Un peu plus de deux ans après la sortie sur Nintendo DS du très agréable
7th Dragon,
Imageepoch et
Sega remettent le couvert pour un deuxième opus, sur Playstation Portable cette fois. Satisfait des ventes du premier épisode, le développeur japonais jugea son rookie title suffisamment solide pour étoffer sa niche de joueur sur un autre support. Présompteux ou réelle compétence ? Réponse dans les lignes qui suivent.
Histoire de dragon
Dans un monde post-apocalyptique de légère anticipation - qui n'est pas sans rappeler certaines prédictions - nous sommes en 2020 en plein coeur de Tokyo, la capitale japonaise est complètement ravagée par une nuée de dragons mettant la ville à feu et à sang. Un problème n'arrivant que rarement seul, d'étranges fleurs poussent irrémédiablement laissant derrière elles un paysage chaotique où la nature semble reprendre certains de ses droits.
Au milieu du carnage, les rares survivants tentent tant bien que mal de résister aux assauts des redoutables créatures. C'est ainsi que l'unité principale en charge de la défense s'est cloîtrée dans un abri souterrain pour mener une contre offensive et récupérer la mairie de la ville qui semble être au centre du conflit.
Quelques âpres combats plus loin, la menace est temporairement écartée par une unité d'élite qui parvient à reprendre le bâtiment administratif tout en opposant une farouche résistance à un dragon majeur. Heureusement, un énigmatique groupe du nom de Sky intervient pour prêter main forte, même si leurs motivations semblent particulièrement obscures. Il est temps pour notre unité spéciale d'éradiquer la menace tout en découvrant l'envers du décor.
7th Dragon 2020 ressemble davantage à une revisite de l'épisode sorti sur DS. Ici on change d'époque mais on garde globalement le même type de contexte. Les héros sont des créations du joueur et l'essentiel de la narration passera par les pnjs qui sont les mieux placés pour expliquer l'évolution des évènements. Du coup les dialogues n'interviennent qu'aux moments importants ce qui laisse la place à un rythme savamment distillé dont une grosse partie est abandonnée aux phases de gameplay. Bien sûr, il y a des interrogations qui surviennent et quelques rebondissements seront de mise. Mais rien de vraiment surprenant cependant, on reste dans un récit tout ce qu'il y a de plus banal mais néanmoins suffisamment cohérent pour faire le travail.
Un dragon dans le moteur
Imageepoch fait à nouveau étalage de ses compétences de développeur en proposant un résultat satisfaisant qui exploite bien les capacités du support.
Après une ouverture en image de synthèse sympathique et chantée par la Diva virtuelle
Hatsune Miku, on profite d'emblée du travail de
Miwa Shirou au design qui marque de sérieux points avec ses personnages racés et parfaitement en adéquation avec le background. L'interface, dans un souci futuriste, fait la part belle aux petites animations informatiques tout en gardant une lisibilité de tous les instants.
C'est surtout dans la réalisation graphique qu'on dénote un vrai savoir-faire. Pas spécialement le jeu le plus impressionnant du support,
2020 propose un choix graphique en SD surprenant sans pour autant occulter le soin apporté au détail des personnages, parfaitement animés. Mais ce qui retiendra le plus notre attention ce sont les décors, car après le premier donjon assez terne, nous allons visités les ruines des principaux quartiers de la ville sous un oeil attentif et admiratif de toutes les petites trouvailles visuelles, et elles sont plutôt nombreuses.
Les combats ne sont pas en reste : même s'ils restent en vue subjective, ce coup-ci les ennemis sont en 3D et bénéficient d'animations très soignées, tout en jouant sur des effets graphiques très plaisants et fier d'arborer dans l'ensemble un design classieux (dont pas mal de tête de l'opus DS). On associant un level-design plutôt intelligent et très peu répétitif, la réalisation technique est vraiment solide sur PSP.
Yuzo Koshiro s'est donc remit au travail sur
2020. Contexte oblige, on retrouve des sonorités plus orientées techno-electro qui sciées parfaitement au jeu, même si peu de pistes retiendront l'attention assez longtemps. La vraie surprise vient de la présence d'
Hatsune Miku, la vocaloid populaire qui possède également sa licence chez Sega :
Project Diva. Au délà de chanter le générique d'ouverture, vous obtiendrez plus tard grâce à la chanteuse la possibilité de modifier l'intégralité de la bande-son. Le résultat est assez édifiant puisqu'on retrouve les pistes originales remixées avec des performances vocales de
Miku, et qu'au final cela améliore grandement la qualité des pistes. Les doublages sont inexistants, hormis quelques répliques en combat et la palette de bruitage fait son boulot.
Reste 188 dragons
Le gameplay du jeu reprend les grandes lignes de son prédécesseur mis à part que la carte passe en point'n'click (d'un autre côté tout le jeu ne se joue qu'à Tokyo) et que le nombre de dragons y est moins important, 200 ici. Le but du jeu est de suivre le récit par l'intermédiaire de chapitres qui sont entrecoupés de phases de jeu au QG (la mairie) avant de se rendre dans un nouveau quartier (donjon) pour vaincre le dragon majeur qui contrôle la zone. Pour ce faire, le jeu propose dès le départ de créer une équipe de trois personnages (bien plus par la suite) selon des caractéristiques bien définies comme Samourai, Psychic, Trickster... Sous ces appellations originales se cachent en fait des jobs plus classiques, puisqu'on y retrouve les magies, les altérations d'état, etc.
La mairie de Tokyo est le quartier général, c'est ici que vous ferez du shopping, que vous dormirez, que vous ferez des quêtes optionnelles et que vous progressez dans l'histoire. En effet, il faut savoir qu'à chaque fois que vous battez un dragon, il vous rapporte un certain nombre de points qui permettent à terme de réparer les différents étages du bâtiment, et donc de débloquer de nouvelles quêtes, de nouveaux équipements et quelques autres secrets qui vous découvrirez vous-même. C'est donc un passage obligé où vous passerez beaucoup de temps et une fois prêt, direction les donjons.
Les zones de jeux de
2020 reprennent une structure dans un esprit donjon-RPG qui n'est pas s'en rappeler les derniers
Persona, notamment grâce à la progression et le fait qu'un contact radio vous soutienne constamment. Vu que le level-design est assez inspiré, vous pourrez dénicher de nombreux coffres mais également sauver les citoyens qui se sont malheureusement perdus dans des zones dangereuses. N'hésitez pas à faire des détours pour le secourisme local, vous en serez toujours gracieusement récompensé. Mais vous vous en doutez, un écran de transition apparaît (selon une jauge de risque) pour annoncer un combat.
Les combatsA trois personnages, au tour par tour et en vue subjective. Ici vous décidez de toutes vos actions avant de valider le tour, et il est intéressant de noter que vos personnages possèdent des mises en scène pour chaque technique, un peu comme pour
Dragon Quest VIII par exemple.
L'interface est assez simple, puisque vous pouvez attaquer, vous mettre en garde, utiliser vos compétences spéciales, accéder à la jauge "exaust" (qui permet de lancer une attaque meurtrière), les objets et la fuite. Régit par un système de jauge hp/mp, les développeurs ont opté pour un système de points qui s'accumulent avec l'expérience et permet d'acquérir ou d'améliorer vos skills. Les skills sont classés en plusieurs catégories, il y a notamment les skills actifs - par exemple les attaques au sabre du samourai (avec ou sans fourreau) ou les "magies" (altérations de statistiques ou d'états, guérison) - et les skills passifs comme le contre, l'auto-guérison... D'ailleurs pour ces derniers, un menu est accessible à tout moment en donjon pour s'octroyer de nombreux bonus, histoire de préparer le terrain.
Assez nombreux et variés, les skills offrent la perspective de combats intelligents et bien pensés, surtout que le rythme est particulièrement rapide (il y a aussi une touche automatique). Et ce ne sera pas de trop puisque le niveau de difficulté est très élevé dès le mode normal (il y a aussi "casual" et "hard"), je pense notamment aux dragons normaux que vous rencontrerez dans les donjons et qui sont visibles (ceux de la liste des 200), ils n'hésitent pas à booster leurs statistiques sauvagement et ils sont de furieux adeptes du double tour de jeu, assez parfois pour vous réduire en cendre instantanément. Heureusement que vous pouvez recommencer un combat immédiatement en cas de défaite.
Malgré cette accessibilité discutable dont le studio semble vouloir en faire une signature,
7th Dragon 2020 est un jeu complet et très agréable, avec une structure solide et de bons combats.
200 et plus ?Le jeu peut se finir aux alentours de 30h avec les quêtes optionnelles, ce qui est honorable mais un peu décevant.
Quêtes : de très nombreuses quêtes assez rapides mais sympathiques, la restauration de la mairie et de ses étages, la chasse aux 200 dragons, le jeu permet de prolonger le plaisir en marge de la trame scénaristique.
Donjon optionnel : une fois l'aventure terminée, un ultime challenge est à disposition avec un niveau de difficulté assez brutal et quelques éclaircissements sur le post-game.
Robuste comme un dragon, 7th Dragon 2020 est un donjon-RPG particulièrement efficace offrant sa pleine mesure dans des phases de gameplay réussies avec des combats parfaitement huilés. Si le scénario était un peu plus poussé et que la durée de vie était plus saillante nous aurions été totalement comblés. Toujours est-il qu'Imageepoch, avec ce deuxième opus, conforte sa présence sur le secteur du jeu de rôle à la japonaise avec conviction. Un bon jeu !
24/08/2012
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- Le design
- Jolie réalisation
- Système de combat prenant et dynamique
- Gameplay soigné
- Hatsune Miku en guest star
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- Assez difficile
- Scénario pas assez développé
- Un peu court
- Il n'y a pas vraiment de voix, dommage
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 3.5/5
STORY 2.5/5
LENGTH 3/5
GAMEPLAY 4/5
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