Parfois il suffit d'un nom pour susciter l'intérêt. Et lorsqu'on apprend que son auteur culte, R.A. Salvatore, va participer à la réalisation d'un jeu, on est très curieux de voir le résultat en action.
Demon Stone a été développé par Stormfront Studio, devenu connu grâce à leurs adaptations des Deux Tours et du Retour du Roi en jeu vidéo. Il en reprend le concept et nous propose un condensé d'action étalonné sur dix niveaux qui se situent sur Faehrun, l'univers des Royaumes Oubliés, connu de tous les fans de Donjons & Dragons.
Un Hack'n Slash sanglant...
Comme bon nombre de jeux d'action, le prologue est minimaliste et l'un de nos héros, Tannek, se retrouve dès le début sur un champ de bataille. Le gameplay est alors très intuitif, reprenant dans son ensemble les capacités de leurs précédents opus. Seules trois touches sont utilisées pour les combos, les autres permettent d'utiliser une arme à distance, se protéger ou utiliser les furies lorsque la jauge est pleine. Très tôt on délivre Zhai, une demi-elfe, puis Illius vient nous prêter main forte. La formation de l'équipe s'est faite très rapidement et et en dix minutes on manie notre groupe comme si nous les connaissions depuis toujours. Et c'est un vrai plaisir de hacher menu du monstre.
...et sans temps mort.
Ce plaisir est entretenu durant tout le jeu car aucun niveau est similaire à l'autre. En outre, chacun apporte des nouveautés même si la trame générale des niveaux nous amène toujours à affronter un boss à la fin du niveau. Parfois nous devrons protéger des civils, être aidé par un titan, Tenir face à une horde d'ennemis durant un temps donné, désactiver des pièges,...
Enfin gagner de l'expérience ainsi que de l'or comme dans nos RPG habituels nous pousse à combattre efficacement pour pouvoir débloquer de nouvelles capacités, améliorer celles existantes ou compléter son attirail. D'autant que le changement d'équipement est visible sur nos personnages et c'est toujours une joie d'incarner un barbare en armure intégrale :).
Un trio complémentaire.
Mais ce qui permet réellement d'empêcher au jeu de devenir répétitif, c'est sans contexte la possibilité de changer à tout instant entre les trois héros disponibles. Modifiant à chaque fois la stratégie de combat. En effet, Tannek le barbare est un bourrin. On rentre dans le tas et on ne soucie jamais des blessures qu'on nous occasionne. Illius, le magicien, est plus faible et on préférera le manier à distance, et tirer des boules de feu. Il est nécessaire pour atteindre les ennemis hors d'atteinte car nos deux autres compères possèdent des munitions en quantité limitée. Quant à Zhai, sa nature Drow la rend maîtresse du camouflage et de l'esquive. On pourra profiter de ses capacités pour tuer l'ennemi par derrière sans qu'il s'aperçoit de notre présence. Très utile dans les passages où l'on doit s'infiltrer dans des bastions ennemis tout en minimisant les pertes.
Une technique exemplaire.
Pour couronner le tout. L'aspect technique n'a pas été laissé pour compte. Les lieux visités sont tous différents, ne donnent pas une impression de bâcler, et les bugs de collisions ne sont pas perceptibles. Le jeu a été testé sur PS2, et aucun ralentissement n'a été remarqué même lorsque le nombre d'ennemis commence à être élevé, je suppose que c'est pareil sur les autres supports. Enfin l'aliasing est très peu prononcé sur cette bécane. Évidemment, ce n'est tout de même pas un foudre de guerre. Ne vous attendez pas à une révolution, juste à un jeu de bonnes factures, suffisant pour passer un très bon moment dessus.
Ce constat s'applique aussi aux musiques qui ne saoulent pas durant le jeu, qui rythment bien l'action mais qui ne sont pas inoubliables non plus. A part une piste possédant des chœurs et qui commence à être cool, malheureusement, elle ne dure pas assez longtemps.
R.A. Salvatore, bon romancier, mauvais scénariste.
Pourtant, ce jeu laisse un arrière goût amer et c'est bien dommage. Ceci est sans doute dû à la volonté des développeurs de réaliser un jeu jouissif... Nous traversons dix niveaux sans temps morts, malheureusement il aurait été préférable d'en placer un peu plus pour mieux mettre en scène le scénario. On comprend très vite la finalité de ce dernier, utiliser la Demon Stone pour empêcher un ennemi venu d'un autre plan de dominer notre monde, mais nous ne suis pas très bien son déroulement. D'autant qu'une partie du scénario est optionnelle. Je m'explique à chaque fin de niveaux, nous débloquons des concept arts mais aussi des passages narrés que nous ne sommes pas obligés de regarder pour passer au niveau suivant mais qui vous explique un minimum ce qui se passe entre les stages. Résultat vous allez d'une grotte à une tour à une forêt sans savoir pourquoi. Et c'est bien dommage.
C'est d'autant plus dommage pour moi qui suis fan de RAS. Et autant j'adore lire et relire ses trilogies, autant j'ai eu peine à croire que c'était lui qui était à l'œuvre derrière ce jeu. Scénario basique et manichéen, qui n'est même pas bien rendu à l'écran.
Mais la palme revient sans doute aux personnages, qui n'ont pas d'âme du tout. Le guerrier a du échanger son cerveau contre une épée étant jeune, tellement ses répliques font sourirent, et cela même en Anglais. Le magicien joue son moralisateur et évidemment ça ne plaira pas à tous les joueurs. Finalement, seule la Demi-Drow est un minimum intéressante même si son look n'est pas encore transcendant. Ceci est bien dommage car ce jeu aurait certainement été meilleur si son scénario et ses personnages avaient été plus accrocheurs.
Dans ses conditions on se tourne vers l'ennemi en se disant qu'il sera peut-être plus intéressant, et non seulement son design est guère mieux, mais le doublage fait partie des moins bon doublage que j'ai connu. Je tenterai de refaire le jeu en Espagnol, peut être que ce sera meilleur (faible espoir).
Heureusement le niveau Sept est là
Et malgré cette déception, j'ai réussi à prendre plaisir au jeu. Pour une raison simple Drizzt Do'Urden, héros inventé par R.A. Salvatore mais aussi mon personnage de Fantasy préféré (tout média confondu, livres, jeux vidéo,...) est présent et jouable dans un niveau. Même si son look est en deçà de ce qu'on pourrait imaginer pour lui. Pouvoir enfin jouer son personnage préféré est si jouissif qu'on oublie les erreurs du jeu. Il faut savoir que Drizzt utilise deux cimeterres, une dans chaque main, et que ce style de combat est très spectaculaire. Ce seul niveau fait que je n'ai pas regretté l'achat du jeu. Maintenant ceux qui ne connaissent pas ce personnage auront peut-être un peu plus de mal à avaler la pilule.
Aussi, je conseillerai avant tout Demon Stone aux fans de Drizzt, ou de Hack & Slash en manque de chair fraîche. Les autres l'essayeront sans doute par curiosité. Le jeu est malheureusement de qualité inégale tant le gameplay, excellent, souffre de la mise en scène générale. Nous espérons tout de même qu'un Demon Stone II voit le jour et corrige les défauts de ce premier jet. Et si en prime Drizzt était plus souvent jouable, le résultat devrait valoir son pesant d'or. A surveiller.
03/03/2005
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- Drizzt !!!!!! *bave*
- Beat'em all sans temps mort
- Gameplay excellent
- Les trois persos, trois façons différentes d'hacher menu l'ennemi
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- Scénario sur une feuille de laitue
- Un peu court tout de même
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 3.5/5
STORY 1.5/5
LENGTH 3/5
GAMEPLAY 4.5/5
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