Avant toute chose, il est bon de savoir que Sengoku désigne une période du Japon féodale ayant réellement existé et marquée par de nombreuses guerres intestines. Le Japon de l'époque privé d'un réel gouvernement central était alors divisé en de multiples petites provinces, chacune dirigée par un seigneur de guerre. C'est donc dans ce pays déchiré qu'arrive notre héros, Rance, bien décidé à profiter des sources d'eau chaude du pays et surtout d'approfondir sa connaissance des plaisirs charnels avec la gente féminine locale. Au cours de son périple, il rencontre cependant un certain Oda Nobunaga, dirigeant de la région d'Owari. Ce dernier demandera à Rance de lui prêter main-forte dans l'unification du Japon, étant lui-même trop faible physiquement pour accomplir une telle tâche. C'est ainsi que notre grand héros, voyant surtout là une occasion rêvée de pouvoir examiner de très près toutes les princesses du coin, se retrouve à la tête d'une armée avec la lourde responsabilité d'unifier le pays...

Il est difficile d'entrer plus en détails dans l'histoire du jeu puisqu'elle a la particularité de changer en fonction des actions du joueur. En effet, bien que certaines grandes lignes du scénario se déroulent toujours à un moment précis, la plupart des événements se verront influencés par la manière et les choix du joueur dans sa conquête du Japon. La trame principale n'est cependant pas vraiment d'un grand d'intérêt : un ancien démon surgit du passé et cherche à tout détruire. La vraie force scénaristique du soft réside plutôt dans les péripéties auxquelles Rance devra faire face lors son aventure et de la manière dont elle sont racontées. Car si la base historique peut laisser supposer un contenu plus ou moins sérieux, le joueur a vite fait de se rendre compte qu'il est confronté à une énorme parodie du Japon féodal, bourrée d'anachronismes. Des grands noms d'époques totalement différentes de l'Histoire du Japon se côtoient, sous des formes parfois pour le moins inattendues comme par exemple Tokugawa Ieyasu, devenu ici un raton laveur obèse géant. Bref, le jeu est caractérisé par une dimension grotesque qu'il est important d'assimiler pour mieux encaisser les scènes parfois très trashs. Trash en particulier dû au tempérament de Rance présenté en bon étranger de base qui ne pense qu'avec son entrejambe mais dont certaines répliques sont tout simplement épiques.

Aussi charmante soit-elle, l'histoire n'est pas vraiment ce qui fait briller Sengoku Rance, non, car avant tout qui dit con(qué)quête, dit combat...

D'apparence très simple, le gameplay se révèle d'une certaine richesse et surtout d'une étonnante addiction. Le jeu est basé sur un système de tour : à chaque tour le joueur peut effectuer deux actions (nombre qu'il est possible d'augmenter au cours du jeu) consistant en des choses bien diverses comme attaquer un pays voisin, trouver et explorer un donjon, parler ou recruter un membre, et j'en passe... Une fois toutes les actions utilisées, il ne reste plus qu'à mettre fin à son tour et c'est ensuite à celui des autres chefs de provinces contrôlés par l'ordinateur de jouer, un peu à la manière d'un Heroes Might of Magic. La finalité étant bien entendu la conquête de tous les territoires. Pour en revenir aux combats, on peut en distinguer deux sortes : armée contre armée et personnage contre personnage. Le système en soi reste globalement le même pour les deux genres, à savoir que chaque unité (six maximum pour chaque camp) réalise tour à tour une action (attaquer, défendre, soigner, etc) jusqu'à ce que l'adversaire soit totalement vaincu ou que la limite de temps soit dépassée. La grosse différence vient surtout du fait que pour les combats d'armée contre armée, les unités comprennent un commandant plus un certains nombre de troupes qu'il est possible de gérer à tout moment via un onglet. Alors que pour les combats de personnage contre personnage, c'est le niveau personnel de chaque commandant qui fera la différence, niveau qui augmente dans les donjons ou par le biais de certains objets ou évènements spéciaux. Ajouté à ce niveau personnel classique, un niveau d'affection des commandants par rapport à Rance, qui permettra passé un certain seuil d'améliorer certaines compétences ou statistiques. Par ailleurs, il existe une dizaine de classes différentes ayant chacune ses forces et ses faiblesses.

Le gameplay impose donc une gestion habile entre la conquête du Japon et l'entretien, le renforcement de son armée et de ses commandants. Car si le début est relativement aisé et permet une bonne assimilation du système, très vite les territoires voisins se font de plus en forts et il est facile d'être rapidement submergé. On notera de nombreuses autres subtilités comme par exemple la possibilité de recruter des commandants ennemis capturés qui ne feront qu'ajouter au plaisir de jouer. Mais qu'en est-il du plaisir des yeux et des oreilles ?

Visuellement, Sengoku Rance s'en sort plutôt bien, les personnages sont très nombreux et pour la plupart réussis aussi bien sur le plan esthétique que comportemental. Les combats comme le reste du jeu sont intégralement en 2D et là aussi les sprites sont plutôt de bonne facture, toutefois rien de globalement transcendant, ce qui est pardonnable pour un jeu de cette envergure.
Musicalement en revanche, le nombre réduit de pistes et leur manque de variété sont à déplorer, la plupart étant totalement banales, seules quelques musiques de boss se démarqueront. Le plus étonnant reste cependant l'absence totale de doublage audio, chose rare de nos jours pour un jeu du genre. Ce qui s'explique surement par le trop grand nombre de personnages intervenant au cours de l'histoire. Néanmoins un doublage des personnages principaux aurait été plus qu'appréciable !

Bref, si le soft pêche légèrement dans ses aspects artistiques, il arrive à compenser dans un autre domaine...

Il faut tout d'abord savoir qu'il existe plusieurs fins, bien que lors de la première partie la "True End" est imposée. Il est toutefois ensuite possible de recommencer le jeu au cours duquel des nouveaux choix apparaîtront aboutissant en des histoires totalement différentes. Combinée à la grande liberté que permet le système du jeu, on obtient une durée de vie impressionnante et une replay value énorme. Qui plus est, un nouveau mode apparaît une fois le jeu terminé : le Free For All, qui consiste uniquement à l'aspect conquête sans aucune trame scénaristique. Et pour finir en beauté un patch de traduction existe, et il permet à l'exception de quelques noms propres de traduire le jeu en anglais à 100% ! Traduction au passage très correcte pour une team amateur, de quoi tenter les réticents à la langue nippone.

Attention : Il s'agit d'un jeu réservé aux adultes, soyez donc bien conscients qu'en raison d'un manque de moyens, les développeurs n'ont pu habiller les protagonistes féminins lors de certaines séquences. Il ne conviendra donc pas à tous. Si néanmoins vous voulez porter plainte, merci de prendre contact avec notre responsable des relations humaines, Rotka.

Fei 27/11/2009

Le gameplay addictif Le déroulement du jeu Rance, héros pour le moins unique Durée de vie et replay value énorme L'humour très spécial...

... qui ne plaira pas à tout le monde Parfois vraiment trash Musique oubliable Pas de voix

GRAPHICS 3/5 SOUND/MUSIC 1/5 STORY 3.5/5 LENGTH 4.5/5 GAMEPLAY 4.5/5