Quel joueur de RPG ne connaît pas Dragon Quest, ne serait-ce que de nom ? Moins productif que Square avec sa série FF commencée pourtant un an plus tard, Enix nous sert ici le huitième épisode de la série sous titré Journey Of The Cursed King. Développé par Level 5, le studio a mis à profit toute son expérience pour redonner un coup de jeune à la première saga RPG console. Le résultat ? Il faut croire que ça marche : 4 millions d'exemplaires vendus en 4 jours au Japon, rupture de stocks dès la première semaine aux USA et une sortie PAL annoncée pour le mois d'avril... Ça ne vous suffit pas ? Alors lisez la suite !
Journey Of The Cursed King
Alors que tout le monde mène une vie paisible dans le royaume de Trodain, Douhlmagus, un mystérieux magicien, fait son apparition et décide de voler le trésor royal : un sceptre magique. Courageux défenseurs de leurs biens, le roi Trode et sa fille Medea tentent de s'opposer à Douhlmagus. Mais bien impuissants face aux pouvoirs maléfiques du sorcier amplifiés par le sceptre, Douhlmagus décide de punir leur audace en leur jetant une malédiction. Le roi voit son apparence physique se changer en monstre et sa fille se transformer en jument. Satisfait de son mauvais sort, Douhlmagus s'apprête à quitter Trodain, mais le sceptre bien trop puissant lui fait perdre le contrôle de sa magie et détruit par la même occasion le bâtiment et tue tous ses occupants... Reprenant finalement le contrôle du sceptre le sorcier s'enfuit. Alors que tout le monde semble changer en plante sous le fait de la malédiction, un jeune garde royal indemne reprend ses esprits. Rejoignant le roi et sa fille, ils décident tous trois de partir à la recherche de Douhlmagus afin de lever leur malédiction. Ainsi commence le voyage du roi maudit...
Héros muet, anonyme au passé mystérieux
Vous pensez que cela fait beaucoup pour une personne ? Et bien pas Enix. Donc comme à l'accoutumée dans un DraQue vous prendrez le contrôle d'un héros muet (le garde royal rescapé pour ceux qui ne suivent pas) qu'il vous faudra d'abord nommer. Bien sûr différents personnages viendront se joindre à la chasse au sorcier au cours de l'aventure. Vous commencerez le jeu avec le héros accompagné de Yangus, voleur et gaffeur invétéré qui est aussi l'élément comique du jeu. Viendra ensuite Jessica, magicienne sexy aux tenues et aux différents atouts convaincants. Le dernier à vous prêter main forte sera Angelo, (Kulule dans la version japonaise) ex-Templar et dragueur à ses heures perdues.
Le renouveau ?
En jouant à DraQue 8, tous les éléments classiques de la saga qui demeuraient jusqu'alors inchangés ont reçu un sérieux coup de jeune. Parlons tout d'abord du l'aspect graphique du titre. Ici exit la 3D approximative du septième épisode, on a le droit à une 3D superbe avec des personnages en cel-shading du plus bel effet. Les couleurs sont vives et variées, les décors fourmillent de détails et la carte du monde est vaste et on ne peut plus agréable à traverser. L'animation des personnages comme celle des monstres est sans faille, et là encore de nombreux détails sont là pour donner vie au jeu. Par exemple, lorsque vous approcherez d'une bibliothèque, vous pouvez choisir de consulter un livre. Dans ce cas, le héros se prendra le livre et se mettra à tourner les pages de ce dernier ! Pourtant dans toute cette avalanche d'améliorations, on retrouve la touche DraQue dans un premier temps dans les Character et Monster Design qui sont bien sûr assurés par Akira Toriyama, mais aussi dans l'architecture des bâtiments et les villageois qui de villes en villes ont bien sûr les mêmes sprites. Loin d'être un point faible cette utilisation répétée des mêmes sprites ravira les premiers joueurs de la saga et ne gênera aucunement les nouveaux venus. Le nombre d'objet que chacun peut transporter est toujours limité, il vous faudra donc toujours utiliser le sac au contenu illimité. Les seuls points de sauvegarde à votre disposition sont toujours les églises et les boutiques vendent toujours leurs armes à des prix exorbitants, mais que voulez-vous, renouveau ou pas on est dans un Dragon Quest !
Le jeu intègre également une gestion diurne et nocturne. Ainsi certaines actions ne pourront être faites que la nuit et d'autres seulement le jour. Les personnages dans les villages et les monstres que vous rencontrerez sont également différents selon s'il fait jour ou nuit.
Les combats eux aussi conservent cette part de classicisme : On a toujours une vue à la première personne mais cette fois seulement lorsque l'on entre les commandes. Ensuite, la caméra se déplace pour nous montrer les personnages frapper, esquiver ou encore lancer des sorts.
Je le répète mais le résultat est tellement incroyable qu'il faut le voir pour s'en rendre compte : DQ8 est l'accord parfait entre le gameplay old school des anciens épisodes et celui d'un RPG actuel.
Le renouveau du renouveau ?
Non content de se suffire des améliorations citées plus haut, Square-Enix America décide d'offrir une version améliorée de Dragon Quest 8. Confus ? Et bien en plus de tout ça, vous ajoutez des menus refaits avec les artworks des personnages, des voix digitales avec un doublage de qualité, des bruitages refaits et l'utilisation de thèmes orchestrés au lieu des musiques originales. Bref, une fois n'est pas coutume, la version américaine est globalement meilleure que son homologue japonaise. Que les joueurs PAL se réjouissent puisque c'est bel et bien cette version qui sortira en Europe.
Classique et pourtant...
Dragon Quest 8 ne prétend pas être plus que ce qu'il est : un Dragon Quest. On retrouvera donc une histoire classique sans grosses surprises mais qui tient la route et vous donnera suffisamment envie d'avancer. Il faut également compter de nombreuses heures de level up pour faire face aux ennemis toujours aussi forts et aux boss surpuissants. Comme d'habitude, l'argent loin de couler à flot sera un problème pour acheter l'équipement nécessaire qui est bien sûr hors de prix.
Pourtant loin d'être rébarbatifs, ces points font partis intégrantes du jeu. L'évolution des personnages se fait aussi classiquement mais tout aussi efficacement. A chaque niveau gagné, vous aurez le choix de distribuer des skills points dans les différentes catégories propres à chaque personnage (cinq en tout). Votre héros deviendra ainsi spécialiste dans le maniement de l'arme de votre choix et en apprendra tous les skills correspondants. Une commande Psychée Up est également disponible. Elle vous permettra d'augmenter la puissance de votre prochaine attaque. Plus vous l'augmentez plus votre attaque sera puissante. Certaines fois vous pourrez même dépasser le seuil des 50 de tension votre héros débordera d'énergie et lancera une attaque surpuissante. Une option Tactique est aussi à votre disposition. Il vous suffira alors de rentrer des ordres prédéfinis que les personnages autres que le héros suivront (un peu comme dans un Tales Of). Le héros pourra également lors des affrontements, faire appel à son animal de compagnie : la souris Munchie qui, lorsque vous lui donnez un morceau de fromage lance des sorts en accord avec le goût de celui-ci.
Le guide du parfait petit Alchimiste
A un moment donné vous disposerez du très pratique Alchemy Pot qui vous permettra de fusionner deux, puis plus tard trois objets entre eux afin d'en obtenir de totalement nouveaux. L'Alchemy Pot sera le seul moyen d'obtenir certains équipements ou objets, mais sera également une bonne façon d'économiser vos précieux gold gagnés à la sueur de vos mains sur la manette. Les objets obtenus vous éviterons souvent d'acheter l'équipement hors de prix. Attention toutefois à ne pas mélanger n'importe quoi. Afin de vous guider vous trouverez divers recettes dissimulées dans les différents lieux que vous visiterez.
Une durée de vie conséquente
DraQue 8 est long et c'est tant mieux ! On avance sans se rendre compte du temps passé dessus pour se rendre compte que plus on joue moins on voit le temps passé ! Comptez entre 70 et 80 heures de jeux pour la quête principale. Ajoutez à cela un monde gigantesque à découvrir, la possibilité de recruter vos monstres et de les envoyer combattre dans la Monster Arena, d'acquérir des objets uniques en jouant au casino, d'abattre les horripilants Metal Slime, l'habituelle quête des mini-médailles ou encore de faire le donjon bonus et d'accéder à la vraie fin du jeu, et vous dépasserez probablement les 100 heures de jeu !
LE RPG de l'année 2005 ?
Probablement oui pour la plupart des joueurs qui s'y sont essayés. Pour ma part, même si je lui préfère les deux Digital Devil Saga, je ne peux encore une fois m'incliner devant le travail accompli par Level 5 et je suis vite devenu accro au titre. Pourtant le jeu n'est bien sûr pas exempt de défauts. Mis à part le classicisme de l'histoire que j'ai déjà évoqué, il faut avouer que même si les musiques sont enchanteresses au possible, elles deviennent vite répétitives car l'OST n'est composée que d'une vingtaine de titres différents. Je ne citerais pas ici la difficulté de certains combats qui est coutume dans les DQ, mais plutôt le problème d'ordre dans lequel les personnages agissent. En effet, au cours de ces nombreuses heures passées sur le soft, je n'ai jamais été capable de déterminer avec précision l'ordre dans lequel mes personnages allaient jouer. Prenons un exemple, les quatre héros affrontent un monstre. Au premier tour ils vont jouer dans un certain ordre. Au second tour, en entrant les mêmes actions et les monstres faisant les mêmes attaques, on obtient un ordre complètement différent ! Il est facile d'imaginer combien cela peut être irritant lorsqu'on prévoit de soigner un personnage et que le soigneur, qui a joué jusque là en premier, joue incompréhensiblement en dernier ce qui a pour résultat la mort d'un personnage...
Je citerais aussi les déplacements en oiseau (le dernier moyen de transport) qui ne vous dépose pas exactement aux endroits choisis mais à des emplacements prédéfinis.
Dragon Quest VIII fait indéniablement parti des meilleures RPGs de la PS2. Il ravira sans aucun doute les fans de la première heure comme les nouveaux venus. Pour sa durée de vie, son univers merveilleux et son animation sans faille on lui pardonnera le peu de défauts qu'il a. Pour ceux qui ne le savent pas, les Dragon Quest forment des trilogies et je regrette l'absence de liens précis avec DraQue VII : mis à part la ville Pickham qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle du VII, je n'ai pas vu grand chose. Espérons que le neuvième épisode mettra moins de temps à venir que celui-ci et nous permettra de faire le lien entre ces trois opus.
21/01/2006
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- L'ambiance
- La durée de vie
- La carte du monde
- Le design
- L'alchemy Pot
- L'accord parfait entre les anciens DraQue et les RPGs actuels
- L'humour
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- L'ordre dans lequel les personnages agissent!
- Pas assez de musiques différentes
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GRAPHICS 4.5/5
SOUND/MUSIC 4.5/5
STORY 3.5/5
LENGTH 4.5/5
GAMEPLAY 4/5
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