23 ans après Baldur's Gate 2, Larian Studios reprend la série pour proposer une suite digne du plus grand RPG jamais sorti sur PC. Le studio belge, grâce à Divinity 1 et 2, s'est fait un nom dans la communauté des RPGistes et se présente comme la meilleure alternative à Bioware, qui s'est peu à peu égarée après son rachat par EA, pour développer le jeu que beaucoup attendent comme le messie.
Préambule
En 2020, Larian sort une “Pré-release” du jeu qui déçoit fortement la presse et les joueurs. Beaucoup de bugs, le sentiment qu'un jeu bien fini techniquement et scénaristiquement ne sortira jamais et surtout un résultat plus proche de Divinity que de Baldur's Gate. En 2023, le jeu sort dans sa version finale. Entièrement repensé, avec trois actes énormes (comptez y passer minimum de 100 heures) et une finition exemplaire. Le roi est de retour, et il va faire mal. Puisque le jeu est tout de même surtout pensé pour les joueurs aillant tâté du Baldur's Gate, je prendrai ici chaque point qui fait de BG3 un jeu parfois meilleur, parfois moins bon que BG2. On pourra ainsi s'en faire une idée sans y avoir encore joué.
Avant de commencer je tiens à préciser : c’est un détail pour certains, une grave erreur pour d’autres. Ce Baldur’s Gate 3 n’existe aujourd’hui qu’en version numérique. Aussi bon que soit le jeu, il vous sera donc impossible de l’afficher fièrement aux côtés de ses grands frères. Vraiment dommage pour un jeu de cette trempe, surtout au vu des efforts qui avaient été fournis pour les designs des bigbox de BG1, BG2, Icewind Dale 1, 2 et leurs extensions.
C’est bô !
Commençons par la question graphique. BG2 proposait une 3D précalculée ultra fine et esthétiquement inégalable. Cela était vrai jusqu'à la sortie de BG3. Pourquoi ? Parce qu'avec BG3, on a droit à la même finesse, le même génie artistique, mais cette fois dans une 3D en temps réel vraiment impressionnante. La molette de la souris permet de se rapprocher ou de s'éloigner du personnage, les flèches directionnelles de se déplacer dans le décors, et le clic de la molette d'effectuer des rotations de la caméra. Les effets de lumière, d'eau, de pierre, les destructions et les effets de magie sont d'une beauté rare. Non pas que la technologie 3D soit réellement avancée, puisqu'on est encore sous DirectX 11, mais surtout parfaitement maîtrisée. On ne peut par contre pas en dire autant des scènes de dialogue. Larian a voulu ici trop en faire à mon avis, car zoomer sur les personnages à ce moment pour les faire interagir n'était vraiment pas une bonne idée. L'animation est juste horrible, et des bugs 3D apparaissent. Dommage de ne pas s'en être tenu à une vue aérienne qui avait fait ses preuves sur BG2.
Esthétiquement, on pourra souligner l’effort des développeurs pour s’éloigner de Divinity, et se rapprocher de l’ambiance d’un Baldur’s. C’est vraiment un gros point positif du jeu, il me semble.
Scénario
Scénaristiquement, nous pourrions dire que BG2 et 3 s'opposent radicalement. Dans le sens où BG2 se voulait plus linéaire mais développé dans son histoire, alors que BG3 propose un scénario classique tout en faisant place à une infinité de choix. Des choix, chose rare dans le RPG sur PC et consoles, qui ont des répercussions réelles sur l'avancée du jeu. Il est jouissif de voir que Larian a pensé à presque tout et arrive à proposer une aventure à multiples embranchements qui fonctionnent toujours. Vu la difficulté de certaines branches scénaristiques, je pense que la plupart des joueurs emprunteront des routes qui les feront arriver aux mêmes conclusions. Qui dit plus grande liberté et scénario plus simple, dit aussi personnages moins développés et moins charismatiques. Donc oui, les personnages de BG3 sont loin d 'avoir la puissance de ceux de BG2 et cela se ressent surtout lorsque de vieux personnages font irruption dans cette suite. Impossible de ne pas se dire : "Ah, Janeira, Minsc et Booh, tout ça, c'était quand même autrement plus puissant ! ". Le doublage aussi manque de cette puissance lors des combats, par exemple. Les persos de BG2 lors des batailles avaient leurs répliques favorites que l'on répétait dans les récréations du collège.
Il en va de même des compositions musicales. Si les musiques de BG3 sont superbes et agréables, elles ne restent pas en tête comme celles de BG2. Rien que la musique d'installation de BG2 fait pleurer tellement elle est puissante, alors que là, rien de bien extraordinaire, si ce n'est que le travail a été bien fait.
Système de jeu
Venons-en maintenant à la question des combats et du système de jeu. On peut dire que c'est surtout sur ce point que BG3 écrase tout, son prédecesseur avec. Les combats sont profonds, tactiques, super bien pensés, beaux et funs. Dans BG2, on balançait simplement ses persos dans la bataille et à coup de pause, on essayait désespérément de survivre en lançant des sorts de soins tout en cliquant désespérément sur les ennemis les plus puissants situés à proximité des guerriers pour les faire disparaître au plus vite. Ici, on est au tour par tour, donc dans un système plus proche d'un Fallout, avec un vrai travail de réflexion sur les magies à utiliser, les distances à parcourir et la gestion des tours. Quel plaisir aussi de retrouver le design, les magies et les parchemins de BG2. Les vieux de la vieille devraient se régaler ! Le système général du jeu est lui aussi bien plus intelligent et travaillé que dans BG2. Dans BG3 il est à peu près possible d'effectuer n'importe quelle action dans le décor ou sur des personnages. Le tout étant asservi aux jets de dés, donc lié à vos stats, à la chance et aux orientations scénaristiques prises. Prenons un exemple : Léa, une naine, vous demande d'aller capturer Marc, un elfe. Si vous le faites, elle vous remettra une clé qui permettra d'ouvrir derrière elle, une salle qui renferme une pierre dont vous avez besoin pour la remettre ensuite à Hélène. Les possiblilités sont alors infinies. Soit vous suivez bien les ordres, mais les elfes vous détesteront ensuite. Soit vous volez la clé sur Léa ou bien vous crochetez la serrure et Marc vous en sera redevable. Soit vous envoyez balader Helène et sa pierre. Soit vous faites tout pour récupérer la pierre puis vous la revendez et vous envoyez balader Hélène, etc, etc. Bref, il est possible dans BG3 de faire à peu près tout ce à quoi on pourrait penser pour arriver à son objectif. C'est sûrement cet aspect qui fait de BG3 l'un des meilleurs RPG sur PC aujourd'hui. Fallout 2 avait bien réussi en son temps à proposer une telle liberté, mais au prix de bugs souvent bien trop nombreux.
Pour conclure, on peut donc dire que malgré quelques petits défauts, Baldur's Gate 3 se hisse parmis les meilleurs jeux PC. Et ce, grâce à une maîtrise parfaite d'un système de jeu que l'on pourrait réellement qualifier de RPG 2.0 tellement les libertés sont grandes. À savoir s'il détrône Baldur's Gate 2, cela dépendra des attentes de chaque joueur. Si l'on préfère l'ambiance plus travaillée d'un BG2 ou bien l'expérience réellement interactive d'un BG3.
29/10/2023
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- Gameplay fantastique
- Combats intelligents
- Level design des Actes 1 et 2
- Un vrai Baldur’s Gate
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- Acte 3 décevant
- Vue 3D pendant les dialogues
- Pas de sortie physique
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GRAPHICS 4/5
SOUND/MUSIC 3.5/5
STORY 3.5/5
LENGTH 5/5
GAMEPLAY 5/5
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