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Ōkami HD play4
Ragna

le 30/09/2018
9_5 play4
Fraîchement terminé le merveilleux Okami dans sa version HD sur PS4, avec 94 heures au compteur de jeu, mais je dirais approximativement 75-80 vu que j'ai fait des pauses régulières pour manger et autre car le temps ne s'arrête pas en mettant pause.

Merveilleux, oui. Et je pèse mes mots ! Okami est contemplatif et doté d'une sublime direction artistique. Le charme poétique du Nippon folklorique opère dès les premiers instants de jeu et sa poésie nous emporte dans un courant enivrant où l'on reste un caillou et nous laissons guider par ce puissant torrent de magie. Un grand moment de jeu vidéo.

La première fois que j'y avais joué, cela remontait à environ 6 ans, et c'était sur PS2. Je possède d'ailleurs toujours cette version, mais je ne l'avais pas terminé à l'époque bien que j'étais arrivé assez loin. Aujourd'hui, je redécouvre ce jeu tant adulé dans toute sa splendeur. Mes souvenirs sont progressivement revenus à mesure de mon avancée, mais j'ai pris diablement plus de plaisir à le faire jusqu'au bout. Tout d'abord, la différence au niveau graphique HD saute aux yeux, c'est plus fin, plus lisse et mieux coloré que dans la version originelle. Certains diront que c'est un portage fainéant au vu du lifting graphique avec passage à la 4K et de quelques petites options supplémentaires de configuration. Mais je trouve que ce filtre visuel suffit pour un jeu de cette ampleur qui n'a rien à changer en dehors de cette robe visuelle pour se remettre au goût du jour. Nul besoin d'en faire un remake ou autre changement radical, et tel qu'il est, je le porte aux nues. Mais trêve de louanges, et décortiquons un peu tout ça, point par point.

Pour commencer, j'ai été fasciné de bout en bout par l'ambiance du Japon féodal du soft. Mais ce n'est pas tant une atmosphère sombre avec des ninjas, samouraïs. réaliste et sanglante, mais lorgnant plutôt sur le folklore japonais dans un ton enfantin dépeignant des contes et légendes du pays du soleil levant. Ce qui n'empêche pas de donner au titre un cachet sérieux avec quelques doses d'humour sans que cela soit lourd. Et cette ambiance est le pivot central sur lequel s'appuie le scénario qui, s'il paraît classique à première vue, va plus loin en nous contant un voyage à base de prophétie que l'on vit de plus en plus intensément à mesure que l'on progresse dans l'aventure. La trame se situe en deux parties et a le bon goût de nous surprendre (bien qu'à moitié) en nous faisant croire que nous l'avons finie à un certain stade mais il n'en est rien. Un peu plus tard, bien que la seconde moitié soit plus longue et donne une petite impression de manquer de rythme, sa longueur s'étalant au milieu d'une plus grande liberté d'exploration est compensée par d'innombrables scènes-clés apportant plus d'épaisseur au scénario, de manière à comprendre la légende d'Amaterasu, comment est née la légende et connaître les anciens héros présents avant cette déesse que nous contrôlons tout au long du jeu. Cette déesse s'est réincarnée dans le corps d'un loup blanc au pelage diaphane maculé de marques ésotériques rouges lui conférant ses pouvoirs de Kami (Dieu). Dès le début de l'aventure, on part en quête des 13 techniques du pinceau céleste en compagnie d'un koropokurru nommé Issun, mais peu à peu, on se rend compte que les enjeux pour libérer le Nippon du joug des démons yokai va plus loin. Nous avons là une histoire plutôt bien ficelée, progressant assez vite dans sa première moitié, un peu plus lentement dans sa seconde moitié mais plus enrichie également. L'ambiance et l'univers forment un tout cohérent, la poésie se reflétant sur chaque pixel de cell shading aux tons pastels et aquarelles. C'est simple, plus on avance et plus on a l'impression de créer un monde imaginaire à la base devenant de plus en plus réel et riche par la suite, à l'image d'un peintre peignant un tableau prenant vie avec les couleurs et héritant d'une âme. Et parlons-en du dessin. À l'époque de la PS2, quand le jeu sortit en 2007 sous nos latitudes, ce fut une idée révolutionnaire. En effet, c'est en dessinant à l'aide du pinceau que l'on peut résoudre des énigmes et vaincre nos ennemis (primordial contre les boss). Les puzzles sont en règle générale simples et suivent une certaine logique, certains vous feront réfléchir un moment car la difficulté de leur résolution augmente sensiblement au fil de l'avancée, de même que certaines rixes contre de boss nécessiteront un certain temps pour trouver les techniques de pinceau idéales contre tels éléments et à quels moments précis. Si le jeu en lui-même n'est pas spécialement difficile au niveau des combats, notons que certains boss peuvent donner du fil à retordre, notamment quand on approche de la fin du jeu. Le jeu est construit comme un Metroidvania, et offre toujours un minimum de liberté pendant la progression, liberté qui amplifie le champ d'exploration à mesure que l'on récupère nos pouvoirs divins.

J'ai eu l'impression de jouer à du Zelda, mais en plus poétique. Certains aspect s'y retrouvent, comme par exemple les fragments de vie à collecter pour gagner un soleil vital qui augmente la barre de vie d'Amaterasu, trois fragments pour créer un soleil d'énergie. Les NPC's, la progression par villages et donjons également... Les petites musiques annonçant une action particulière, comme l'ouverture d'un coffre, la résolution d'un casse-tête, la découverte d'un passage secret ou encore la victoire après avoir vaincu un ennemi coriace. L'interface du menu a l'air de prime abord plutôt simpliste mais elle est plus complète qu'elle n'en a l'air, avec des informations à la pelle sur les éléments de l'univers de Okami (phrases-clés du journal de la quête principale, prédictions d'une voyante pour aider à trouver son chemin, trésors collectés, animaux nourris, bestiaire rencontré, etc...). On peut y voir le statut de notre valeureux loup blanc, qui représente quelques petites caractéristiques RPG et celles-ci nécessitent d'être augmentées pour aider notre canidé neige dans sa quête de longue haleine. Les Ryo, monnaie du jeu, lâchés par les ennemis et objets cassables du décor nous servent à acheter des armes, des poudres pouvant augmenter leur niveau au maximum, des objets curatifs, des objets d'attaque ou de défense entre autres. C'est surtout par le biais de notre curiosité à purifier la nature du miasme ténébreux des démons qui nous fera gagner de l'expérience pour augmenter notre santé ou notre réserve d'encre pour dessiner plus longuement avant la recharge. On apprend les techniques de pinceau en accomplissant des épreuves, après avoir dessiné des constellations dans le firmament. On peut d'ailleurs esquisser un soleil ou une lune dans les cieux et passer à loisir du jour à la nuit et vice versa, au lieu d'attendre que le cycle entre les moments diurnes et nocturnes changent. L'intrigue a beau prendre place dans un contexte sérieux, l'humour est toujours là et fait mouche avec quelques répliques marrantes et des expressions bien choisies par notre ami Issun qui nous chevauche (si on veut, vu qu'il se tient sur la tête d'Amaterasu). Les NPC's ne sont pas particulièrement nombreux bien qu'il n'y en ait pas besoin, mais ils ont leur personnalité et leur petits lots de textes et informations cruciales, de plus ils ne se ressemblent pas. En leur parlant, on peut trouver son chemin mais également participer à divers mini-jeux bien pensés, courts et fun, avec naturellement des récompenses à la clé.

On vit vraiment une évolution constante du monde d'Okami au fur et à mesure que nous progressons car la nature reprend peu à peu ses droits alors que nous la guérissons par les tours de magie du pinceau. Et à mesure qu'elle accompli des miracles et égaye le monde mourant, les gens commence à croire en elle et leur foi donnent de la force à notre héroïne. Nous devenons ainsi plus puissant et apportons le soleil dans cet univers féerique fait d'estampes japonaises. Pas étonnant pour une déesse du soleil, après tout. Et on sent vraiment que nos actions ont un impact sur l'environnement et la restauration de l'équilibre du monde. On sent une montée en puissance pour notre loup. D'ailleurs, les musiques accompagnant les différents actions d'Amaterasu et Issun sont assez éloquentes, et si certaines sont courtes, d'autres continuant en boucle s'inscrivent comme les thèmes de notre duo d'aventuriers. Même certains persos secondaires et NPC's disposent de leurs propres thèmes. Mention spéciale à Susano, une sorte de Mister Satan de Dragon Ball Z qui ne peut compter que sur la chance pour accomplir des miracles (mais qui joue quand même un rôle important dans l'histoire). Miracles derrière lesquels se trouve Amaterasu, qui lui donnera parfois un petit coup de main pinceau. Bien souvent, les scènes illustrant cet étrange personnage seront drôles... tout en restant épiques. Il y a toujours cet équilibre parfait d'humour et de sérieux dans les cinématiques. Pour notre plus grand bonheur ! Ça colle parfaitement à l'univers du jeu. Pour en revenir à la bande sonore, les musiques sont aussi de grands atouts du jeu parmi tant d'autres. Sans surprise, leurs sonorités résonnent d'instruments typiquement japonais, du Japon ancien. Rarement une musique d'ambiance accompagne deux donjons ou deux villes, presque tous ayant une musique unique, parfois deux pour deux lieux mais ce n'est pas courant. Les pistes sont aussi une montée en puissance, notamment dans les lieux extérieurs comme la péninsule de Ryoshima, dont le morceau choisi se veut très dynamique et insuffle un sentiment de liberté au joueur à gambader sur les plages et les étendues verdoyantes. Les musiques de boss ne sont pas très variées, ces derniers n'étant pas non plus en grand nombre de variété, mais les musiques du boss final décoiffent, et tout particulièrement Rising Sun qui est mon coup de cœur et en réalité le thème d'Amaterasu. J'ai aussi un petit faible pour Giving A Kushinada Ride. D'ailleurs, certains de ces morceaux m'ont rappelé quelques musiques d'ambiance des premiers Onimusha (1 et 2) tant elles se sont révélées dramatiques et épiques à fois, particulièrement dans une situation d'urgence. Là aussi, on est servi niveau richesse. On débloque d'ailleurs un sound-test permettant de se réécouter les musiques à loisir une fois le jeu terminé, à l'instar des anciens jeux Mega-Drive et Super Nintendo, entre autres bonus fort sympathiques. Un New Game + est par ailleurs disponible dès qu'on a terminé notre épopée une première fois, et, à l'image d'un Devil May Cry, on recommence une nouvelle partie depuis le début mais en gardant nos acquis antérieurs ainsi que les autres données comme les trésors comptabilisées, et non pas depuis un stade avancé du jeu comme certains jeux de nos jours. J'ai mis du temps à le finir car j'aime prendre mon temps pour explorer, écouter les dialogues des personnages et NPC's sans les accélérer pour profiter de leurs voix rigolotes, courir ou parfois marcher sur une colline, une plaine ou une falaise juste pour admirer les décors, puis faire une halte afin de contempler le paysage et imprégner mes yeux de la beauté artistique de ce jeu poétique. Il faut dire que les décors laissent rêveur, enchanteurs qu'ils sont et on a alors une folle envie de s'évader et de se déconnecter de tout le reste. Ce sont les sensations grisantes que m'a procuré ce Okami du début à la fin. Un voyage onirique et mélodieux qui m'aura fait vivre une grande aventure. Pour autant, le jeu n'est pas parfait et malgré ses nombreuses qualités et sa DA à tomber par terre, on notera une difficulté un peu trop basse dans l'ensemble, mis à part 2-3 boss et mini-jeux/défis corsés (y compris dans la progression naturelle de la quête d'Ama). Mais ça encore, ça va, ça reste mineur comme défaut car c'est compensé par une durée de vie assez conséquente, et faire le jeu à 100% demandera pas mal de temps et d'investissement mine de rien. En fait, le plus gros défaut réside dans l'orthographe des dialogues. Il y a pas mal de fautes de grammaire, d'oublis de pluriel, de mots plus rarement, manques d'accord, fautes de conjugaison et j'en passe. C'est bien dommage, car les termes sont assez bien choisis et siéent à l'ambiance conte de fées du récit. C'est présent tout au long du jeu et ça saute aux yeux, ou devrais-je plutôt dire "pique les yeux". Enfin, ça reste quand même français dans la construction et ce n'est pas non plus trop grave, mais dommage quand même de ce côté-là.

Je n'ai pas grand chose à redire, sinon. Okami m'a transporté et je le recommande chaudement. Un jeu à faire au moins une fois dans sa vie de gamer. Le concept du pinceau pour dessiner sur l'écran est juste génial. Facile et intuitif, on s'y fait très vite et on a tout de suite envie de tester nos talents calligraphiques sur tout ce qui nous entoure. Et contrôler un loup en tant que déité est également bien trouvé. Tout ce petit monde est attachant, PNJ's comme personnages scénaristiques, mais la véritable starlette reste bien évidemment notre loup blanc, Amaterasu. À noter qu'à certains moments du jeu, on peut créer nos propres dessins. Ça ne sert à rien dans la plupart des cas mais ça reste amusant. Il faut dire que la déesse du soleil est un peu notre égérie. Je pense que ce jeu sort carrément des sentiers battus, et même s'il n'a pas beaucoup changé par rapport à la version d'origine dans ce portage HD, je trouve qu'il a très bien vieilli en 2018, pour un jeu qui a maintenant 11 ans. Bref, ce jeu est une véritable pépite d'or vidéo-ludique, voire un lingot d'or en la matière tellement il nous fait voyager et change par rapport à beaucoup de jeux.
Secret of Mana HD play4
Ragna

le 20/05/2024
8 play4

N'ayant jamais eu la chance ou l'occasion de jouer au titre original de 1993 sur Super Nintendo, et connaissant son statut culte auprès des puristes du RPG old School, c'est avec entrain que je me suis lancé sur son remake de 2018. De ce que j'ai cru comprendre, il s'agit d'un remake très fidèle à son matériau d'origine, la principale/majeure différence étant qu'il opte pour une vue 3D en hauteur, là où le concept graphique du jeu originel reposait sur une 2D qui distille encore un certain charme pour tous les amoureux de pixels sur les RPG à l'ancienne.

Cette refonte m'a bien plu, car c'est un retour aux sources sur les RPG à l'ancienne. On retrouve tout ce qui fait la saveur des jeux d'antan, mais sous une robe graphique présentant des décors entièrement en 3D qui peuvent diviser. Pour ma part, ça ne m'a pas gêné le moins du monde. Je trouve les graphismes mignons, de même que les modèles 3D des personnages, bien que cette 3D demeure assez simpliste et grossière car ça n'est pas très fouilli en détails, mais les couleurs restent éclatantes, et je trouve que ça correspond bien à l'ambiance bon enfant et naïve de l'aventure. J'aime bien le style, même si à mes yeux pour ce type de RPG à l'ancienne, la 2D a plus de charme. Le scénario ne casse pas des briques, mais ça fait quand même son petit effet de fantaisie. Cela dit, j'ai beaucoup aimé les conversations dans les auberges entre nos trois héros Randy, Prim et Popoï. Ça permet d'en apprendre toujours un peu plus sur leur personnalité, dans une moindre mesure sur le lore, mais surtout ça apporte une petite touche tranche de vie qui n'est pas pour me déplaire. Certes on a droit à des saynètes d'une naiserie affligeante et d'un humour souvent puéril, pourtant, ça fait son petit effet dans ce jeu qui est resté d'époque. Mais j'avais bien besoin de ça aussi, d'un bon vieux RPG à l'ancienne pour me ressourcer un peu.

Le système de combat est simple mais efficace. Par contre, l'IA des alliés est aux fraises parfois quand il s'agit de suivre le perso contrôlé car ils ont tendance à se bloquer contre les murs ou les obstacles et du coup, j'ai dû me repositionner par moments devant eux pour les débloquer afin qu'ils me suivent sans histoire. J'y ai joué avec le doublage japonais, que je privilégie toujours lorsqu'il est présent. Les voix sont cool, il y a comme un petit air d'anime des années 90 même si le jeu a 6 ans aujourd'hui, mais j'ai l'impression que peu de doubleurs et de doubleuses ont bossé dessus. Le jeu possède quelques lenteurs dans ses mécaniques de combat datées, mais je m'en accommode sans problème car après tout, je recherchais un gameplay à l'ancienne. D'ailleurs, une mini-carte de suivi en temps réel s'affiche sur le coin supérieur-droit de l'écran, avec exactement les mêmes graphismes qui représentaient la version originale sur Super Nes. Dommage par contre qu'ils n'aient pas modélisé les sprites 2D d'origine des héros sur cette mini-carte, car à la place, on a des cercles de couleur pour indiquer la position du joueur, la couleur dépendant du perso contrôlé. Mais bon, ça reste un détail, et je trouve déjà fort sympathique le fait de montrer à quoi ressemblait le jeu autrefois sur le "GPS" pour ceux qui, comme moi, n'avaient pas connu le titre d'origine.

C'est également un jeu de farm, et pour avoir le platine et le 100% du jeu, j'ai dû farmer longtemps pour le loot des ennemis, que ça soit pour les équipements ou les orbes des armes. À mesure que je progressais et connaissais de plus en plus le jeu, je trouvais des spots plus ou moins efficaces pour aller plus vite. L'idéal est de trouver l'endroit idoine pour farmer tel ou tel ennemi, de préférence à côté d'une entrée/sortie pour quitter l'écran puis revenir aussitôt pour faire respawn le mob intéressé, et ainsi de suite. Ça prend quand même du temps, et il faut avoir une patience d'ange. Le jeu est un peu trop facile par moment, sauf contre certains boss à quelques rares occasions. En revanche, les ennemis du donjon final relèvent largement la barre et il y a quand même du challenge là. Mais rien de l'autre monde. Je n'ai eu aucun game over durant toute ma partie, en faisant simplement bien attention. En tout cas, je me suis régalé. Et même si le titre est loin d'être parfait et que certaines mécaniques de jeu sont lourdes aujourd'hui (comme l'inventaire limité et qui aurait pu être agrandi), je me suis bien diverti et j'ai eu la sensation de revenir à l'ère PlayStation 1, en me remémorant des vieux Classical-RPG comme Grandia ou Legend of Legaïa. Et c'est bien le principal. Enfin j'ai joué avec les musiques réorchestrées durant tout le long, mais j'ai aussi parfois écouté celles d'origine, et encore une fois le style à l'ancienne marche à merveille, certes il y a de la redondance avec notamment les thèmes de boss (ces derniers étant nombreux), mais je me suis laissé porter dans l'ensemble. Un souffle de fraîcheur et d'aventure avec un grand A.


Sword of Mana gba
Ragna

le 06/06/2024
7_5 gba
J'ai fini pour la seconde fois Sword of Mana sur Game Boy Advance, après y avoir joué pour la première fois il y a près de 20 ans, avec cette fois l'héroïne tout en privilégiant la classe Magicien et en atteignant le niveau 65. En 33 heures environ.

Mon premier Seiken Densetsu à l'époque que j'avais terminé avec le héros. Et avec l'héroïne à présent, afin de voir les deux facettes du scénario même si grosso modo ça reste le même fond d'histoire principale dans les grandes lignes.
Vu qu'en ce moment je suis à fond dans la série des Mana, j'ai voulu faire un petit bond dans le temps avec celui-ci, avant de m'attaquer prochainement au remake de Seiken Densetsu 3 (Trials of Mana).

Je me souvenais de certains trucs, et quelques autres trucs que j'avais oublié ont été ravivés dans cette nouvelle partie. Ce remake de Mystic Quest reste une petite pépite à mes yeux. J'ai apprécié comment l'histoire du garçon et celle de la fille se complètent, en croisant intelligemment certaines scènes et lieux de rencontres/retrouvailles. Certains lieux étant plus pensés pour la totale exploration d'un personnage en particulier que l'autre, et vice-versa. Les différents endroits à parcourir sont variés mais restent classiques au possible. Chacun des deux personages a également droit à ses propres alliés, et parfois à des alliés en commun, mais il arrive également que la fille et le garçon combattent ensemble. Ça donne toujours droit à quelques nouveaux échanges de dialogues. Le jeu est assez linéraire, donc pour se perdre il faut le vouloir. Mais j'ai été charmé par la progression et la (re)découverte de cet univers. Surtout qu'on ne progresse pas toujours dans le même ordre naturel dans la partie d'un perso à la partie de l'autre. Et il y a quand même à faire pour en voir le bout même si techniquement le jeu n'est pas spécialement long. J'ai trouvé le soft majoritairement facile, sauf contre quelques rares boss et notamment le boss final, mais rien de particulièrement violent.

Si le thème de la vengeance ressort pas mal au début de l'histoire, tout particulièrement dans la peau du garçon, je trouve qu'avec la fille on étend le lore général de manière plus progressive avec la théologie de l'univers et des croyants envers la Déesse de Mana. Cela permet d'avoir une meilleure vue d'ensemble sur le trame de fond. Le destin des deux personnages est plus ou moins lié de l'un à l'autre, notamment à cause de leur passé qu'ils ont en commun d'une certaine manière dès le début de leurs histoires. Encore aujourd'hui, je trouve que c'est l'un des plus beaux jeux de la GBA, avec sa palette de couleurs lui donnant un cachet de conte féerique enfantin, pour un rendu 2D qui ne manque pas de charme. Et j'aime bien le fait qu'il y ait un cycle de jour et de nuit, en passant par l'aube et le crépuscule, car ça influe sur l'apparition de certains ennemis et PNJ.

Niveau gameplay, ça a pris un méchant coup de vieux qu'on se le dise. La mécanique des types d'armes utilisées qui fonctionnent contre tels ou tels monstres, c'est cool pour l'aspect stratégique, y compris quand cela affecte la trajectoire des magies lancées. Le souci, c'est qu'on est souvent amené à changer d'arme ou de magie en passant par divers menus de sélection en anneaux, mais ça reste des mécaniques d'époque donc ça passe encore. C'est surtout pour les objets où je me suis parfois emmêlé les pinceaux pour trouver tel ou tel item dans tout ce fatras. Il y en a tellement et environ 60% sont inutiles. J'ai dû prendre un peu le temps de m'habituer pour lancer les sorts en fonction de l'esprit sélectionné : une faible pression sur la gâchette droite pour un sort de soutien, une forte pression pour un sort offensif. Je préfère d'ordinaire quand on a le choix entre deux sorts à sélectionner en gelant l'action, mais bon il y a déjà tellement de sous-menus en anneaux que ça aurait plus surchargé les menus au final. Donc ce n'est pas plus mal à bien y réfléchir. Une fois ça maîtrisé, on fait rapidement le ménage en tuant les ennemis.

Un point qui m'a vraiment dérangé, c'est l'IA des alliés complètement à la ramasse. Certes, nous avons des paramètres pour leur donner un comportement en combat, mais ça reste effectif que dans une moindre mesure j'ai remarqué, et tôt ou tard on finit par s'encombrer d'un boulet qui frappe à tout va sans réfléchir ou spamme la magie à fond la caisse, quand ça ne fonce pas tout droit dans les pièges. Je ne compte plus les calices célestes utilisés pour les relever des innombrables KO qu'ils subissent. Certainement le plus gros point noir du titre. Petit bémol aussi au niveau des quêtes annexes, qui sont inintéressantes pour la plupart avec bien souvent de piètres récompenses à la clé.

Mais sinon, et tout comme dans mes souvenirs, j'ai retrouvé cette OST si prenante et mélodieuse qui avait été composée par Kenji Ito. Pour de la GBA, ça envoie mine de rien et ça reste facilement en tête. Certains pistes sont inéluctablement répétitives, et c'est encore plus vrai aujourd'hui en 2024, mais le rythme reste assez immersif de bout en bout.


Pour conclure, j'ai passé un bon moment sur ce Sword of Mana qui m'aura motivé à continuer à explorer toujours un peu plus la série des Seiken. L'avoir fait avec les deux persos m'aura permis de révéler son plein potentiel, à mon humble avis. Il récolte un bon 7,5/10.
Transistor play4
Ragna

le 13/08/2024
8 play4

Ma foi, une petite pépite indé proposant une bonne expérience dans son système de jeu plus riche que ça en a l'air. J'ai rarement vu un univers cyberpunk aussi poétique dans un jeu, couplé à une narration quelque peu originale via la relation entre l'héroïne Red et son épée Transistor, dont cette dernière fait office de narratrice (ou plutôt de narrateur vu que c'est une voix d'homme dont l'âme y est contenue). L'histoire est un peu compliquée à saisir de prime abord, la narration parfois cryptique s'articulant principalement surtout autour des liens et de la synergie entre Red et le Transistor. Il y a donc une part de mystère qui subsiste vers la fin du jeu, mais je dois dire ça a été un peu plus clair à la fin du second playthrough en new game+.

Ce qui fait surtout le charme du jeu, c'est son système de combat bien fichu. La vue isométrique se prête merveilleusement aux combats, tout comme dans l'exploration d'ailleurs. Si l'on peut basiquement y jouer en temps réel comme tout A-RPG qui se respecte, en déclenchant les fonctions assignées aux différentes touches principales, j'ai particulièrement apprécié de pouvoir passer en mode "Turn" pour geler l'action et ainsi planifier sa stratégie en prenant tout son temps jusqu'à la validation des commandes pour exécuter ses actions en temps réel par la suite. Faisant ainsi de ce jeu, à mon sens, du semi-tour par tour. C'est d'ailleurs vivement recommandé contre les hordes de robots qui constituent le bestiaire du titre. Ces derniers étant souvent plus rapides que l'héroïne qui paraît assez rigide à côté. Mais avec de bons builds de skills à attribuer comme fonctions, selon la situation, cette rigidité est largement compensée et la puissance et l'efficacité du personnage s'en ressentent fortement.

Il y a matière à faire de nombreuses combinaisons de vos fonctions, que ce soit en les attribuant dans des espaces libres en tant qu'actifs, de soutien ou en passifs. J'ai eu l'impression de revivre un peu la magie des matérias dans Final Fantasy VII il y a 27 ans, tellement je me suis pris au jeu des combinaisons afin d'entrevoir toutes les possibilités du jeu ou presque. De FF VII, il me rappelle un peu aussi une sorte de Midgar, mais en plus onirique, et urbanisé dans le sens touristique. Ajoutez à cela des musiques se fondant comme il faut avec l'ambiance vespérale de cet univers cyberpunk onirique car on n'a jamais l'impression qu'il fasse jour au sein de la ville illuminée brillant de mille feux.

Il n'y a pas d'objet à collecter, ni le moindre collectible à grappiller, mais ce n'est pas un défaut en soi. Le jeu n'en a nullement besoin, sa richesse pour le finir à 100% résidant tout bonnement dans son système de combat et dans l'évolution de l'héroïne. Et j'ai trouvé que ça suffisait largement pour ce que le jeu en lui-même propose. Il faudra donc deux parties a minima pour le 100%, le new game+ débloquant des défis avancés ne pouvant être réalisés que sur cette partie+, afin de débloquer la totalité des fonctions disponibles. Une idée géniale est que les fonctions placées en tant que fonctions actives peuvent vous servir de vies supplémentaires si votre barre de vie atteint zéro et que vous êtes KO, mais vous les perdrez momentanément jusqu'à les récupérer sur un point d'accès. Bien pratique par moment, comme une seconde chance.

Pas besoin de farmer bêtement, les ennemis ne réapparaissent pas une fois occis et cela permet de garder une courbe de progression et de difficulté équilibrée, même si le jeu n'est pas spécialement très difficile malgré quelques petits défis intéressants çà et là. Il y a justement des limiteurs qui ajoutent du piment aux affrontements en octroyant des avantages aux ennemis et des malus au personnage, mais le jeu en vaut la chandelle car ils permettent d'engranger un bonus d'EXP. Plus vous activez des limiteurs (jusqu'à 10), plus vous augmenterez votre expérience, mais ce sera plus ardu aussi. Bref, on ne s'ennuie jamais et bien que l'aventure se boucle rapidement, son système de jeu permet d'y passer un certain temps et c'est toujours un bon point.

La direction artistique est du plus bel effet, pour un jeu de cet acabit, tandis que la structure des bâtiments et l'agencement cohérent des rues menant à des terminaux permettent d'en apprendre davantage sur le lore du jeu (que je recommande de consulter pour mieux s'imprégner de cet univers bien stylé). Au niveau graphique, pour un jeu qui est sorti il y a maintenant 10 ans, ça reste encore joli. L'éventail de couleurs chaudes et froides à la fois mais non moins chatoyantes, illuminant allègrement la somptueuse ville de Cloudbank, rappelle certains mangas et ça plonge rapidement le joueur dans le bain. Également, on a droit a de jolies petites cutscenes sobres mais éloquentes sur la progression de Red et du Transistor sous forme d'esquisses animées, et de leur interaction avec les éléments du décor. Enfin la bande sonore présente un bon mélange de jazz, d'électro et d'harpe, fonctionnant bien avec des accords de guitare inspirant une certaine nostalgie. L'utilisation de Turn en combat apporte d'ailleurs une nouvelle saveur à la musique, se transformant en un chant fredonnant apportant une pincée de poésie au milieu d'une rixe. J'ai bien été transporté par l'OST dans son ensemble même si c'est parfois discret, mais ça reste justifié scénaristiquement, et au final ça fonctionne.

Au rayon des défauts, je n'en vois pas beaucoup mais il y en a un petit peu quand même. Déjà, il arrive parfois en combat que les informations sur les ennemis ciblés ne soient pas toujours claires lorsqu'on joue en mode tour par tour, entraînant potentiellement des manœuvres indésirables. Ça dépend du placement des ennemis dans l'aire de combat. Il peut aussi y avoir des ralentissements importants lorsque les ennemis sont très nombreux à l'écran, cassant un peu le rythme quelques instants. On pourra dire que l'histoire, bien qu'intéressante et parfois un peu originale selon moi, aurait pu gagner en éclaircissant les quelques zones d'ombres restantes pour donner une vision plus complète au joueur sur certains détails. Même si ça n'entâche pas sa compréhension en général et dans les grandes lignes. Sinon je trouve le Transistor parfois un peu trop bavard, des fois qu'il parle pour rien dire mais rien de bien méchant car on s'y habitue sans souci, et puis ça ajoute un peu de vie.


Trials of Mana play4
Ragna

le 11/08/2024
8_5 play4

Ce remake de Seiken Densetsu 3 m'aura tenu en haleine pas mal de temps afin de le platiner. Pour ce faire, j'ai dû finir le jeu 3 fois. C'est le minimum syndical pour avoir le platine et voir à peu près l'essentiel des routes possibles et des fins liées. Et encore, j'ai trouvé qu'il y avait de la rejouabilité au niveau des compétences et des classes de personnages à apprendre. Mais c'est suffisant pour voir ce que le jeu a dans le ventre, et j'en suis fort aise. Pour un Mana/Seiken Densetsu, j'ai trouvé le jeu drôlement riche et complet, malgré quelques redondances. On nous demande de choisir parmi 6 personnages dès qu'on commence une nouvelle partie, dont le perso principal aura un impact direct sur les évènements de l'histoire et une connexion importante avec la fée, et cela influera sur le boss final. Mais vu que cela est possible avec 2 persos précis parmi les 6 pour chacun des boss finaux, on peut jouer en 3 runs et rusher à mesure qu'on gagne en puissance grâce au new game plus, ma foi plutôt bien fichu.

En plus du personnage principal, on peut déjà choisir les deux alliés qui l'accompagneront tout au long du périple. J'ai trouvé ce genre de choix intéressant même si on ne sait pas à quoi s'attendre, surtout que chaque personnage, au moment de la sélection, propose un petit résumé de sa biographie ainsi qu'un aperçu de ses forces/faiblesses sur ses statistiques principales. Assez tôt dans l'aventure après avoir terminé le prologue de notre héros/héroïne principal(e), les deux autres personnages choisis se joignent à l'équipe, avec la possibilité de revivre leur prologue dans une sorte de flashback jouable (que l'on peut également zapper afin de résumer leur histoire en quelques lignes). Sans spoiler ou rentrer dans les détails, chaque personnage provient d'un des royaumes importants de l'univers du jeu et a ses propres déboires qui font que leurs routes (et leurs destinées) se croisent, selon les 3 persos choisis pour une partie. Les 3 autres apparaissent à certains moments de l'aventure, durant des cinématiques le plus clair du temps. Je dois dire que ce choix de routes à suivre est assez bien fait, même si les scénarios des persos qui se recoupent varient en fonction de l'équipe choisie en amorçant une nouvelle partie. À part ça, la trame reste classique et fortement manichéenne, avec son ambiance naïve et féérique qui sied tellement bien à la série. Une chose que j'ai apprécié en particulier, c'est la variété d'antagonistes auxquels on aura affaire selon l'équipe choisie, car ça ajoute un peu de piment et ça a une incidence sur les cinématiques et les dénouements, mais également sur les relations des personnages dans une moindre mesure.

Le gameplay est dans la droite lignée de la série ; de l'Action-RPG en temps réel couplé à des menus en anneaux, où le temps s'arrête pour sélectionner et utiliser en toute impunité les magies, les attaques spéciales et les objets assignés. Il y a un cycle de jour et de nuit comme dans Sword of Mana, mais ce qui m'a un peu gêné est qu'il y a un petit temps de chargement à chaque transition de jour et de nuit qui casse un peu le rythme du gameplay et stoppe brièvement le contrôle du personnage (de l'ordre d'une à deux secondes). Ça aurait pu se faire sans temps de pause. Pas grave en soi mais voilà, je chipote peut-être un peu. Le système de classes est certainement le point le plus intéressant qui aura une grande influence sur le système de combat pour chacun des personnages, et c'est essentiellement ce qui enrichit l'expérience. Il y a 4 types de classes par perso, et à partir de la 2ème on peut choisir du côté de la lumière ou celui des ténèbres, déterminant le style de combat avec les compétences, sorts et techniques à apprendre, en plus d'influer sur les stats.

Les possibilités sont nombreuses mais il faut bien réfléchir au changement de classe selon nos préférences et notre style de jeu. Les conditions requises exigent un certain niveau d'EXP et des artefacts en particulier. Il est cependant toujours possible de réinitialiser les classes, ou de revenir en classe de niveau 1, mais cela peut s'avérer fastidieux et onéreux au niveau des conditions à remplir. D'où l'intérêt de bien réfléchir à l'évolution des persos une fois qu'on se lance. Quoi qu'il en soit, de manière générale, les classes 3 et surtout 4 sont les plus pétées, certaines pouvant renverser la vapeur en cas de difficulté. C'est là que j'ai décelé la grande rejouabilité du soft, en creusant un peu dans les possibilités de build. Et puis chaque perso a un style de combat et une personnalité propres. Quel plaisir de refaire le jeu en NG+ avec un perso d'une précédente partie en lui assignant une classe orientée Ténèbres alors que dans la partie précédente sa classe était orientée Lumière, afin de constater les différences. Ces différences se remarquent dans les combats, mais elles seront surtout utiles lors des combats de boss où un minimum de stratégie est recommandé pour en venir à bout. En soi, le jeu n'est pas très difficile, mais certains combats de boss peuvent se montrer parfois ardus. À noter qu'il est possible de modifier la difficulté dans le menu à tout moment, jusqu'à 6 niveaux de difficulté afin que tout le monde y trouve son compte. Personnellement, j'ai joué ma première partie en mode normal avec Duran (main character), Angela et Hawkeyes. Pour ma deuxième partie en NG+ en difficile tout le long, j'ai pris Reisz (main character), Kevin et Charlotte. Enfin pour ma troisième partie en basculant en facile/normal, j'ai opté pour Charlotte (main character), Angela et Duran.
Bref, gros kiff sur l'éventail de possibilités qu'apporte le système de classes pour les combats. Tant et si bien que je pourrais être tenté de continuer à jouer après le platine tant c'est jouissif. Seul petit bémol concernant les compétences passives des personnages, c'est que pas mal jouant sur la probabilité de réussite s'avèrent inutiles (notamment les compétences liées à la statistique chance même si le résultat peut se voir et porter ses fruits quand ça marche). Mais il y a tellement de possiblités et de quoi booster son équipe que ça reste un détail.

Je n'ai jamais connu le jeu original de 1995, ce Seiken Densetsu 3, mais j'ai eu écho que c'est une pépite et qu'il est très apprécié des RPGistes. En tout cas, ce remake a été l'occasion de me rattraper si je puis dire. Quel bonheur de pouvoir revenir sur les bases qui font un bon RPG, certes parfois simples mais efficaces ! J'ai vraiment été conquis de bout en bout. Même graphiquement ça reste assez joli pour ce genre d'univers (ça m'a fait un peu penser à du Dragon Quest XI). Et musicalement aussi ça reste enchanteur, avec la possibilité de jouer avec les musiques d'origine ou les musiques modernes (petit coup de cœur pour les thèmes Nuclear Fusion & Sacrifice Part Three, qui sont une orgie à mes oreilles). Certaines pistes se révèlent un tantinet redondantes à la longue, mais d'autres parviennent à varier sur la durée et pour un Mana, c'est une bonne chose. Dans l'ensemble, on se laisse porter par l'ambiance sonore.

En conclusion, j'ai été enivré par cette aventure enchanteresse et féérique. J'avais besoin de m'évader, de rêver un peu et d'être transporté dans un univers magique, et ce fut bel et bien le cas grâce à cet excellent Trials of Mana.

Ma note pour Trials of Mana reflète mon intérêt pour cette série et mon expérience très satisfaisante : 8,5/10.


Undertale play4
Ragna

le 25/08/2025
6_5 play4

Terminé Undertale sur PS4 en un peu plus de 16 heures pour en faire le tour (mais peut-être pas complet).

En effet, j'ai l'impression que ce petit RPG pas comme les autres en a encore dans le ventre, niveau possibilités. J'avais entendu beaucoup de bien sur cet OVNI du paysage vidéoludique, et je comprends mieux pourquoi à présent. Sous ses airs de RPG classique old school au tour par tour, il révèle petit à petit des mécaniques sacrément originales dans son gameplay (notamment dans les combats), ainsi que dans sa manière de raconter l'histoire. Différentes options sont disponibles dans les combats, permettant de résoudre par exemple un conflit avec l'ennemi de manière diplomatique avec les dialogues, en apprenant à le cerner, et le comportement de l'adversaire change ou évolue en fonction de nos décisions et actions. Cela peut évidemment demander une certaine patience. C'est du tour par tour à l'ancienne où les affrontements se déroulent à la première personne, à l'image d'un Dragon Quest classique. Mais il y a des sortes de mini-jeux d'arcade et de shoot'em up durant une poignée de secondes pendant le tour d'action de l'ennemi, où le héros est représenté par un cœur et doit éviter les projectiles représentant plusieurs thèmes. Et une fois qu'on a entré la commande Fight, on a droit à une sorte de phase QTE, où il faut arrêter le curseur sur une barre horizontale vers le centre ou sur les zones marquées afin d'optimiser les dégâts. Les effets et les combos dépendant des armes équipées. Les stats sont basiques (HP/ATK/DEF), mais il y a une sorte de statistique invisible appelé Love (Amour), qui dépend de comment on se comporte avec autrui dans les rencontes ou les joutes. C'est souvent tourné de manière assez cocasse car l'humour ne manque pas. L'humour n'est ni puéril ni lourd, peut-être parfois un peu noir, mais il s'accorde parfaitement avec la direction artistique sobre et minimaliste du titre. Je ne reproche pas grand chose d'ailleurs à son style graphique rétro de la fin des années 80 / début des années 90, mais un chouilla plus de détails avec ce charme de vieux pixels d'antan dans les décors n'aurait pas été du luxe.

Un jeu qui a maintenant 10 ans au compteur, mine de rien, et qui met encore aujourd'hui une tannée à certains AAA au niveau de l'originalité. Œuvre burlesque à l'histoire bateau de prime abord et dans la forme, mais diablement bien écrite dans le fond à mesure que l'on découvre et perce ses secrets, elle fut créée par un seul homme qui plus est. Une personne sous le pseudonyme Toby Fox. Les textes et les dialogues ne sont pas spécialement très longs comme dans la plupart des RPG, et sont en anglais, mais ça reste de l'anglais accessible. J'aurais quand même apprécié que le titre soit traduit mais soit. La musique résonne tantôt dans un style 16 bits avec le chip sonore qui va avec, tantôt de façon un peu plus moderne, mais le jeu garde sa propre identité sur ce point, en plus de diversifier ses pistes. C'est plutôt joli dans l'ensemble, j'ai trouvé. Ça fait vraiment le travail pour une fable comme ça. Et les bruitages ne sont pas en reste, conférant même une sorte de langage yaourth façon RPG old school à certains personnages pour renforcer cette ambiance de comédie fantastique. Il y a vraiment de l'idée, y compris dans les sonorités du soft qui font leur petit effet magique.

S'il est vrai que le jeu est assez court, surtout pour un RPG, il est également vrai que sa rejouabilité lui octroie une durée de vie honnête. Les différents chemins et les différentes zones du jeu qui s'offrent à nous dépendent de nos actions et décisions par rapport aux PNJ ou ennemis durant la quête de cette étrange fable dans le monde souterrain. On peut décider qui tuer ou qui épargner, et c'est de là que découlent les possibilités d'exploration et de narration qui en sont inéluctablement impactées, allant jusqu'à déboucher sur plusieurs fins. De fait, il est tout à fait possible de terminer le jeu en mode pacifique, sans tuer personne. Ou bien au contraire, en mode génocide en butant tout le monde. J'ai remarqué que ça avait un impact sur la difficulté et la manière de voir le monde que propose cet univers.

Il faut savoir trouver son chemin car ce n'est pas toujours évident tellement le jeu nous largue comme ça et ne nous prend pas par la main, et c'est bien. Mais le problème est que certaines démarches pour progresser ou pour nouer un lien avec certains personnages nécessitent une soluce ou un guide tant c'est parfois abscons et pas toujours naturel. Le fait que le héros marche (un petit peu vite quand même et encore heureux) et ne court pas quand il doit faire la navette entre plusieurs endroits pour mener à bien des quêtes ou objectifs, peut s'avérer un peu frustrant à la longue. L'histoire est bien contée dans le fond, mais découvrir ses secrets en creusant les différentes possibilités du titre peut se révéler lourd et nébuleux parfois. J'ai dû regarder sur internet pour certains trucs, sans quoi je tournais en rond ou manquais des infos pour atteindre telle ou telle fin. Il y a aussi des énigmes qui ponctuent notre épopée, elles sont amusantes mais guère compliquées.

En tout cas, même s'il ne m'a pas marqué plus que ça, je suis content d'avoir fait ce Undertale. Simple mais efficace, et à la fois diablement original, c'est comme ça qu'on pourrait le résumer en une phrase. Mais un peu trop vieillot sur certains aspects, comme les déplacements de notre avatar, ou bien la navigation dans les menus d'une lenteur affligeante, et que l'on doit ouvrir et refermer puis rebelote juste pour examiner la fonction d'un objet avant de l'utiliser ou l'équiper. Ou encore l'inventaire qui reste un poil limité à mon goût pour un RPG malgré la présence de malles pour stocker. Bourré de très bonnes idées dans son concept, mais pouvant perdre parfois le joueur dans la progression et parfois même la compréhension de l'aventure. Mais ça reste un jeu à faire pour tout fan de RPG ou de jeu vidéo tout court, clairement. Non seulement pour la culture vidéoludique, mais également parce qu'il se démarque des autres RPG. Un jour, j'essaierai d'ailleurs de faire Deltarune, l'autre jeu de Toby Fox qui est fait dans le même jus et qui semble se dérouler dans le même univers. Je recommande ce Undertale.


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