[Review] Fire Emblem : Shadow Dragon, d'Intelligent Systems
Par Shadow, le 19/07/2009 à 20h55 (1790 vues)
Catégories : Preview & Review, RPG
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Dernier du trio de tests sur Fire Emblem, l'épisode qui nous intéresse est le premier sorti sur DS, Shadow Dragon. Un peu décevant comme remake (les développeurs n'ont quasiment pas touché au jeu d'origine, d'où l'intérêt discutable de cette cartouche aux yeux de certains fans, même si...), cet opus reste néanmoins une référence du Tactical sur la DS, au vue de ce qu'on a à s'offrir dessus. Comptez sur un gameplay maîtrisé et une bonne dose de replay value pour ce titre. En espérant que les développeurs ne "gâcheront" pas leur talent s'ils retentent l'aventure sur la portable de Nintendo...

Introduction : Annoncé suite à la sortie de jeux tel que Luminous Arc sur la DS de Nintendo, Fire Emblem : Shadow Dragon représente les premiers pas des développeurs en matière de Tactical sur le support, un certain nombre d'années après sa mise sur le marché. Passé un agacement premier plutôt légitime, on apprend qu'il s'agit non pas d'un jeu inédit, mais d'un remake ! On se console en se disant qu'il s'agit de celui relatant l'épopée de Marth, cet épéiste qu'on a croisé dans la série Super Smash Bros. à partir de son itération sur Game Cube. On a donc une certaine curiosité à en apprendre plus sur le personnage, après avoir pu constater ses talents indéniables dans le maniement de l'épée. L'attente valait-elle la peine ?

Dès le début le joueur doit faire un choix, à savoir celui du mode de difficulté. Jouer en normal permet de suivre l'aventure agrémentée de quelques tutoriaux, ainsi que d'un bref prologue à l'histoire de Marth. Le niveau de jeu y est volontairement pensé pour un public assez large ; mais il existe cinq autres degrés de difficulté, qu'il est possible dès la première partie de sélectionner ! Le jeu s'adapte donc à tous les profils de joueurs existant. Cependant, on notera qu'il est préférable d'au moins commencer le jeu en normal, afin de suivre les quelques évènements relatés dans le prologue ; celui-ci, exclusif à cette version DS, est en effet occulté dans les autres modes de difficulté.


L'adolescence de Marth est marquée par la trahison d'un ancien allié, qui décide pour des raisons inconnues d'attaquer la nation d'Altéa, le pays natal du jeune prince. Le roi est tué dans l'attaque, et la soeur aînée de notre lord en devenir reste pour protéger le palais. Quelques années plus tard, c'est le coeur lourd que Marth se lance à la reconquête de son royaume, avec toute l'aide qu'il pourra trouver au cours de son voyage.

Même en n'ayant pu jouer qu'aux quatre opus officiellement sortis en Europe, l'impression de déjà-vu se fait sentir dès les premiers instants. La traduction du jeu, si elle est toujours très juste et qu'elle retranscrit à merveille différents styles de langages, ne peut toutefois pas inventer les choses. On constate, par exemple, que les dialogues avec des PNJ et autres boss n'ont pas été repensés pour le passage sur DS : vous pouvez y faire participer n'importe laquelle de vos unités, les phrases débitées seront les mêmes. Pas très cohérent quand on choisit de faire combattre une unité qui a une relation avec le général adverse... Ceci est un premier point qui méritait, à mon sens, une attention de la part des développeurs.

De plus, l'absence de dialogues de Soutien renforce encore la déception quant au sous-développement de l'intrigue générale ; on contrôle des gens dont la plupart se joignent à nous sans autre véritable raison que celle « d'aider le prince rebelle » à reconquérir son pays. Une superficialité bien compréhensible pour l'époque de la Famicom, mais intolérable de nos jours.

Toujours sur l'aspect « remake » du soft, on peut faire mention de la refonte graphique, même si le jeu demeure en 2D. Les portraits des personnages bénéficient fort bien d'un relifting, et le character design témoigne d'une étonnante diversité. En revanche, si cette itération sur DS est une petite évolution graphique en comparaison des épisodes GBA, les décors sont incroyablement ternes et assez peu variés. Je regrette également le fond sonore qui, en dehors de quelques pistes cultes déjà entendues dans les cross over de Nintendo, se fait très discrète. Quelques notes sonnent même faux, à certains moments !


Mais l'essentiel de Fire Emblem, ça restera toujours son gameplay. Tactical RPG « réaliste », avec le triangle habituel de puissance des armes (rajouté dans ce remake, par rapport à l'original), l'usure à chaque utilisation d'objet, la mort définitive des personnages... Une trentaine de chapitres sont à découvrir, dont certains en bonus. Il est cependant déplorable de constater que la condition d'accès à ces batailles spéciales implique la mort de certaines unités... Il faudra en effet posséder un certain nombre de personnages pour accéder aux chapitres optionnels ; de sorte que le jeu « récompense » davantage les personnes insouciantes, qui perdent leurs unités sans remords, et qu'au contraire les perfectionnistes n'auront pas vraiment leur place ici.

Mais il est toujours possible de se contenter de jouer comme on l'entend une première partie, quitte à agir différemment dans une autre : avec les modes de difficultés précédemment mentionnés, la replay value est assez bonne. D'autant que tout a été pensé pour rendre l'expérience plus prenante que jamais.


Comme dans les autres Fire Emblem, il est possible (et recommandé) de se préparer avant chaque bataille. Ceci consiste en la répartition des objets entre les membres de l'armée, mais aussi l'achat ou la revente d'équipements. Il est à noter que les objets disponibles à la vente sont d'un niveau peu élevé, et il sera donc indispensable de faire usage des armureries et autres magasins présents sur les cartes, la troupe de marchands accompagnant le convoi étant surtout là pour dépanner en cas d'absolue nécessité.

Deux petites nouveautés dans cet épisode : il est possible de « fusionner » deux pièces d'un même type (par exemple : une épée fer avec une épée fer), afin d'en obtenir une seule, dont la durabilité vaut la somme des deux précédents objets. Assez pratique mine de rien, puisque le nombre d'objets que peut porter l'unité est limité ; par conséquent, contrairement aux précédents opus on n'aura pas à revendre une arme presque cassée et on pourra l'utiliser jusqu'au bout, par ce système.

Autre particularité du jeu, la forge des opus Game Cube et Wii fait son apparition (augmentation de certains paramètres d'une arme), avec cependant une petite subtilité : on demande à l'artisan de retravailler sur un objet déjà existant. Autant éviter d'améliorer des armes déjà utilisées donc... De plus, la forge n'est accessible qu'une fois par chapitre, ce qui « force » à réfléchir un minimum quant à l'équipement que l'on souhaite faire forger.

Dernier détail, et non des moindres : il est possible de permuter la classe de n'importe quelle unité durant les préparatifs. Dans une certaine limite (on ne peut avoir qu'un nombre donné de membres d'une même classe), ceci accorde beaucoup de possibilités au joueur ; seulement je trouve cela assez déplacé, car Fire Emblem ce n'est pas Disgaea. Je n'émet en aucun cas une critique envers le titre de Nippon Ichi, je tiens juste à souligner le fait que Fire Emblem s'est toujours efforcée d'apparaître réaliste dans son approche des choses. Quoi de plus incohérent dans ce cas, que de faire passer un maître des tomes magiques au maniement de l'épée ? Cette fonction a sans doute été ajoutée pour compenser « l'obligation » de perdre des unités, mais elle divisera certainement les opinions.


À présent, les batailles à proprement parler. Dans la pure tradition de la série celles-ci peuvent être assez longues (souvent une demi-heure minimum), notamment du fait que les renforts ennemis sont relativement fréquents. Ceci n'a en revanche rien de péjoratif car la disponibilité d'une sauvegarde rapide (non définitive) permet de couper le jeu à tout moment, tandis que deux cercles de sauvegardes vous permettront d'enregistrer sur deux fichiers spéciaux prévus à cet effet (pouvant être rechargés sans être effacés).

La longueur des combats n'est par ailleurs pas synonyme de lenteurs inutiles, bien au contraire. On peut, tout en déplaçant le curseur sur la carte (écran du bas), consulter des informations sur l'écran supérieur. Il est ainsi possible de connaître l'avantage conféré par le terrain, ou encore toutes les caractéristiques d'une unité. Par rapport au GBA la prise d'information est rapide et efficace. On gagne ainsi un temps considérable, et le plaisir de jeu s'en trouve ainsi décuplé.

Une fenêtre s'ouvre également avant que vous engagiez un combat, affichant l'issue prévisible de l'affrontement : dégâts portés par chaque camp (l'unité agressée étant généralement capable de riposter), nombre d'attaques, taux de critique, etc..
Il est possible à tout moment d'accélérer le défilement d'une action en appuyant sur B ; si vous pressez Start lors de la phase ennemie, celle-ci sera entièrement passée.


Contrairement à un Disgaea, si on déplace une unité (phase joueur) et qu'on ne veut rien lui faire faire, il faudra mettre fin à son tour. Par ailleurs les classes telles que les paladins, autrefois capables de continuer leur déplacement après avoir effectué une action, sont désormais immobilisés ; il faudra donc revoir un peu ses stratégies... D'autant qu'il en va de même pour la commande Sauver (permettant à une unité de porter une plus légère, en échange de quelques handicaps en combat), qui est absente. Ce n'est peut-être pas un si grand mal : ça oblige à bien penser l'offensive envers l'ennemi, car une unité ne peut alors compter que sur elle-même pour se « sauver ».

Il ne faut par ailleurs pas compter sur le simple triangle d'armes en pensant avoir l'avantage sur des pirates juste parce que notre cavalier maîtrise l'épée ; certaines pièces d'équipement permettent d'inverser complètement la tendance ! Ainsi, il existe des lances pour grandement affaiblir les chevaliers dragons, des épées pour percer l'armure des chevaliers, etc..
Concrètement les situations sont donc très diverses, puisqu'il existe bon nombre de classes et d'armes différentes, et que l'Intelligence Artificielle en fait un très bon usage.

Conclusion : Au final, la durée de vie est assez faible en mode normal (une quinzaine d'heures) ; on est bien loin de mettre jusqu'à une heure à se préparer *regarde dans la direction de Radiant Dawn*, ce qui ne serait pourtant pas désagréable. Mais il est vrai que ce rythme convient mieux à une console portable ; la replay value en profite d'ailleurs quelque peu, avec en plus les différents niveaux de difficulté. De plus, on ne s'ennuie jamais, car malgré la platitude du scénario, sa quasi-absence a l'avantage de laisser la part belle au gameplay, et ceux qui apprécient la série pour cela adoreront à n'en pas douter ce Shadow Dragon.

+ Un character design fort et diversifié
+ Gameplay plus riche que jamais
+ Traduction toujours au top
+ Menus très ergonomiques
+ Excellent rythme général
+ Des missions bonus

- ... Mal implémentées in game
- Grande paresse des développeurs
- Scénario expéditif (univers sans “identité”)
- Une durée de vie à la limite de l'acceptable, dans l'absolu

Note Indicative : 13/20

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le 03/08/2009
Edité le 03/08/2009
Au final, on a le même avis sur les trois épisodes que t'as critiqués
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