Comme nombre de manga/anime à succès, Blue Seed a connu son petit moment de gloire vidéoludique en 1995 avec son adaptation sur Saturn. Entre cartes et culottes, ce RPG plutôt atypique avait produit un petit effet en son temps, mais les hits d'hier ne sont pas forcément ceux d'aujourd'hui...
Le Japon menacé
Blue Seed est un manga de Yuzo Takada paru en 1994 au Japon, et adapté la même année en anime. L'histoire est basée sur une vieille légende japonaise du cycle d'Izumo : Susano-oh et le dragon à huit têtes, Yamata no Oroshi. On retrouve nombre de références tant dans l'histoire que dans les noms des personnages et des lieux.L'histoire tourne autour de l'apparition de démons végétaux, les "Aragami", partout à travers le Japon, qui tentent d'empêcher les humains de porter atteinte à la nature sacrée. Depuis des générations, le pouvoir des Kushinada protège le pays de ces monstres en plongeant dans un sommeil profond leur dieu, Susano-oh. Mais l'impensable s'est produit, la lignée actuelle des Kushinada a donné lieu à deux jumelles, Kaede et Momiji, et le pouvoir de chacune n'est plus suffisant pour contenir le retour du dieu maléfique. La prophétie indique alors que seul le sacrifice d'une Kushinada est à même de sauver le monde...
Le Bureau de la Sécurité Territoriale, dirigé par Kunikida Daitetsu, enquête secrètement sur les Aragami et décide d'intégrer Momiji afin d'utiliser ses pouvoirs, mais aussi afin de se racheter pour la disparition de Kaede, alors élevée par Kunikida comme sa propre fille. En trame de fond de l'histoire se pose constamment la problématique du respect de la nature et du massacre de celle-ci par les humains.
Le jeu prend place alors que l'équipe du Bureau est au complet. Tandis que des Agarami se manifestent comme de coutume à travers le Japon, l'équipe va être confrontée à une étrange jeune fille qui possède des pouvoirs de télékinésie, Kasumi. L'équipe va enquêter sur d'inquiétants phénomènes et remonter les indices afin de trouver qui tire les
ficelles. L'ensemble s'intègre parfaitement bien en parallèle du scénario original, et les fans retrouveront avec bonheur l'équipe déjantée. En revanche, les non initiés auront du mal à suivre tant on se retrouve parachuté dans l'univers particulier de la série, entre ton grave et humour totalement décalé.
Les dessous du Japon
Le jeu est découpé en 13 chapitres qui amènent à voyager à travers tout le Japon. Chaque chapitre implique d'enquêter et de réussir à obtenir les informations cruciales à l'avancée. La plupart du temps, il faut trouver le moyen d'accéder au donjon du chapitre, mais il arrivera parfois que le jeu fasse preuve d'originalité, avec quelques chapitres uniquement constitués d'une énorme enquête assez corsée à résoudre. En étant bien minutieux, on peut trouver de nombreux objets dans les villes, tant de soin que d'équipement, et notamment quelques jolies culottes. Chaque région possède son ambiance propre et ses lieux spécifiques.
Une fois dans les donjons, il faut trouver la sortie, en récupérant au passage les magatama (blue seed) éparpillés. Si les donjons sont au départ plutôt réduits, ils atteignent vite des tailles énormes qui perdront facilement le joueur, avec de surcroît quelques petites énigmes et de nombreux passages secrets. À chaque chapitre, on dirige trois membres de la fine équipe, et il faudra apprendre à bien gérer leur compétence propre. Entre autres, Koume peut poser des bombes pour ouvrir quelques passages dissimulés, Sakura peut envoyer un petit singe pour explorer sans crainte les alentours, tandis que Matsudaira peut immobiliser les ennemis pendant quelques instants avec sa lampe torche venue du futur. Capacités ô combien indispensables...
Un jeu culotté
... car Blue Seed est un RPG qui ose briser quelques codes du genre.
Point essentiel, il n'y a pas d'EXP, donc pas de leveling possible. Les combats, il faudra les gagner par l'intelligence et non la simple puissance. Concept intéressant, j'en conviens, mais qui rend inutile les combats, puisqu'ils ne rapportent absolument rien. Il faudra donc essayer au maximum de les éviter, afin de garder ses forces vives pour les boss, car les objets de soin sont limités et aucune magie n'est disponible.
Le système de combat est entièrement orienté autour de cartes qui représentent chacune une action. Au départ de chaque tour, on choisit une ou plusieurs cartes selon l'agilité de chaque personnage, en essayant de prévoir les actions de l'adversaire. Car le système oblige à constamment essayer de contrer les actions adverses en plaçant une défense sur une attaque dangereuse, en annulant les diverses améliorations, ou encore en annulant tout bonnement les actions d'un tour. Mais qui dit cartes dit deck - dont on peut définir trois cartes disponibles de base - et surtout coté aléatoire. Oui, les cartes disponibles à chaque tour sortent au hasard, et il ne sera pas rare qu'un combat change totalement de face entre deux essais selon les cartes disponibles à chaque tour.
Les ennemis basiques laissent place à une certaine inventivité, on peut les vaincre de multiples façons, et en dehors d'un chapitre sur la fin, ils posent rarement de souci. Il en va tout autrement pour les boss. Ceux-ci abusent de boosts en tout genre et peuvent régulièrement jouer assez de cartes d'attaque pour faire mordre la poussière à un membre de l'équipe instantanément. Ces affrontements sont souvent durs, stressants et bien nerveux, il ne sera pas rare de prendre quelques déculottés essentielles pour comprendre la façon de jouer des boss et ainsi adopter la stratégie idéale... pour peu que le jeu veuille bien distribuer les bonnes cartes. Et c'est le problème essentiel du jeu, le coté aléatoire est bien trop prononcé pour mener à bien une quelconque stratégie, et notamment les attaques combinées qui ne font pas dans la dentelle et donnent souvent un avantage décisif.
Désuet
Blue Seed fait malheureusement partie de ces jeux qui ne peuvent cacher une sortie lointaine. Les graphismes des explorations adoptent une 2D qui ne ferait déjà pas grand honneur à la Super Nintendo, alors sur Saturn, c'est décevant, même si rien ne choque. En revanche, les combats utilisent des séquences animées affreusement mal compressées et qui ont tendance à vite taper sur le système, tant elles ne se renouvellent pas au cours du jeu. Heureusement, les avatars fidèles et variés ainsi que les cartes des lieux psychédéliques donnent un certain cachet au jeu et rehaussent quelque peu un ensemble un peu léger. On notera tout de même qu'à l'instar de l'anime, le jeu regorge de séquences impliquant la petite culotte de Momiji, ce qui ravira les joueurs ayant déjà épuisé la "formidable" ludothèque hentai du support. Ils en viendront même probablement à attaquer afin de voir l'entre-jambes de la belle, malgré sa puissance dérisoire la rendant inutile dans les tâches offensives.
Du coté sonore, rien à redire. Le jeu reprend les belles compositions de l'anime et les doublages sont convaincants, permettant à tous ceux qui ont subi l'effroyable doublage français de la série de se rendre compte du massacre de l'époque. Le tout accompagne parfaitement la petite trentaine d'heures nécessaire pour voir le bout d'un jeu sur lequel on ne reviendra probablement jamais, l'intérêt d'une nouvelle partie étant inexistant.
Blue Seed: Kushinada Hiroku-den est un RPG atypique bourré de bonnes idées et très fidèle à la série dont il est adapté. Chaque chapitre possède son propre cachet et on ne tombe jamais dans la monotonie. Hélas, le côté aléatoire trop prononcé des combats, pour la plupart inutiles, couplés à une technique indigne du support empêchent le jeu d'être un indispensable de la console.
À réserver aux fans de la série, et aux amateurs de petites culottes.
03/05/2010
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- Très fidèle
- Système de carte bien pensé
- Humour
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- Grande majorité des combats inutile
- Compression des vidéos en combat
- Trop basé sur la chance
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GRAPHICS 2.5/5
SOUND/MUSIC 3.5/5
STORY 3.5/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 3/5
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