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Final Fantasy : le d'ohcumentaire
Par cKei, le 01/09/2016 à 11h12 (1116 vues)
Catégories : Jeux vidéo, RPG
Quand j'ai appris la semaine dernière que l'estimée chaine D8 s’apprêtait à diffuser un "documentaire" sur la grande saga Final Fantasy, que je ne ferai pas l'affront de présenter, je suis resté assez dubitatif. Sur leurs raisons d'abord : pourquoi faire un documentaire sur une licence aussi peu connue du grand public - toutes proportions gardées - sur une chaine grand public (et pas vraiment connue pour son côté pointu) ? A qui cela va-t-il s'adresser ? Et surtout pourquoi maintenant ?
Puis mes doutes ont rapidement bifurqué sur la capacité de la chaine à proposer quelque chose de propre, net, et intéressant.

J'aurais aimé avoir tort, et que tous les gens qui partageaient mes doutes se trompent. Malheureusement on avait bien intuité.


Au risque de faire de la pub et d'attirer de l'audience à une production assez indigente, je met ici un lien vers le doc histoire que vous puissiez vous rendre compte par vous-même. En plus j'ai pas envie de mettre d'images, ça égayera un poil.


Évacuons d'entrée une chose : je ne suis pas là pour tirer sur l'ambulance et cracher sur l'habituelle vision du média dominant incapable de parler convenablement des sujets de niche, et sans tomber dans le sensationnalisme ou le jugement narquois. J'irais même jusqu'à dire que les séquences qui le composent pouvaient parfois être informatives et/ou intéressantes, prises séparément. Mais tout connaisseur de la série vous le dira, ce reportage n'était pas bon. Et probablement n'était-il pas fait pour de bonnes raisons.


Le sujet s'ouvre sur une jeune cosplayeuse s'en allant écouter un concert des musiques d'Uematsu déguisée en Yuna. On apprend que la pratique n'est pas qu'un déguisement et requiert des aptitudes manuelles et une bonne dose de volonté pour arriver à un résultat correct. On comprend aussi que Uematsu est un compositeur de musique de jeu vidéo, mais que la reconnaissance qu'il reçoit et la diffusion de son œuvre n'ont rien à envier aux compositeurs classiques. OK, mais qu'en est-il de Final Fantasy ?


Reconnaissons que cette mise en bouche aborde deux aspects de la fanbase sans se montrer condescendante, ce qui était la première crainte. Le reste du reportage est du même acabit, évitant de considérer la vgm comme de simples "bip-bops" antiques ; on ira plutôt chercher le groupe Florence and the Machine en train d'enregistrer des morceaux pour le prochain FFXV, preuve que même de "vrais" artistes s’intéressent au média. Et une séquence ultérieure explique que la licence est suffisamment importante culturellement pour que la Bibliothèque Nationale de France en conserve différentes versions. Seulement voilà, on en est à 10 minutes et jusqu'à présent le péquin moyen ne sait toujours pas de quoi on lui parle.


Enfin le reportage fait ce par quoi il aurait dû commencer, à savoir dresser un portrait du jeu Final Fantasy. Oui du jeu, terme utilisé tout au long du docu en lieu et place de licence ou série. Première imprécision d'une longue série qui pourrait faire l'objet d'une liste de perles. D'ailleurs certains en ont listé quelques unes.


Là le spectateur commence à comprendre de quoi on lui parle. Pas bien comprendre, puisqu'il assiste à une simple rétrospective vite expédiée au lieu qu'on lui explique la quintessence de la série (à savoir un dernier coup pas forcément original pour l'époque mais dont le succès inespéré va donner peu à peu à Square les moyens d'en faire une grande saga adulée, à l'ambition croissante dans ses thématiques et traitements, et à la pointe de la technologie). C'est probablement la partie du reportage qui laisse le plus à désirer. A vouloir résumer 30 ans d'Histoire en 10 minutes le narrateur emprunte des raccourcis grossiers, comparant les opus NES/SNES à de simples upgrades successifs (les combats deviennent actifs) à la formule, faisant de la disparition d'un personnage crucial d'FFVII un précédent alors que presque tous les opus "à scénario" avaient jusqu'ici utilisé le même procédé dramatique (certes avec moins de force), oubliant complètement FFXI en affirmant que " FFXIV c'est le hors-série dans la série, un MMORPG", évoquant enfin à peine les jeux intermédiaires à la FF5-8-9. Sans parler non plus des spin-off (FFTactics...) qui pourtant donnent une autre dimension à la série. Le cas Sakaguchi, évincé après le fiasco Spirit Within, n'est presque pas évoqué tout comme les raisons de l'échec de la première mouture du quatorzième épisode. Nulle trace enfin de ce qui fait la personnalité de la série, des fils conducteurs qui se sont tissés peu à peu (Chocobos, jobs, mogs, ATB).

Le propre d'un sujet bien traité, c'est de faire découvrir son contenu à ceux qui ne le connaissent pas. Allons plus loin, c'est aussi emmener le téléspectateur là où il n'a jamais mis les pieds. C'est là le premier problème de ce reportage, le "pour qui ?" : pour le passionné, les informations qu'il régurgite sont triviales quand elles ne sont pas en plus erronées. Pour le profane, elles sont présentées de façon tellement désordonnées qu'il n'aura à la sortie pas compris grand chose au sujet, si ce n'est que la série a toujours été à la pointe de la technologie (puisqu'on retient facilement les belles images) et qu'elle draine tout un tas de public bigarré et légèrement siphonné (par rapport à la norme). Et comme en plus les informations contiennent moult erreurs factuelles destinées à accentuer l'impact d'une voix off soporifique symptomatique de ce genre de formats, ce qu'il aura compris sera probablement inexact. Belle prouesse en vérité.

Le second problème est "comment ?". Le documentaire est donc truffé par moments d'inexactitudes, mais est surtout désordonné, pour ne pas dire bordélique. Les séquences s'enchainent sans vrai liant, sans une logique de progression autre qu'une transition à la va-vite. On passe du cosplay à la symphonie, puis à l'archivage de jeu vidéo organisé par la bibliothèque de France avant d'enfin démarrer le sujet d'étude proprement dit. Sans trop m'avancer, je suppose que l'auteur des textes ne connaissait pas ou peu la série initialement et est donc allé à l'essentiel de la vision qu'il en avait ou qu'il déduit de ses intervenants, sans s’embarrasser de rédiger des phrases complexes ou vérifier ses dires. Faire de Cloud "un blondinet hyperactif", c'est quand même symptomatique d'un problème de fond quand le personnage est renfermé, torturé, et catatonique une certaine partie du jeu. Pas vraiment le prototype du héros dynamique et solaire. J'ai également peine à croire qu'on puisse sérieusement présenter Final Fantasy comme "le jeu de rôle le plus connu dans le monde du jeu vidéo" sans même se poser de questions sur ses concurrents, comme le fait la boite de production sur son site officiel.

Ces deux questions trouvent donc des réponses bâclées, la première en ne donnant pas à son public pluriel ce qu'il venait chercher, la seconde en traitant le sujet avec laxisme. Par conséquent que reste-t-il ? Le "pourquoi". Et la réponse est finalement très simple quand on regarde le programme dans son ensemble : si son titre laisse à croire une vision exhaustive de la licence, il expédie la majeure partie de sa substance, laissant donc le champ libre à ce qui reste, à savoir de la pub.


On en est à 24 minutes sur les 50 du programme, et FFXV est évoqué pour la première fois au travers du Film Kingsglaive, qu'on nous vend comme basé sur une technique unique au monde : la performance capture. Sigh... Bon clairement si les logiciels du développeur arrivent à un niveau de photoréalisme bluffant, on sent encore une fois que le narrateur parle à la ménagère et non à l'habitué. Les séquences suivantes prennent en exemple Les Créatures de l'Esprit et Advent Children pour expliquer le passif de la série en matière de cinéma, puis reprennent les démonstrations techniques en matière de chara-design comme la coiffure élaborée des personnages. C'est intéressant mais ça aurait bien plus sa place dans un documentaire centré sur l'élaboration d'FFXV, pas sur la série en général.

Sujet suivant, les personnages marquants au travers du cas de Lightning qui va faire facepalmer dans les chaumières. Je ne suis pas son plus grand fan et ne pense pas qu'elle soit un si bon et original personnage que ça, mais la réduire à son rôle de mannequin Vuitton c'est quand même fortiche. On aurait tendance à l'oublier avec les poses fan-service qu'elle prend dans les suites d'FFXIII, mais au départ c'est surtout une femme au caractère bien trempé pas une poupée Barbie.

Nouveau marronnier, les français seraient friands de pop culture japonaise, manga, jeu vidéo, figurines. Dingue ! On embraye sur le cosplay, interview de Kayane ("championne de jeu vidéo", mais simple fan de FF donc qu'est-ce que ça apporte ?) émerveillée devant le réalisme d'FFXV en VR. Passons rapidement à l'enregistrement des voix françaises et on repart sur du scenery porn de la future superproduction. Pour terminer sur l'annonce en grande pompe de la date de sortie officielle du jeu, rétrospectivement assez ridicule.


Vous l'aurez compris, cette seconde moitié du documentaire ressemble surtout à une publicité déguisée pour FFXV. Est-elle pensée et voulue par la chaine ou diligentée par Square Enix, la question demeure, mais le sujet passe complètement sous silence les côtés sombres de son développement chaotique pour se concentrer sur les superlatifs et les flatteries, un peu trop pour être honnête.

Qu'attendions nous de ce reportage, nous, "fans" de Final Fantasy qui par définition sommes déjà plutôt très bien informés sur le sujet, plus qu'un journaliste aléatoire et non spécialisé (ceci n'est pas péjoratif dans ma bouche, je le déduis simplement) ne pourra nous en conter en moins d'une heure ? Soyons honnête, en regardant ce genre de sujets on veut être brossé dans le sens du poil, et vérifier que la chaine parle convenablement de notre passion. Si possible, que les autres spectateurs accepteront que le jeu vidéo n'est finalement pas constitué que de joueurs hagards bavant dans la pénombre du sous-sol de leur maman, mais qu'il possède une véritable Histoire, des codes, des légendes, des gens qui réfléchissent sur le média, que certaines deviennent journalistes spécialisés ou en font leur métier. En gros, la reconnaissance de leur pratique de prédilection comme passion valable et sérieuse.

Ce reportage, dont on peut saluer la présence sur un média de masse à une heure presque de grande écoute (la seconde partie de soirée), ne fait qu'une faible partie du job en choisissant de privilégier la glorification boursoufflée au fond et à la rigueur journalistique. Présenter Final Fantasy, l'une des plus grandes saga du jeu vidéo, devrait consister à autre chose que servir la soupe à un éditeur déjà en roue libre question communication.

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4 commentaires
Mikaya

le 02/09/2016
Edité le 00/00/0000
Pas vu, pas envie de le voir encore plus pour le coup XD !!
Merci de ton avis critique Ckei
Riskbreaker

le 02/09/2016
Edité le 00/00/0000
ouais t'as tout dit dans ton billet.
Je l'ai regardé hier en mangeant des crêpes et j'ai failli m'étouffer tellement c'était nul. Creux, vide, mauvais narrateur, enchainements d'idées sans queue ni tête (la première moitié est ignoble) et fixation sur ffxv qui ne colle pas avec le titre du docu.
Mauvais, très mauvais.

Mais du coup j'ai maté les ffxv brotherhood et.... c'est tout aussi mauvais
Kez'

le 01/09/2016
Edité le 00/00/0000
Je suis partagé, je n'ai pas vu le documentaire, mais disons que pour quelqu'un vraiment calé sur le sujet, autant d'approximations et d'oublis lui brise vraiment le coeur, mais pour le grand public c'est amplement suffisant, le documentaire ne visait sans doute pas à attirer les gens vers la série mais plutôt juste pour qu'ils puissent se dire : je me coucherais moins con ce soir. (Et à faire la promo de FF15 par la même occasion)
Bao

le 01/09/2016
Edité le 00/00/0000
En résumé, c'était de la merde pour à la fois vendre FFXV et une nouvelle fois faire passer les joueurs de JV pour des débiles.
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