Après 2 épisodes maintes fois remaniés et sortis sur une ribambelle de supports, la saga Lunar s'enrichit enfin d'un nouvel épisode inédit, et ce sur Nintendo DS, nouvelle reine des RPG 2D.
Si jusqu'ici la saga jouait la carte du classique RPG old school, des changements ont lieu pour cet opus, qui risquent d'en étonner plus d'un... Des débuts prometteurs...
Des débuts prometteurs...
Vous incarnez Jian, un jeune futur héros (évidemment!), qui pour le moment est coursier. Accompagné de son inséparable amie Lucia, rencontrée un an plus tôt, il doit livrer un colis dans les diverses villes voisines. C'est le point de départ du scénario, qui évidemment va vite bifurquer vers un monde menacé qui a besoin de votre aide (de ce coté-là, Lunar reste Lunar). Premier constat : c'est beau. Les décors sont très jolis, l'ambiance est réussie, et tant le design des personnages que les musiques m'ont rappelé Suikoden. Chaque dialogue donne droit à un artwork des plus réussis.
Les déplacements en ville et sur la carte se font dans une semi-liberté: on choisit d'abord sur un joli écran le bâtiment ou la place où l'on veut se rendre, et c'est une fois dedans que l'on peut se déplacer, courir, parler, acheter, etc...
Malheureusement, la ville/carte étant représentée sur l'écran supérieur et les noms des lieux sur celui du bas, le stylet ne permet pas de cliquer directement sur l'endroit choisi, ce qui aurait paru plus logique.
Arrivé dans le premier lieu, le plaisir procuré par la beauté des graphisme et l'ambiance sonore soignée se trouve vite altéré par des défauts criants...
Mais ensuite, Didier déchante
C'est en essayant de courir que l'on découvre la première mauvaise idée du soft: cette action retire des HP! Pendant leur course, les personnages perdent régulièrement 1 point de vie! Sur un lieu entier, cela fait beaucoup.
On imagine aisément qu'il s'agit d'un souhait d'ajouter du réalisme dans le jeu, mais qui joue aux RPG pour le réalisme??? Foutaises! Tout ça c'est de la bullshit, tabernacle! Une fois cette surprise passée, place au cœur du gameplay: les combats.
Ils sont bien rythmés, soutenus par une musique péchue, et utilisent fort bien les 2 écrans de la DS.
Les persos sont en 2D et plaqués sur un décor en pseudo 3D, sur lequel ont lieu des zooms et des rotations qui rendent les attaques dynamiques.
Malheureusement, un malaise s'installe et l'on met vite le doigt sur le problème: on ne peut pas choisir sa cible! La stratégie se limite à choisir "attaque", "special "ou "objet"! Frapper en premier les ennemis dangereux ou répartir les coups est impossible; de ce fait la durée et la difficulté des combats se trouvent augmentées inutilement!
Signalons tout de même qu'il est possible d'augmenter la vitesse des animations des attaques à l'aide des gâchettes (X2 ou X3), ce qui atténue quelque peu le problème, mais pas entièrement...
Enfin, autre point frustrant qu'on ne découvre pas de suite: il arrive que sans prévenir, des monstres nous volent un objet ou même pire, nous cassent une pièce d'équipement!!! Sachant le prix de ces dernières, en y ajoutant le fait que certaines sont uniques, c'est très énervant, et il est conseillé de sauvegarder souvent et de rebooter dès que cela arrive...
Virtue ou Combat? Choisis ton camp camarade!
C'est après avoir effectué plusieurs combats qu'un nouveau doute s'installe: pourquoi ne gagne-t-on que des objets à la fin des affrontements? et l'XP? L'argent?
C'est là que réside une autre particularité de ce Lunar: on peut effectuer les combats en 2 approches distinctes, le mode "virtue" ou le mode "combat". Le premier permet de gagner des objets à la fin des affrontements, le second des points d'expérience.
Mais quel intérêt de ramasser des objets, ceux-ci n'étant jamais utilisables ou équipables? Eh bien ceux-ci servent ensuite à accomplir des livraisons via le service de poste, le "Gad's Express". A chaque visite, 4 jobs vous sont proposés, qui consistent à amener un certain nombre de certains items à telle personne dans telle ville. Cela se révèle parfois prise de tête, mais dans l'ensemble plaisant, et donne de l'intérêt à tous ces PNJ auxquels on n'adresse finalement que peu la parole (et après tout, hein, qu'est-ce-qu'ils nous ont fait pour qu'on les ignore de la sorte, non-obstant le fait que, d'un autre côté, voyez-vous...).
A chaque mission correspond un montant d'argent qui sera remis une fois le paquet amené à bon port et le Gad's Express revisité. Cet argent servant logiquement à se fournir en armes, armures et autres items de soin.
De plus, il arrive qu'au milieu d'objets banals, la fin d'un combat rapporte aussi une carte. Il s'agit d'items à usage limité conférant des bonus, très utiles pour venir à bout de certains boss. Ces cartes servent aussi pour les affrontements entre DS, mais je n'ai pas testé.
Le mode combat, quant à lui, présente un autre avantage que le gain d'expérience (ici intitulée "Althena Conduct"): quasiment chaque écran du jeu possède un coffre bleu. Venir à bout de tous les ennemis présents dans la zone, en plus de restaurer 30% des HP et des MP, permet l'accès à ce coffre. Ces trésors renfermant souvent des pièces d'équipement plus qu'intéressantes, on se prête volontiers au jeu.
Du classique, mais efficace
Pour le reste, Lunar Genesis reste un RPG tout ce qu'il y a de plus classique. Le scénario, déjà vu et sans surprise, est néanmoins bien amené et mis en scène, et le grand méchant, Ignatius, est plutôt charismatique. Les héros sont eux aussi réussis et sympathiques, tellement sympa qu'ils vous éviteront de vous torturer l'esprit à composer votre équipe! En effet, le "hasard" voudra qu'il n'y ait jamais 3 personnages valides en même temps, donc pas de choix à faire.
La progression tout au long du jeu, plutôt linéaire, se voit enrichie par les jobs. Il est juste dommage que la traduction manque de soin et que le nom de la personne à qui livrer le colis diffère parfois entre le moment du choix de la mission et de l'arrivée sur place!
Concernant difficulté, elle est plutôt raisonnable et bien dosée, et certains boss se révèlent coriaces si l'on ne se sert pas des cartes à bon escient. La durée de vie n'est pas en reste: comptez entre 25 et 30 heures pour venir à bout de l'aventure.
Pour ce nouvel opus, Game Arts a tenté la carte du changement, et malheureusement, ce n'est pas toujours très heureux, certains choix de gameplay étant vraiment hasardeux et difficilement justifiables.
Malgré ces défauts frustrants, le jeu s'en tire grâce à une réalisation soignée et un charme certain.
Voilà, c'était mon test de 2007, rendez-vous l'année prochaine!
22/12/2007
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- Réalisation impeccable
- Ambiance sonore réussie
- Système des jobs sympathique
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- Stratégie limitée lors des combats...
- Perte de Hp en courant
- Vol ou casse des objets aléatoire frustrants...
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 3/5
LENGTH 4/5
GAMEPLAY 3/5
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