Deux mois après la sortie du premier épisode de l'heptalogie, Capcom sortait un nouveau volume de son ambitieux projet Eldorado Gate. Faisant suite à un premier épisode plein de charme mais diablement limité, que pouvait-on en attendre ? Une amélioration soudaine, ou bien une continuité tant dans les qualités que les défauts ? La disparition du casting de l'infâme Amano ? (je plaisante!)
Deux mois, c'est court, et la réponse est évidente.
3 +3 = la moitié
Le premier volume nous présentait les trois premiers personnages de l'équipe des douze héros : Gomez, Kanan et Radia. Ce deuxième volume nous en présente trois supplémentaires, pour trois nouveaux scénarios d'introduction, ce qui permet de connaître la moitié du casting principal du jeu une fois ce volume fini.
Tout commence par une scène à Terra Fortuna, le désormais QG de la bande à Bantoros (et donc des trois premiers héros joués), qui cherche à trouver les neuf héros manquants.
- Le premier d'entre eux que l'on va jouer est Bud, un homme-bête, dont l'aventure commence le jour du mariage de sa sœur Liza avec son ami Iludo. Il ne manque plus qu'Iludo pour débuter la cérémonie, et tout le monde est sous le charme lorsque celui-ci apparaît avec des fleurs. Mais bien vite, les gens du village se rendent compte que ces fleurs sont d'une espèce qui ne pousse que dans les territoires où vivent les hommes, véritables chasseurs, et bien malgré lui l'imprudent Iludo les a guidés vers le village. La suite n'est qu'un carnage, et Bud, Liza et Iludo sont contraints de fuir le village... Liza blessée au cours de la fuite, Iludo rongé par la culpabilité, c'est un long chemin de croix qui s'annonce pour notre pauvre héros, qui est loin de se douter des misères qui l'attendent...
- On est ensuite amené à diriger Elishin, un noble qui fait craquer toute la gente féminine, qui est indubitablement le personnage le plus classe rencontré au cours des deux premiers volumes. Sa quête va débuter lorsque la princesse du royaume va se faire enlever, et la promesse de pouvoir l'épouser s'il parvient à la ramener vivante est une carotte suffisante pour motiver notre bellâtre blond. Faible.
- Enfin, le dernier scénario nous permet de découvrir Ein, un robot qui a été découvert dans des ruines, alors que Bantoros est gravement malade et cloué au lit ! Lors de ce scénario on va reprendre le contrôle de Gomez, qui va se servir d'Ein pour avancer dans sa quête. Ce scénario est vraiment fun, le meilleur des trois, obligeant à utiliser et à récréer une multitude d'Ein pour pouvoir avancer dans les ruines.
Les défauts toujours au rendez-vous
Que pouvait-on attendre de ce deuxième volume ?
- Des combats un peu moins statiques, avec enfin des animations pour les ennemis ?
Raté, le jeu propose toujours les arts fixes de Yoshitaka Amano, et si l'intégration passe en moyenne un peu mieux (les premiers ennemis du précédent volume étaient tout bonnement affreux), ça reste un peu léger pour la console. Les déplacements restent eux toujours aussi beaux, avec cette 2D si jolie qui m'avait donné envie de me lancer dans le jeu, et cette carte simpliste mais très jolis, avec toujours des petits endroits cachés.
- Une durée de vie un peu plus conséquente ?
C'est raté également, les trois scénarios sont structurés de façon similaire, et tiendront le joueur occupé une grosse dizaine d'heures.
- Un système de jeu étoffé ?
Rebelotte, on se trouve face à un simple copié-collé, avec des combats au tour par tour classique avec prédominance des éléments, le tout toujours sans aucune expérience ni prise de niveau.
- Une difficulté revue à la hausse ?
Assez peu, cher ami, on en voit toujours le bout sans trop de souci, même si quelques passages sont plus ardus que ce que l'on trouvait dans la première galette, notamment l'enchaînement final.
Bref, on semble parti pour se retrouver devant une copie conforme, et pourtant...
So, what's new ?
Alors, rien de neuf ?
Prétendre que non serait un mensonge. Au cours du volume, on dirige maintenant plus souvent de vraies équipes, et non plus seulement un personnage seul comme ce fut le cas la majeure partie du temps dans le premier volume.
Ensuite, si l'utilisation des magies était quelque peu limitée précédemment, on a ici un choix plus vaste, permettant d'utiliser un plus grand nombre de combinaisons et de finesses.
Enfin, on peut maintenant aller régulièrement à Terra Fortuna, le quartier général de l'équipe, et sur la shop online. Pour cette dernière, c'est un peu tard, hélas...
Si ces quelques ajouts ont le mérite d'exister, ils ne changent pas grand chose au plaisir de jeu. Le principal intérêt de ce volume sont les situations, plus prenantes et intéressantes que dans le premier volume.
La triste et émouvante existence de Bud, la classe et le charme d'Elishsin, et enfin les scènes assez loufoques du troisième scénario le rendent plus sympa à jouer, on passe vraiment un bon moment malgré le manque criant d'ambition du gameplay.
Et puis, on ne peut s'empêcher d'avancer pour en dévoiler un peu plus sur l'ensemble de l'histoire, qui se met peu à peu en place.
Sans rien changer de fondamental par rapport au premier (même l'introduction est à 80% identique !), ce deuxième volume est un poil plus intéressant grâce à un troisième scénario vraiment original et plus de personnages jouables en combat.
Un jeu qui n'atteint toutefois toujours pas les sommets, et reste un petit RPG sans prétention malgré son charme fou.
20/10/2008
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- 2D hors combat
- Bande-son
- Le troisième scénario
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- Combats toujours moches
- Toujours aussi court
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GRAPHICS 3/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 3.5/5
LENGTH 2/5
GAMEPLAY 3/5
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