Sixième épisode de la saga, Fire Emblem Fuiin no Tsurugi n'eut hélas pas droit à une localisation hors Japon, contrairement à ses deux successeurs sur la même console. Et ce, malgré un lien scénaristique évident avec l'épisode suivant! Étrange choix, mais cela ne doit pas vous empêcher de vous lancer dans le jeu, d'autant que la barrière de la langue est nettement moins problématique dans les Tactical RPG. Le confinement au Japon du jeu doit il être déploré? (après tout, quand des daubes y restent on ne s'en plaint pas ^^).
C'est après, mais c'est avant o_O
Vous incarnez Roy, le fils d'Eliwood, qui revient d'une mission pour découvrir que son royaume est en danger. "Vous avez dit Eliwood?". Mais ouais, le Eliwood de Rekka no Ken, l'épisode suivant. L'épisode prend en effet place à la suite de l'épisode suivant, alors que les héros passés commencent à sentir le poids des années sur les épaules. Étrangeté rare, certes, mais déjà vu par exemple avec la saga des Lufia. Et tout comme dans cet épisode précédent, vous aller devoir mener votre petite troupe de guerriers pour vaincre la menace et l'oppression, avec les éternels complots et manipulations que la série amène toujours. Chargezzzzzzz!
Le Tactical de base
On est donc évidemment face à un Tactical pur et dur, point de phase de recherche ou de villages, ici tout est basé sur l'alternance combats/scènes de scénario, le principe fondamental des Fire Emblem a bien été respecté. Hors des combats, peu de stratégie requise. On peut gérer l'équipement des personnages, et revendre ses items une fois le marchand récupéré. Gérer l'équipement se révèle très important dans la mesure où tout objet (armes et magies incluses) a une durée de vie limité (les fans ne seront pas dépaysés). On a aussi parfois le choix de faire des quêtes annexes non indispensables, mais vu la difficulté à monter ses personnages, elles peuvent se révéler salvatrices et ne doivent donc pas être négligées. Entre chaque mission on peut aussi sauvegarder, il ne faut jamais perdre l'occasion vu la difficulté du jeu et la longueur des combats parfois dantesque. Et c'est tout! Fire Emblem c'est un jeu de terrain, tout s'y passe! A noter qu'il n'y a pas dix chapitres de tutoriel en début de jeu, contrairement à l'épisode suivant (bah oui faut bien expliquer à nous, pauvres européens noobs comment jouer).
C'est dur, mais jouissif
Les choses sérieuses commencent sur le champ de bataille. Après avoir choisi ses combattants (quand on en a assez pour que le choix s'impose ^^, au maximum une douzaine en même temps), on débute les festivités. Le déplacement des personnages se fait toujours par sélection de la case, et non par maniement direct, système qui m'est si cher et adopté par les Shining Force. On choisit ensuite entre attaquer, utiliser un objet, rien faire, ou ramasser un compagnon. Keskecé? Bah certains personnages peuvent ramasser les autres pour les sauver de situations critiques, hô combien fréquentes. Lorsqu'on attaque, on doit bien réfléchir à chaque action. En effet, il y a un triangle de prédominance, tant au niveau des armes que des magies. Ainsi l'épée domine la hache, la hache domine la lance, et enfin la lance domine l'épée, bouclant ainsi le triangle. Niveau magie, l'anima domine la lumière, la lumière domine l'ombre, l'ombre domine l'anima. Tout le gameplay est basé là dessus, on ne peut se risquer à des attaques aveugles car ces prédominances sont démesurément puissantes. Chaque scène d'attaque se déroule sur un tour, les prédominants jouant souvent deux coups. On a donc un système de jeu totalement soumis à ces prédominances, ne pas les prendre en compte signifie la mort. C'est bien dommage, et ça rend le jeu archi-dur. Il existe aussi des personnages qui ne sont là que pour le soutien et ne peuvent attaquer. Ne les boudez pas, ils sont forts utiles, et de toute façon ils seront imposés à certaines missions. Enfin, le terrain joue un rôle énorme dans la construction d'une victoire, ils influent sur les déplacements ainsi que sur les pouvoirs offensifs et défensifs des troupes.
Le grand bazard
Si les combats constituent souvent 90% d'un Tactical, c'est encore plus vrai pour les Fire Emblem. En dehors des évidentes phases stratégiques et des scènes de combats, vous pourrez également discuter avec la populace, acheter de l'équipement, entrainer vos hommes ou encore développer les liens entre personnages. Pour discuter avec les villageois, il suffit de se placer à l'entrée des maisons. Ceux-ci vous donneront souvent des indices important pour compléter les missions du jeu, voire même des objets, ils sont sympa hein ^^. Pour acheter de l'équipement, même principe, on se place sur la boutique, et on fait ses achats. Attention tout de même, au début vous serez limité en place car c'est l'acheteur qui recevra les items, pensez à laisser de la place. On peut aussi entrainer ses personnages dans les diverses arènes du jeu. C'est là qu'intervient l'énorme difficulté du soft: un personnage mort l'est définitivement. Alors pour un soft dans lequel on ne peut sauvegarder qu'hors-combat (les saves automatiques dans les combats sont inutiles, elles vous remettent juste au moment ou vous mourrez), c'est un peu abusé, sachant que certaines batailles vous prendront une ou deux heures à finir. Quel rapport avec les arènes? Bah c'est pareil, t'es mort, tu l'as dans le cul. Ça donne quand même vachement envie d'essayer de monter ses persos quand le combat se passe bien :). Une fois au niveau dix, vous pourrez changer la classe de vos personnages (si vous possédez l'objet approprié), mais vu l'immense difficulté du soft, faites le au niveau max (vingt), car vous serez aussi limité au niveau vingt une fois promu, et vos stats s'en ressentiront face aux derniers boss. Enfin, sachez qu'un système de support existe. Lors d'un combat certaines discussions seront possibles entre membres de l'équipe, ce qui permet de développer leur affinité. Ils se boosteront l'un l'autre lors d'une attaque donnée ou reçue. A la fin de chaque combat vous serez noté selon divers critères, mais franchement seul l'accomplissement de la mission sans mort est importante.
Le médiéval dans toute sa splendeur
Là où le jeu excelle, c'est dans l'univers qu'il propose. Les fans d'heroïc-fantasy pure et dure seront tout de suite sous le charme. Le design global est très travaillé et les graphismes sont assez réussis pour rendre le tout crédible. On alterne le magnifique avec les arts durant les dialogues, le joli avec les scènes de combat, et le (très) simple mais diablement efficace pour les déplacements sur la carte. En somme, du bon boulot. La bande son est elle aussi bien dans le ton, même si aucun thème ne se démarque vraiment. Des musiques d'ambiance, soutenant parfaitement les scènes du jeu, rien à reprocher. Le jeu est moyennement long, je l'ai fini en une petite trentaine d'heures, et ce n'est pas le genre de jeu sur lequel on revient facilement (à cause notamment de la difficulté). Mais pour un jeu GBA, et compte tenu des nombreuses fois où l'on recommence un combat à cause d'une mort indésirée qui ne sont pas prises en compte dans le chrono, c'est bien.
Un épisode indispensable pour les fans de la saga, malheureusement jamais traduit... Mais attention, la difficulté du soft le rend inaccessible au néophyte, et c'est le genre de jeu inadapté à une portable, les sauvegardes étant hélas rares.
26/02/2006
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- Une ambiance excellente, un superbe design
- Scénario typique de la saga, comme on aime
- Des batailles variées et intéressantes
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- Peu adapté à une portable
- On aurait aimé des phases d'exploration dans un tel univers
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 4/5
LENGTH 4/5
GAMEPLAY 3.5/5
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