Après avoir exploré les différents procédés de narration utilisés par Final Fantasy VI pour son scénario (il y a de cela 2 ans, tout de même, par ici pour la piqûre de rappel), Spiriel poursuit son exploration des spécificités du RPG comme support de fiction. Cette fois-ci, l'aspect fictionnel abordé est le plus large qui soit, les personnages. Quel jeu pourrait mieux s'y prêter que Suikoden, RPG aux 108 personnages jouables et aux multiples antagonistes et autres personnages non jouables ?

A l'instar du précédent volet sur Final Fantasy VI, l'idée est de partir du jeu pour analyser en profondeur la façon dont Suikoden développe ses personnages, et les utilise pour raconter son histoire et son univers. Par conséquent, le dossier est rempli de spoilers sur Suikoden, et donc à éviter pour ceux qui n'ont pas encore fait le jeu. Le texte est parsemé de comparaisons avec certaines œuvres de fictions assez célèbres pour mieux pointer la spécificité de Suikoden mais sans spoilers, à l'exception notable de Final Fantasy VII qui me servira de référence dans tout le dossier. Penser à passer la souris sur les images, leurs légendes sont conçues pour être complémentaires au texte.

Il s'agit vraiment d'une analyse critique visant à décortiquer les grandes lignes mais aussi les détails de l’œuvre. Il en résulte que ce volet, portant sur un sujet aussi vaste que les personnages dans le RPG, est extrêmement long. Pour qu'il soit plus digeste, il a été décomposé en 10 sous-parties, chacune s'attachant à explorer un aspect bien précis du sujet. Ces 10 parties seront publiées mensuellement, l'une après l'autre. Pour commencer, le potentiel de l'introduction pour le développement ultérieur des personnages sera étudié, pour aboutir sur une réflexion au sujet du Deus ex Machina, cette astuce scénaristique datant du théâtre antique grec qui ressemble trop souvent à une arnaque intellectuelle mais qui, grâce à un travail préalable sur les personnages impliqués, prend une toute autre saveur dans Suikoden.