Ah, courir dans les champs d'herbe verte, gratter la terre et planter des navets, un doux fantasme que caressent tant d'employés de bureau. Mais pour avoir joué à
Farming Simulator 2012, ceux-ci savent également qu'effectuer des tâches répétitives jour après jour, c'est rapidement lourdingue. Pour cette raison,
Rune Factory propose en plus du rôle de bouseux, celui d'aventurier et de chasseur de monstres. C'est ambitieux tout ça, mais est-ce que ça fonctionne ?
L'amour est dans le pré
Après
Rune Factory Frontier sur Wii (et d'autres épisodes sur NDS), amenant plus de RPG dans le petit monde d'
Harvest Moon, la saga d'agriculture et d'élevage,
Neverland Company remet le couvert avec
Rune Factory Oceans sur Playstation 3 et Wii. Dans cet épisode, téléporté à une autre époque et partageant son corps avec son amie d'enfance, notre héros se retrouve à devoir vivre avec les villageois de l'île d'arrivée, à les assister dans leur vie de tous les jours, à apprendre à les connaître et à rechercher des réponses sur le mystère qui entoure cet évènement initial.
Rune Factory Oceans mélange les genres entre agriculture, élevage de monstres, sim game, crafting, exploration et action. Le jeu peut se dérouler sur plusieurs années, chaque jour étant l'occasion de vaquer à ses occupations préférées et de perfectionner un très grand nombre de compétences en les utilisant, à la manière d'un
Elder Scrolls ou d'un
Ultima.
Les relations avec les personnages, qu'on développe durant tout le jeu et même longtemps après la fin de l'histoire, nécessitent de discuter avec eux chaque jour, de réaliser des quêtes pour eux, de profiter au mieux des festivals et chaque passage de niveau relationnel donne lieu à une scénette permettant d'en apprendre plus sur le personnage. On regrettera que ceci reste un peu trop souvent assez superficiel. Il aurait été intéressant d'aller plus loin dans le développement de la personnalité des nombreux habitants de l'île et de développer plus avant certaines questions morales par exemple.
Windwaker
La particularité d'Oceans est de proposer l'exploration d'un univers principalement maritime. Cela ne se fait pas via un navire mais grâce à un golem libéré magiquement par le héros. Ymir, de son petit nom, peut traverser l'océan et accoster chaque île, temple ou navire qu'il rencontre, se battre contre des monstres marins et faire émerger des zones. Ce même golem contient également une étable servant à élever des créatures et au fur et à mesure du jeu des portes permettant de se téléporter sur les îles de culture.
En effet, au fil de l'exploration de l'océan est donnée l'occasion de trouver quatre îles correspondant aux quatre saisons et permettant soit de planter et récolter fruits, fleurs, légumes et arbres, soit de "cultiver" et récolter des minéraux. Contrairement à Harvest Moon, cette culture ne se fait pas par le biais d'outils traditionnels mais par "magie spirituelle". Chaque fois que l'on utilise la magie spirituelle, on ne décide pas de ce qui poussera, ce sont les monstres que l'on place sur l'île (que l'on a capturés auparavant) qui selon leur humeur et leurs possibilités décident de ce qui poussera sur ces nouveaux plants.
Ces îles que l'on découvre sont à l'origine inutilisables, mais peuvent être restaurées par la libération d'esprits magiques à collecter dans différentes zones de combat.
Bagarre !
Le système de combat est somme toute classique pour un A-RPG, mais a le mérite de proposer près d'une dizaine de types d'armes différents avec chacune leur comportement bien distinct. Au fur et à mesure du leveling dans chaque compétence de combat, des coups spéciaux sont débloqués, pouvant être complétés par certaines runes que l'on peut équiper.
Le combat dépendant en grande partie du niveau de compétence des armes et des caractéristiques de celles-ci et des accessoires, l'artisanat tient une place essentielle dans le jeu, tout comme le leveling qui se fait toutefois assez naturellement car toute action dans le jeu (jusqu'à la marche, le saut ou le dialogue) a une incidence sur les compétences.
Les monstres capturés pouvant également accompagner le joueur au combat, ceux-ci peuvent se montrer utiles, mais l'I.A. très limitée en fait surtout de bons boucliers vivants.
L'artisanat consiste quant à lui à utiliser différents établis selon le type d'objet à créer et à gagner des recettes pour chacun d'entre eux en réalisant des quêtes. Pour chaque type d'artisanat une compétence différente et il faudra souvent réaliser à la chaîne certains objets pour augmenter son niveau. Le manque d'objets ressources se fera souvent sentir et il est régulièrement nécessaire de partir à la chasse aux objets à travers l'océan. La pêche, l'agriculture et l'élevage sont également le moyen de récolter différents objets pour l'artisanat. De nombreux principes de jeu s'imbriquent de cette façon, donnant une certaine cohérence au titre.
Rune Factory Oceans brille principalement par son contenu monstrueux, sa durée de vie gigantesque et l'aspect dépaysant de son ambiance, mais sa répétitivité et la nécessité d'enchaîner les combats pour récolter les objets d'artisanat en rebutera quelques-uns.
Si vous avez joué à l'épisode précédent, vous remarquerez que beaucoup de principes de jeu ont été simplifiés pour être plus accessibles, c'est notamment le cas de l'agriculture et de la gestion des esprits, presque automatisées ici.
17/12/2012
|
- Univers dépaysant
- Graphismes colorés
- Durée de vie
|
- Agriculture simplifiée
- Interface trop chargée
- Peut se montrer lassant
|
GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 3.5/5
STORY 2/5
LENGTH 5/5
GAMEPLAY 4/5
|