Preuve d'une incroyable longévité et d'une popularité qui ne se dément pas, la saga
Super Robot Taisen n'en finit plus de se décliner.
NamcoBandai - qui édite
Banpresto - aime tous les supports, et c'est sans aucune surprise que le studio travaillait sur un épisode inédit pour la dernière portable de
Nintendo, la 3DS. Avec une sortie relativement rapide compte tenu du planning (
SRT OG2,
Maso Kishin III), cet épisode parviendra-t-il à tirer son épingle du jeu ?
Unknown X-strikers
Les évènements narrent la position délicate d'une équipe de mercenaires (la team UX pour Unknown X-strikers) dont les motivations ne sont pas très bien perçues par l'opinion publique, et pas particulièrement comprises non plus. Dans les faits, leurs agissements leur valent souvent d'être comparés à des assassins à la solde du plus offrant, alors qu'ils ne font jamais que subsister par le biais de missions pas toujours rémunérées avec pertinence. C'est après des contrats trop peu intéressants de la part de leur clientèle habituelle - le groupe Celestial Being (
Gundam Destiny) et JUDA (
Kurogane no Linnebarrel) - en comparaison de la prise de risque, que l'UX décide de monter ses tarifs et de ne participer qu'à des missions qui en valent la peine.
On se retrouve donc en compagnie d'Agnes Bergue, un pilote qui travaille au sein de la Fédération Terrestre et qui est engagé pour le test d'un nouveau type de machine connue sous le nom de code Riot. Notre héros ayant grandit dans un orphelinat, il désire avant toute chose avoir la force de protéger les autres et cette seule motivation justifie sa présence au sein de l'armée. En revanche ce n'est pas le cas de son ami Jin, bien plus ambitieux et prêt à tout pour grimper dans la hiérarchie. Quelques péripéties plus loin, les deux anciens amis font des choix qui risquent de devenir lourd de conséquences, car d'autres groupes travaillent dans le secret avec des intentions nettement moins pacifiques.
Le scénario du jeu met en place une trame relativement classique pour la licence. On y retrouve la plupart des groupes politiques qui agissent dans les séries animées correspondantes et tout ce petit monde va peu à peu former une équipe capable de faire face aux enjeux cruciaux au terme de l'aventure. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, le scénario reste avant tout un prétexte ludique afin de réunir plusieurs héros de l'animation. Pour cela le studio a réuni une équipe pour le moins atypique :
- pour ceux ayant déjà fait une apparition on retrouve :
Soukyuu no Fafner,
Kurogane no Linebarrels,
Gundam Seed Destiny,
Dancouga Nova,
Ninja Senshi Tobikage,
Dunbine et
Macross Frontier (les films).
- pour les petits nouveaux :
Demonbane version animée,
Rean no Tsubasa,
Soukyuu no Fafner Heaven and Earth,
Gundam 00 le film,
Mazinkaiser SKL,
SD Gundam Sangokuden,
Virtual-On Series Fei-Yen HD (Hatsune Miku) et
Heroman.
A cette fine équipe on ajoutera bien sûr les originaux de
Banpresto, tous armés pour la plus grande joie des amateurs d'animé et de mechas. Maintenant il faut aussi savoir que l'histoire est ici découpée en trois grands axes et que la première partie est très longue à démarrer, avant de prendre son envol pour un final sympathique avec son lot de moments épiques.
Downgrade
Un envol que ne prendra pas la réalisation technique du titre puisqu'on peut sans hésiter dire que les développeurs ressortirent des tiroirs les anciens moteurs, ceux post-
Super Robot Taisen Z2 sur PSP. Un choix curieux qui semble définir une direction moins importante pour cet opus 3DS.
Les damiers sont donc dans une 2D du plus simple appareil avec de petites icônes pour les unités. On ne relève aucun élément en 3D ou effets graphiques spéciaux, ni une utilisation des fonctionnalités 3D relief de la console, il faudra donc se tourner vers les animations des attaques. Si l'on retrouve les qualités habituelles de la licence, la première chose qui tape dans l’œil du joueur c'est la pixellisation importante des séquences, facteur que nous n'avions plus constaté depuis un moment. C'est d'autant plus notable qu'il ne semble pas y avoir de différence flagrante entre la puissance d'une 3DS et d'une PSP. Maintenant,
SRT oblige, les développeurs ont toujours du goût pour mettre en scène les différentes techniques des mechas, bien que cet épisode soit moins flatteur que ses prédécesseurs. Il n'empêche que certaines attaques d'équipe ou plus simplement les techniques ultimes font toujours preuve d'un spectacle admirable aussi bien en matière de fidélité que d'orgie visuelle.
Au niveau de l'ambiance, les thèmes remixés des séries télévisées font toujours mouche, avec un peu plus d'exposition sur
Macross Frontier et
Soukyuu no Fafner. Pas de thème chanté en revanche, mais on apprécie l'arrivée des doublages sur une portable
Nintendo qui, quoiqu'on en dise, sont indissociables de la franchise. Des seiyuu survoltés qui reprennent du service spécialement pour l'occasion ça ne se refuse pas, et vous aurez sans peine vos moments de nostalgie si vous avez des affinités avec certaines séries.
Plus d'accessibilité ?Super Robot Taisen UX est un jeu de rôle de type tactical. Vous disposez sur un damier toutes vos unités et l'objectif sera souvent d'éliminer les forces adverses, sachant que les interventions sont mises en scène en suivant la trame des animés respectifs. La structure en elle-même n'a pas bougé, il s'agit toujours de suivre les évènements scénaristiques sous forme de visual novel simplifié jusqu'à l'arrivée sur l’interface de paramétrage, s'en suivra la validation pour la mission suivante et ainsi de suite. A de rares occasions, vous aurez quelques questions pour choisir une route spécifique à quelques séries avec un petit plus cependant, nous savons exactement les robots qui sont concernés, idéal pour privilégier ses animés préférés.
La partie paramétrage a quelque peu changé de visage, du moins au premier abord lorsque l'on se rend compte que les jauges d'attributs (les statistiques des appareils et leurs attaques) sont bridées à cinq segments contre dix habituellement. Pas d'inquiétude, une fois la première partie du jeu bouclée, vous aurez la partie manquante pour permettre à vos robots favoris d'atteindre le niveau maximum (sauf qu'ici il faudra également la jauge d'attaque à fond). La section pilote et leurs compétences n'est plus aussi modulable, dorénavant vous avez accès aux skills (obtenus en cours ou fin de mission) sous une forme jetable. A vous de savoir quel pilote aura quelle compétence comme le contre ou la possibilité de jouer deux fois dans le même tour, sans oublier les augmentations de statistiques ou améliorer les déplacements sur différentes surfaces. Il semble inévitable qu'il faudra faire des choix, mais le joueur averti aura vite fait de reconnaître certaines machines comme les tanks du jeu, tel le Linebarrel qui s'auto-régénère à chaque coup encaissé ou le Fafner au stade ultime quasiment intouchable. D'ailleurs c'est un des soucis du jeu : à trop miser sur l'accessibilité, le challenge en pâtit et hormis la mission finale vous n'aurez pas de trop mal à en venir à bout, ce qui risque de décevoir les puristes d'autant qu'il n'y a pas les SR points, juste des objectifs annexes peu explicites pour obtenir des robots secrets.
Combats
La partie combat ne bouleversera pas les habitués, mais ils apprécieront sûrement le retour des binômes qui permet de mettre deux unités par case à force équivalente. Ceci possède un double avantage, d'abord pour les attaques combinées mais également pour les soutiens, puisqu'il est possible de choisir un robot du binôme pour qu'il encaisse tous les dégâts, y compris sur les attaques de groupes adverses. Car on le rappelle, le système veut qu'à chaque attaque l'adversaire accède à trois types de réaction suivant un rapport de proportionnalités pour leur réussite (contre-attaque, défense, esquive).
Lorsque vous déplacez une unité plusieurs options sont disponibles mais les principales à retenir sont : l'attaque si vous êtes à distance, la transformation si votre machine le permet (en tandem s'il le faut, comme le Dancouga et son module) et les seishins, ces compétences spéciales pour les pilotes. Suivant un certain nombre de points, les seishins vont de la précision à 100% à l'augmentation du déplacement ou le renforcement du bouclier. Il y a même des seishins spécifiques par binômes. A titre plus personnel, je regrette la surenchère de techniques permettant de recharger points de vie et énergie, ce qui plombe encore plus le challenge. Mais revenons aux attaques qui sont réparties en plusieurs catégories et selon la portée. Les Gundam sont adeptes des armes lasers, que ce soit à distance ou au corps à corps, d'autres machines seront plus dans les explosifs (les Valkyries de Macross) et vous aurez même quelques surprises comme Demonbane qui possède une jauge de points de magie. Petite nouveauté, la présence de compétences spéciales qui permettent des altérations (positives ou négatives) à même la carte.
Malgré les petites modifications pour rendre le jeu accessible au plus grand nombre, ce Super Robot Taisen est dans la plus pure tradition. Tellement fidèle qu'on profite d'une réalisation datée et d'un challenge écorché. Cela dit, difficile de faire plus efficace, et si la première partie est un peu longue à l'allumage, la suite s'avèrera plus intense grâce au punch d'un casting assez inédit.
Annexes
Une trentaine d'heures de jeu en moyenne seront nécessaires pour la cinquantaine de cartes, un peu plus si vous laissez les animations (il existe toujours une touche pour accélérer les séquences ou les zapper).
Secrets : j'en parlais un peu plus haut, il existe un grand nombre d'unités bonus, qui vont d'une couleur à un backpack en passant par des robots complets, pilotes inclus. Les conditions d'obtention s'étalent sur plusieurs missions et il est bien peu évident de connaître les origines puisque rien n'est expliqué. Tout dépendra donc de votre sens logique et de vos affinités avec les séries, car au final tout vient de là.
Routes : plusieurs embranchements pour deux routes distinctes, ce qui impose au moins deux runs pour tout voir et une grosse quinzaine de missions supplémentaires.
Il semble certain que Banpresto n'a pas voulu chambouler la formule avec ce premier épisode sur 3DS. Un système de jeu relativement classique, mais néanmoins efficace, devrait satisfaire de nombreux fans. D'autant plus que le casting - à défaut d'être le plus prestigieux - est suffisamment atypique pour y trouver son compte. Reste le fait qu'il est dommage que la réalisation soit dépassée et que les choix d'accessibilité nuisent au challenge. Un épisode correct cependant, qui fait le boulot.
21/11/2013
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- Un casting inédit
- L'ambiance
- Système efficace...
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- ...qui ne bouge pas beaucoup
- Visuellement daté
- Un peu trop facile
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GRAPHICS 3/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 2.5/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 3/5
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