartir équitablement le butin, ce qui provoque des mésententes. Rien de bien grave au final, encore une fois il suffit de laisser parler les armes pour se départager. Une fois le secteur nettoyé et les édifices repeints du sang de la lance écarlate, la première partie de ce qui ouvrira l'Arche était nôtre.
Y a pas à dire, le travail d'équipe y a que ça de vrai !
L'univers et l'ambiance complètement barge du jeu donnent un cachet authentique à Borderlands. Le besoin perpétuel de devoir monter en puissance, d'avoir une arme plus évoluée, d'enchaîner les fusillades pour pouvoir dégommer du "mob" rend le jeu ultra addictif. De surcroit le système à la Hack'n'Slash pour les compétences permet de façonner son personnage à sa manière afin de l'adapter au jeu à plusieurs. Véritable source de fun, ce mode vous permettra de combattre des monstres plus puissants entre potes ou sur le live.
Cependant, Borderlands devient vite répétitif, les différents décors possèdent leur charme, certes, mais les zones du jeu semblent parfois se dupliquer, bien trop souvent l'impression du copié/collé de l'espace précédent se fait ressentir. On regrette également que les musiques ne soit pas plus mémorables. Même si elles arrivent à nous soutenir dans notre aventure, les pistes d'exception sont trop rares. Borderlands reste néanmoins un bon amusement qui vous tiendra en haleine une bonne trentaine d'heures pour peu que l'on aime l'humour gore gratiné de second degré, assaisonné de quelques gouttes d'ambiance psychédélique.
D'autre part, Gearbox Software a récemment déposé le nom "Borderworlds". Serait-ce la naissance d'une véritable licence ? On ne peut que le souhaiter...
07/12/2009
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- L'ambiance déjantée
- L'univers qui profite pleinement du cell-shading
- Le gameplay addictif et jouissif
- La coopération
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- Les musiques
- La monotonie du paysage
- La fin
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 2.5/5
STORY 3/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 4/5
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