Après les
Sora,
Zero et
Ao,
Falcom nous livre sa toute nouvelle production:
Nayuta no Kiseki, délaissant cette fois-ci toute affiliation avec la série des
Legend of Heroes, et pour cause, le dernier RPG du prestigieux développeur des
Ys et autres
Dragon Slayer n'a à présent strictement plus aucun lien avec celle-ci. Un tout nouveau jeu parfaitement original donc, si ce n'est le choix du titre, qui conserve l'appellation "Kiseki". Une question de popularité probablement...
Lost Heaven
Dans un monde que les humains définissent depuis des temps très reculés comme étant une surface plane et délimitée, Nayuta est un jeune garçon persuadé que celui-ci est au contraire bien plus vaste que ce que la plupart des gens s'imaginent. Les vestiges anciens, ainsi que les "fragments d'étoiles" qui tombent périodiquement sur la petite île isolée où il vit en compagnie de sa sœur ainée en sont les preuves formelles. Exposées sous différentes luminosités, ces mystérieuses pierres sont en effet capables de procurer des visions d'un autre monde, d'une beauté presque irréelle, que les hommes ont fini par appeler "Lost Heaven", le Paradis Perdu. Vivant une existence paisible dans son petit village aux côtés de son meilleur ami Signa, Nayuta assiste un jour à la chute de l'une de ces ruines, une gigantesque tour, non loin du rivage. Bien décidés à explorer cette architecture inconnue, les deux jeunes gens pénètrent alors à l'intérieur et finissent par atteindre le sommet où ils découvrent le corps inanimée d'une toute petite fille, si petite qu'ils croient avoir à faire à une fée. A ce moment précis, deux hommes apparaissent subitement et s'emparent d'un étrange accessoire en possession de la jeune personne endormie, sans se préoccuper un seul instant de la présence de nos deux héros. Malgré l'intervention de Signa, les deux individus finissent par disparaitre avec l'objet convoité, le "Master Gear", laissant Nayuta et son ami dans la confusion la plus totale. Ils décident donc d'emmener la fille chez eux, espérant ainsi avoir des explications sur les étranges paroles prononcées par ces mystérieux visiteurs.
"Story Action-RPG" si l'on en croit les dires de Falcom, Nayuta no Kiseki propose donc un gameplay en temps réel où l'on ne dirige qu'un seul personnage tout au long de l'aventure, un savoureux mélange de plate-forme, de réflexion, et de combat bien entendu. Le jeu vous amènera à parcourir "Lost Heaven" et ses quatre continents principaux, tout en revenant de temps à autre dans votre village natal, l'unique endroit qui vous permettra de faire des achats, d'apprendre de nouvelles techniques auprès de votre maitre d'arme, mais aussi de satisfaire les demandes des habitants qui vous enverront régulièrement des requêtes via votre boite aux lettres. Concrètement, le monde à explorer est divisé en plusieurs secteurs, eux-mêmes composés de différents niveaux qu'il faudra traverser pour atteindre le suivant et ainsi poursuivre votre progression. Chacun d'eux dispose en outre de différents objectifs ou objets optionnels disséminés ça et là, à rechercher pour compléter les stages à 100%.
Un cycle de saison (hiver, printemps, été, automne) est également présent et permettra de revisiter les continents sous un autre angle, monstres, items et difficulté étant complètement renouvelés à cette occasion. De plus, ce système aura son importance lors de certaines quêtes annexes vous demandant la récolte de certains fruits par exemple, vous obligeant à jouer avec les saisons afin d'obtenir l'objet convoité. Une idée originale et bienvenue donc, même si les mauvaises langues pourront toujours rétorquer qu'il ne s'agit là que d'un habile recyclage de niveaux afin de rallonger un peu la durée de vie, tandis que les autres apprécieront tout simplement la variété des paysages et des lieux ainsi obtenus.
Gear Crafting
Nayuta dispose d'une palette de mouvements plutôt large, ses attaques de base étant rapidement complétées par l'apprentissage de techniques avancées grâce aux enseignements de votre mentor Aulbath, sans compter l'indispensable double saut ou bien encore la roulade. Un système de combos ("Chains") vous permet entre autre d'augmenter les dommages causés sur les créatures tant que l'enchainement de vos assauts n'est pas interrompu, vous faisant également bénéficier de divers augmentations de caractéristiques au passage. Mais la plus grande arme de notre héros se trouve en la personne de Noi, la petite "fée", véritable panoplie d'attaques vivante, qui vous donnera accès à tout un arsenal de sorts offensifs ("Arts") s'améliorant au fur et à mesure de leur utilisation. Mais son importance ne s'arrête pas là, car un autre atout majeur et indispensable à l'aventure se verra confier à cette petite créature attachante, le "Gear Craft".
Les quatre dirigeants des différents continents lui confieront en effet leur "Gear" respectif, des pouvoirs bien particuliers et utiles dans de très nombreuses situations hors combat. Le "Gear Buster" servira principalement à détruire les obstacles vous barrant la route, le "Gear Hold" vous permettra de vous accrocher à des marqueurs verts suspendus dans le vide afin de vous déplacer par les airs, le "Gear Shield" vous protègera des attaques ennemies tout en vous autorisant à vous déplacer sur la lave par exemple, et enfin le "Gear Drive" transformera Noi en Morphball à la Metroid, agrippant certaines parois inaccessibles autrement. Ces capacités ne sont toutefois pas gratuites et consumeront la barre bleue située sous les points de vie de Nayuta, celle-ci se régénérant automatiquement avec le temps. Bref, Vous l'aurez donc compris, votre petite mascotte vous suivra partout et fera donc partie intégrante du personnage principal lors des phases d'action, enrichissant considérablement le gameplay du RPG de Falcom.
La jouabilité nerveuse et instinctive du soft représente donc incontestablement l'un de ses meilleurs atouts, d'autant plus que la structure relativement variée des niveaux offre de nombreuses approches différentes, avec une large touche de phases de plate-forme pour assurer la diversité de la progression. Si l'on devait chipoter, il faudrait tout de même signaler de petits soucis pour visualiser la perspective de temps en temps, rendant certains sauts un peu difficiles à appréhender. En effet, le jeu adoptant une vue de profil à la manière d'un Senritsu no Stratus la majeure partie du temps, il faudra parfois faire preuve de concentration pour ne pas tomber dans le vide par inattention. Rien de bien méchant cependant, les chutes n'étant pas spécialement pénalisantes vous reviendrez juste à l'endroit d'où vous serez tombés, n'entrainant qu'une petite perte de points de vie. Précisons également que le jeu n'est de toute manière pas vraiment difficile en mode normal, et qu'il serait plus judicieux pour les amateurs de challenge de commencer une partie directement en hard.
Autumn Mourning
Si le scénario de
Nayuta no Kiseki se révèle plus intéressant qu'il n'y parait au premier abord, force est de constater que l'ensemble n'échappe pas à de sérieux clichés qui affaiblissent l'expérience, que ce soit au niveau de l'histoire mais aussi des personnages. Le casting n'est pas vraiment des plus originaux et le trop plein de bons sentiments rend parfois certains dialogues un petit peu niais, nuisant à un récit pourtant dramatique et sérieux. La faute revient principalement à des héros plutôt jeunes dans l'ensemble mais surtout pas assez travaillés et trop stéréotypés pour leur donner suffisamment de consistance. En clair, le scénario ne captive pas autant qu'il aurait pu à cause de protagonistes peu satisfaisants, et c'est bien dommage. Malgré cela, l'aventure propose tout de même son lot de surprises (plus ou moins prévisibles) qui rattrape un peu l'ensemble, et fera passer un bon moment aux joueurs recherchant davantage un gameplay efficace à défaut d'une histoire mémorable.
Du côté de la réalisation, le titre s'en tire plutôt bien avec des graphismes détaillés et très colorés. Un peu plus de finesse aurait cependant été la bienvenue en ce qui concerne la modélisation des personnages, un peu carrés il faut bien le dire. On n'atteint donc pas le niveau des productions
Square-Enix sur la même machine, mais l'ensemble reste néanmoins tout à fait convenable. De plus, l'atmosphère exotique dégagée par le soft est particulièrement agréable, immergeant le joueur dans cet univers paradisiaque un peu à la manière d'un
Chrono Cross. Un mot sur l'ambiance musicale maintenant, de bonne qualité et relativement variée dans sa globalité, mais dont l'absence de thèmes réellement marquants la rende un poil décevante. Une OST qui remplit son rôle correctement donc, mais clairement pas inoubliable.
Enfin, les affrontements tant attendus contre les boss, car annoncés en grande pompe par le développeur japonais lors de la promotion du jeu, donnent effectivement lieu à des joutes souvent très soignées grâce aux patterns variés et à la taille parfois imposante de ces derniers, mais pas toujours aussi épiques et spectaculaires qu'un boss de fin comme proclamé par les créateurs. Un bilan en demi-teinte à ce niveau-là donc,
Falcom aurait clairement pu aller encore plus loin dans son idée.
Trails of Nayuta
Parallèlement à l'aventure principale, le jeu propose également quelques autres activités afin d'égayer le parcours de notre héros. Outre le système de requête des habitants et des objectifs optionnels dans l'accomplissement des niveaux précédemment évoqués, vous aurez également la possibilité de contribuer à l'évolution d'un musée d'histoire naturelle dirigé par le professeur Volanth, en lui rapportant divers spécimens que vous aurez récolté au cours de vos pérégrinations, récompenses à la clé bien entendu. Les quelques marchands auront également besoin que vous leur obteniez de nouveaux matériaux afin qu'ils puissent proposer des objets de meilleure qualité dans leurs échoppes, indispensable pour améliorer votre équipement par exemple. Enfin, la cuisine aura aussi son importance ici puisque la récolte d'ingrédients permettra à votre grande sœur de vous préparer des plats à emporter ou à manger sur place, l'équivalent des potions de soin en quelque sorte. A noter qu'à l'instar d'
Odin Sphere, ceux-ci vous feront également gagner des points d'expérience et participeront donc grandement à votre avancement dans l'histoire. La monnaie du jeu quant à elle, le Mira (ouf, un point commun avec
Legend of Heroes), est représentée sous la forme de petits cristaux bleus disséminés dans les différents secteurs à la manière d'un bon vieux
Zelda, et vous forcera donc à en collecter un maximum pour satisfaire vos besoins en achats divers.
Comptez une bonne vingtaine d'heures pour finir le jeu en ligne droite et un petit peu plus même grâce à l'étonnamment long épilogue qui se débloque après la conclusion de l'aventure et qui vous occupera encore pour une poignée d'heures supplémentaires. Une durée de vie plutôt correcte pour un Action-RPG donc, sans compter la complétion des missions annexes rallongeant encore un peu celle-ci. Pour terminer, signalons au passage que le soft est plutôt "import friendly" de par sa linéarité et ne devrait pas poser trop de problèmes à ceux qui ne parlent pas un mot de japonais, même si le récit leur restera fatalement une énigme.
Nayuta no Kiseki remplit donc en partie son contrat en proposant un A-RPG de qualité au gameplay bien huilé, au système de saison bien pensé et au scénario intéressant. Lequel se voit malheureusement gâché par quelques clichés malvenus, un léger sentiment de déjà-vu et des personnages sans saveur. Mais ne boudons pas notre plaisir, l'expérience reste tout de même très satisfaisante sur PSP, en espérant que Falcom fasse un effort pour corriger ces petits défauts dans leurs futures productions.
08/09/2012
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- Gameplay qui assure
- Système de saison
- Ambiance rafraichissante
- L'épilogue
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- Personnages et situations souvent clichés
- Perspective difficile à appréhender lors de certains sauts
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 3/5
STORY 3/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 4.5/5
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