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Clair Obscur: Expedition 33

crpg ps5 europe
Clair Obscur: Expedition 33
L'art du trompe-l'oeil
Nourri en ses débuts d'influences occidentales, le "J"-RPG amorce son deuxième tour du monde à mesure qu'il est revisité par des équipes extérieures au Japon. On pensera au pionnier Child of Light ou, plus récemment, à l'allemand Chained Echoes, et même au camerounais Aurion et au brésilien Mandinga. Cette fois, c'est la France qui s'y colle et plus particulièrement, le studio Sandfall Interactive basé du côté de Montpellier. Poli et pensé longuement avant de débarquer en pleine lumière, Clair Obscur : Expédition 33 s'avance avec de solides arguments, promettant un gameplay au tour par tour dynamique et un univers original. Quelques mois après son arrivée fracassante, bien enrobée dans un storytelling séduisant, il est temps de se plonger dans les aventures des guerriers de Lumière.

Entre passé et avenir

Il faut reconnaître d'emblée que le retour au premier plan du tour par tour fait vraiment plaisir alors que les grands noms (enfin : Square Enix, en fait) l'ont largement délaissé depuis quelques années. Clair Obscur affiche ouvertement son intention de redorer le blason du genre et de le remettre en pleine lumière : nous avons donc droit ici à tout ce qui fait le RPG au sens le plus classique du terme, depuis des combats proposant un affrontement régi par... des tours, jusqu'à l'invitation permanente faite au joueur de customiser le build de ses personnages. Par ailleurs, cette mise à l'honneur d'un genre prestigieux se double d'un dépoussiérage de la formule. Tandis que le menu adopte l'élégance pop d'un Persona 5, les sorts se doublent de sympathiques QTE et les phases de défense demandent au joueur la dextérité d'un survivant à Sekiro. Mêlant en quelque sorte l'action frénétique à la lente réflexion propre au tour par tour, le système de combat de Clair Obscur est séduisant pour ne pas dire brillant.

Cette entreprise audacieuse se joint à une exploration là aussi courageusement traditionnelle : finie la mini-carte qui attire l'oeil et prive les décors d'attention, voire qui mâche le travail ! C'est le retour des parcours que l'on croyait disparus, où il faut essayer, se retourner, revenir, et intégrer petit-à-petit la structure du niveau pour ne pas se perdre, le tout dans des environnements suffisamment fermés pour ne pas être vides, et suffisamment bien pensés pour ne pas frustrer. Ajoutons à cela le retour de la Carte du Monde, élément esentiel à la sensation d'immensité par le changement d'échelle, et nous obtenons de salutaires rembobinages, à une époque où "mondes semi-ouverts" résonne trop souvent comme une invective.

Toutefois, il serait cavalier de ne voir dans Clair Obscur qu'une série de prises de risques pleines de bravoure. Tout est question de perspective, et le jeu peut aussi se lire comme un prudent bon élève, capable de mettre en évidence des inspirations prestigieuses sans jamais embrasser leur profondeur, et en laissant toujours au joueur moderne, habitué à certains standards, à certaines boucles de gameplay et, plus généralement, à un certain rythme, les portes de sortie nécessaires. C'est un système au tour par tour ? Certes, mais la réalité des parades, de la puissance offensive outrancière des adversaires et de l'efficacité des contres rend les combats finalement plus dynamiques que stratégiques. L'exploration troque les mondes ouverts (si chers à produire) contre des contrées plus travaillées... mais on suit tout de même le sempiternel dos du héros et le cadrage général de l'exploration s'inscrit dans la droite lignée de tous les jeux d'action-aventure de ces quinze dernières années. Ainsi, la prise de risque ne va pas jusqu'à revenir à un format de décor qui demandait un vrai travail de cadrage, hérité des vieux décors en 3D précalculés.

Par ailleurs, le système de gestion, les petits "pictos" que l'on ramasse pour s'équiper gagnent en profusion ce que le système perd en équilibre, de même que la construction d'un build est en réalité tout à fait secondaire (du moins durant la quête principale) derrière la nécessité de maîtriser les parades... ou de passer en mode facile. À tel point que le système de combat, empilant les bonnes idées, parait parfois davantage relever du cadavre exquis que du véritable système dans lequel les éléments peuvent se répondre de façon stratégique. Signalons également la disparition (ou plutôt l'habituelle absence, ces derniers temps) des objets (remplacés par quelques consommables qui se régénèrent automatiquement à chaque drapeau), mais aussi de l'équipement (limité à une arme) et le tableau relativement serré des statistiques. Enfin, si le retour à une exploration plus cadrée doit impérativement être saluée, il n'en reste pas moins que les zones n'offrent guère de variété dans leur type : on avance, on avance, et un seul pauvre village (en dehors de la zone de départ) vient proposer quelques PNJ, tandis que l'essentiel des dialogues est échangé entre quelques personnages autour d'un feu de camp. Enfin, élément important, l'alternance entre exploration, combat, scènes au camp et combats ne mise pas sur la patience du joueur mais plutôt sur la nécessité de ne pas le lasser. On veut bien proposer des petits mémoriaux à la gloire des expéditions passées, et par là un peu de lecture, mais il ne faut tout de même pas que cela dure trop longtemps...
Clair Obscur: Expedition 33
Clair Obscur: Expedition 33
Clair Obscur: Expedition 33

L'allégorie de la Fracture

Il est impossible de ne pas soupirer d'admiration devant les premières heures de Clair Obscur, qui concentrent dans ses premiers moments tout ce qui fait sa grandeur et tout ce qui a toujours ravi les amateurs de RPG à la sauce japonaise. La mise en place de l'univers, singulier, se révèle tout à la fois profonde et efficace : dans une ville aussi éthérée que désolée, rappelant furieusement ce que Paris a de plus beau (ne s'appelle pas "Lumière" qui veut), on découvre rapidement qu'une créature sans doute divine, au loin, peint sur un Monolithe inquiétant un nombre. C'est la Peintresse, et pour une raison inconnue, qu'il vaudrait mieux découvrir le plus rapidement possible, le nombre annonce l'âge de ceux qui vont mourir, ou plutôt être gommés. Et la première séquence s'achève justement sur l'implacable Gommage, faisant disparaitre les proches dans une atmosphère déjà bien campée sur des appuis tragiques et pathétiques. S'en suit le départ de l'Expédition "33", puisque, chaque année, des courageux destinés à mourir lors du cycle suivant s'embarquent pour le Continent afin d'aller défier la Peintresse. Les bases du scénario sont posées par cette situation initiale qui ne laissera personne de marbre. Dès les premières minutes, par les couleurs, par la musique, par le discours, Clair Obscur émeut, ce qui sera d'ailleurs sa principale force, et pique la curiosité - ce sera le ressort central du scénario. On ne saluera jamais assez la tentative perpétuelle de bâtir un récit original mais c'est pourtant sur ce point qu'on fera porter le premier bémol touchant à l'univers du jeu : le scénario est original et pose beaucoup de questions. Il apporte les réponses en temps voulu mais par d'autres questions qui, elles, sont largement laissées en suspens. Qu'est-ce que la Chroma qui, de mot mignon signfiant clairement la "couleur" (c'est du grec) devient brutalement l'énergie fondatrice du monde ? Pourquoi le destin de la famille autour de laquelle tourne le jeu a-t-il eu ces conséquences finalement très arbitraires ? Le scénario prend le temps de développer les détails mais il ne fait au final pas vraiment sens tant il court après sa propre cohérence. Le monde que nous parcourons perd peu-à-peu de son poids et les lourdes questions soulevées de leur importance. On pourra apprécier la réflexion esquissée sur l'art, ou encore l'allégorie du deuil mais Clair Obscur, très intense dans sa narration, est cependant loin d'avoir la profondeur, la richesse et l'engagement des monuments du genre. Si je devais me risquer à une comparaison plus froide que provocatrice, je dirais que l'Expédition a la densité d'un tiers de Final Fantasy XVI.

Ce constant nuancé se retrouve du côté des personnages : le prologue donne envie de s'attacher aux figures principales mais quel caractère se détache vraiment ? Maelle est remarquable puisqu'elle est finalement le seul protagoniste qui embrasse réellement le destin du monde sous toutes ses coutures. Dans un jeu qui repose essentiellement sur l'émotion et le suspense, Maelle reste crédible dans la question de son identité, de sa place dans le monde et de son attachement à ses compagnons. Ses douleurs et ses hésitations sont crédibles. Mais ses compagnons pâlissent au fil de l'intrigue, d'autant plus que le ton uniformément pathétique de l'oeuvre n'invite pas vraiment à développer des caractères complexes, sinon par des dialogues assez artificiels autour d'un feu de camp, qui peinent à masquer qu'il n'y avait pas de place pour eux dans le déroulement de l'intrigue. On gardera à ce titre une tendresse toute particulière pour Esquie, un vrai personnage héroï-comique dans cet océan de tristesse et de souffrance. On saura apprécier Verso, même s'il semble avoir aussi pour rôle de cacher les réponses que nous attendons frénétiquement et que le reste de l'Expédition ne se presse pas d'exiger de lui. De la même façon, les personnages intervenant dans la seconde partie de l'intrigue ont beaucoup de classe et parlent avec gravité mais leurs motivations restent assez brumeuses : on se demande bien comment une histoire de famille a pu dégénérer à ce point. La puissance émotionnelle du jeu peut ainsi être vue comme sa principale limite : le joueur est là pour pleurer le destin affreux des personnages mais ce monde mérite-t-il vraiment qu'on le pleure ? Mention spéciale à la bande originale, qui déploie toute sa poésie et fait vibrer en permanence la corde sensible pour nous rappeler à chaque instant que la situation est grave, collant en cela parfaitement à la tonalité générale du jeu, tout comme les doublages, renversant de justesse.
Clair Obscur: Expedition 33
Clair Obscur: Expedition 33
Clair Obscur: Expedition 33

Pour ceux qui sont viendront après

Comment ne pas s'arrêter sur la réception qu'a connue Clair Obscur à sa sortie ? Comme pour une toile, on mettra ici en garde contre trois regards de biais qui, tel un brouillard de guerre, risqueraient d'embrumer le joueur.

Un marketing efficace a laissé entendre que Clair Obscur était un jeu modeste, sonnant éventuellement comme une revanche sur une industrie préoccupée davantage de produire des monstres plutôt que des grands jeux. Ce serait oublier que le jeu a bénéficié du soutien de grands éditeurs (Kepler, Bandai Namco) et de la puissance publique : la fable du petit studio venu de nulle part peut flatter le joueur en lui donnant l'impression d'échapper à la machine commerciale, voire de commettre un acte militant, mais cela éclipse qu'il s'agit d'un jeu particulièrement spectaculaire, dont la réussite repose aussi beaucoup sur tout ce qu'il partage avec les blockbusters de l'industrie vidéoludique. Clair Obscur entretient de nombreux points communs avec les "AAA" dont on a voulu d'emblée le distinguer. Les gros éditeurs fanfaronnent à propos des millions qu'ils mettent dans un jeu, étalant ainsi leur puissance, mais claironner l'inverse à propos d'Expédition 33 ne serait guère plus judicieux.

Plus loin encore, le jeu serait une révolution pour le jeu vidéo et le RPG. Il est certain qu'il marque un jalon dans l'histoire du jeu vidéo français. Mais aussi dans le RPG à la japonaise tant il a su toucher un public peu habitué au tour par tour... par des concessions faites au jeu d'action et par une importance démesurée accordée aux émotions, ressorts communs. Il apparait surtout que Clair Obscur met en évidence, comme un reflet, la désertion opérée par les grands éditeurs japonais concernant de nouvelles entrées à gros budget dans le domaine. On rappellera à ce titre que le dernier titre original édité et développé par le maître Square Enix sur console de salon; ayant l'ambition d'un blockbuster, The Last Remnant, date de... 2008 !

Et enfin, comme une suite aux deux outrances précédentes, Clair Obscur serait finalement un jeu surcoté dont la réception enthousiaste manifeste essentiellement le nombrilisme français, l'habile communication de son studio de développement (dont le directeur est un ancien élève d'HEC) et l'absence de culture vidéoludique des joueurs (nous, nous en avions quand nous avons inscrit pour toujours Final Fantasy VII dans nos coeur, du haut de nos quinze ans). Le jeu ne serait qu'un pompage honteux de ses précédecesseurs sans en avoir la profondeur. Biais ultime, assurément, exprimant la frustration de ceux qui, n'ayant été à la baguette (justement), oublient le talent, l'abnégation et l'humilité des développeurs s'étant lancés dans une telle aventure.
Clair Obscur: Expedition 33
Clair Obscur: Expedition 33
Clair Obscur: Expedition 33
Qu'est-ce que Clair Obscur ? Un excellent jeu, développé par une équipe pleine d'avenir, qui n'oublie pas les compromis nécessaires pour que le jeu soit accessible au grand public. C'est aussi un scénario original, qui plait par ses allégories plus que par sa cohérence et sa profondeur. C'est une aventure aux leviers narratifs et émotionnels tout à la fois convenus et terriblement efficaces. C'est un jeu sorti à un moment où le porte-étendard historique du genre a renié les fondements du tour par tour. C'est un jeu qui, dans la grande tradition du RPG adorant aller fouiller dans des cultures lointaines, récupère des codes venus du bout du monde pour les retravailler et les décorer de touches singulières. C'est peut-être même le premier J-RPG blockbuster développé hors du Japon. C'est aussi un jeu auquel il sera difficile de ne pas jouer et qu'il sera sans doute encore plus difficile de ne pas apprécier.

05/12/2025
  • Le résultat d'une patiente digestion de tout ce qui fait la force du J-RPG
  • Une vraie volonté de proposer un lore original et intelligent
  • Le système de combats : quand même ! quand même !
  • Un sens affirmé du grand spectacle
  • La justesse de l'émotion
  • Une belle occasion pour les nouveaux venus de découvrir et d'aimer le tour par tour
  • et le RPG à la japonaise poursuit son tour du monde !
  • Les parades rendent le reste du système presque décoratif
  • Les éléments les plus complexes du RPG systématiquement gommés
  • Un scénario original mais qui ne peut prétendre à la densité des légendes du genre
  • Une esthétique générale plus convenue qu'elle n'en a l'air
8.5

TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 4.5/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4/5
Clair Obscur: Expedition 33 > Commentaires :

Clair Obscur: Expedition 33

8.5
8.5

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8 commentaires
Yamaneko44

le 04/10/2025
7 ps5
Clair Obscur porte très bien son nom, il souffle le chaud et le froid, le très bon, et le très mauvais, poussant le joueur à vivre un expérience faite de surprises ou déceptions selon les attentes de chacun.
Les points positifs tout d'abord:
+ Des graphismes et une direction artistiques sans fioritures.
+ Les combats sont fluides et spectaculaires, sans ralentissements
+ Les musiques sont sublimes.
+ Les personages sont attachants
+ Les doublages très pros (du moins Français, je sais pas pour le retse)
+ Des donjons aux ambiances très variées

Et pour ce qui est du négatif:
- Un scenario lunaire qui transforme une geste épique en drama bidon
- Un système de combat hyper punitif voir injuste basé sur l'anticipation, le réflexe, mais qui privilégie malgrès tout le hazard au skill, et ce malgrès de bonnes idées.
Il aurait fallu adopter pour la phase de défense, le même gameplay que pour les phases d'attaque (appuyer sur un bouton selon le picto de la touche)

- Pas de villes, villages, avec tavernes, NPC et quêtes annexes, seul un petit village d'automates qui sert pas à grand chose à part pour faire avancer l'histoire à un moment donné.

- Carte du monde toute petite, qui laisse peu de place à la liberté, les donjons étant surtout d'immenses couloirs, ponctués de checkpoints.

- trop de pictos (la magie du jeu), ce qui tue le système en laissant trop de choix au joueurs et rend les 3/4 inutiles.

- Pas de NG+, ce qui est dommage car certains boss cachés/lieux sont accessibles uniquement à très haut niveau.

- Pas de minimap dans les donjons, ce qui rend l'exploration fade et dirigiste. En plus on peut tomber sur un mini boss sans le savoir en pensant vouloir continuer l'histoire.

- Le jeu ne répond pas à toutes les questions, ou tout au moins laisse peser le doute (genre pourquoi le compteur diminue...ce qui était la première question du joueur...et surtout pourquoi les personnes au dessus de ce chiffre sont gommées)

- Parfois, il n'y a plus de musique en combat (la boucle stope)

- Les menus dans lesquels se déplacer n'est pas très pratique, c'est un peu le bordel.

- Les crédits de fin sont très courts.

Scenario/Histoire : 6/10
Personnages: 7/10
Graphismes: 8/10
Musique: 9/10
Battle System: 5/10
Medion

le 28/09/2025
9 ps5

Grosse claque, et clairement un sérieux prétendant au titre de GOTY !
Clair Obscur a tout pour lui : une DA superbe, une OST sublime, un système de jeu réussi entre classicisme et modernité, une difficulté bien dosée, et surtout un casting attachant amenant son lot d'émotions.
Un premier essai transformé de main de maitre.

Cocorico, on en redemande.


Yaone

le 13/06/2025
9_5 pc
Mon avis sur mon blog : https://yaone.fr/clair-obscur-expedition-33/
Riskbreaker

le 22/05/2025
8_5 pc
Quelle belle découverte !
Un titre qui m'a tenu en haleine de bout en bout, sans temps mort avec toujours l'envie de retourner y jouer pour avancer dans le scénario, savamment dilué et jonché de twists bienvenus.
Le titre est construit autour de ressorts scénaristiques éculés mais en joue parfaitement au travers de sa narration pour y apporter une lecture plus profonde, étonnante et émotionnellement réussie et ce, jusqu'à la dernière seconde.

Si la structure est classique, et que le level design très dirigiste se traverse rapidement et facilement, c'est au travers des combats que le titre prend toute son ampleur. Incroyablement rapide dans ses menus, animations et exécutions, on enchaîne toute notre stratégie préalablement montée (et revue maintes fois) avec une jouissance non dissimulée. Sans compter sur ce système de parry qui m'a ravi au plus haut point, relativement difficile dans un sens, il récompense de manière outrancière le joueur qui prend des risques et... bon sang que c'est jouissif. Rajoutons une couche de mise en scène grandiose lors de certains fights (évidemment, sur la fin, c'est juste incroyable), et - pour moi - ce titre représente ce qu'il s'est fait de mieux ces 15 dernières années en termes de combats au tour par tour (parce qu'il laisse tout de même le choix d'être abordé de multiples manières, si vous êtes allergiques aux parry).

Généreux dans ses annexes, généreux dans son OST (incroyable ost !), généreux dans son écriture, sa justesse, Clair Obscur fait partie de ces jeux qui ont une réelle âme qui nous attire, qui sort de l'ordinaire et ne nous lâche qu'une trentaine d'heures plus loin.
Si on pouvait mettre de côté les quelques défauts qu'il contient encore (problèmes de lisibilité du menu - bien qu'on s'y fasse, bugs d'affichages du menu en combats, légers problèmes d'animation ici et là, introduction que je trouve plus que moyenne, et ainsi de suite), Clair Obscur s'impose déjà comme un des plus gros titres de l'année dans le domaine des RPG.
Vraiment chouette expérience.
Bao

le 21/05/2025
9 ps5
Comme beaucoup j'ai découvert le jeu sur le tard, quelques mois après sa sortie, et sa proposition ainsi que son esthétique (et un peu de chauvinisme aussi, faut le dire) ont fait que je me suis décidé à me lancer day-one dans l'aventure.

Et quelle aventure ! déjà car E33 est sacrément bien foutu et maitrisé en terme de progression, d'histoire, de personnages, d'univers, de thématiques, c'est bien équilibré et rythmé entre moments légers qui font mouche, ceux plus graves et les twists qui sont là pour relancer continuellement la machine, les zones à traverser sont ni trop longues ni trop courtes. Vraiment un plaisir à parcourir de bout en bout, tout s'équilibre parfaitement. Il y a un vrai souci du détail dans la construction et la cohérence de l'univers, quelque chose auquel je suis généralement assez sensible, et ça vraiment été plaisant d'assembler les pièces du puzzle E33, disséminées aussi bien dans l'histoire que dans le contenu annexe, toutes les clés pour comprendre le jeu sont fournies et il assume ses choix narratifs jusqu'au bout.

Il m'a fallut un tant d'adaptation avec le système de combat - comme à tout le monde, j'imagine, car faire face à un tour par tour qui mélange Legend of Dragoon, Super Mario RPG et Sekiro c'est pas quelque chose qu'on voit tous les jours. Mais j'ai vraiment adoré, c'est super engageant et novateur comme système de combat, les animations sont top, et le studio a déployé pas mal d'imagination dans la façon de l'exploiter. Faute de réflexes j'ai plutôt compté sur l'esquive que la parade au fil des affrontements, ce qui au final n'a pas été si handicapant que ça grâce à la richesse du système de personnalisation. Dans l'ensemble tout est assez épuré, il n'y a pas 4523 consommables qu'on garde "par peur d'en avoir besoin plus tard", juste 3 qui se rechargent à chaque point de sauvegarde, et les armes et équipements agissent exactement comme leurs descriptions succinctes l'indique. Juste cogiter un brin suffit à créer des interactions, et mettre totalement les mains dans le cambouis permet de créer des builds pétés... malheureusement au détriment de l'équilibre du jeu, car arrivé aux 2/3 de l'aventure on peut défoncer en un-deux tours tout ce qui passe, boss inclus, tellement on a d'options disponibles. Mon seul vrai grief au final, ça aura été l'absence d'indications sur les faiblesses ennemies, une fois ces dernières découvertes.

Expedition 33 c'est aussi un jeu généreux, qui offre juste ce qu'il faut de contenu aussi bien durant l'aventure principale que dans son contenu annexe même si la qualité de ce dernier est très variable (oui c'est à vous que je pense, maudits jeux Gestral). Une générosité qui s'étend à l'esthétique du jeu, E33 est clairement pas le jeu le plus finaud techniquement (les sauts sont pas fous, les animations hors combat non plus, on peut se coincer dans les décors, les menus pas pratiques et j'en passe) mais il est intestable esthétiquement, ce mélange entre visuels de la Belle Epoque, art déco et peinture donne un cachet vraiment unique, bien franco-français (et en plus il est doublé intégralement dans notre langue), découvrir la tronche des zones du jeu est clairement une motivation supplémentaire tellement il y en a et tellement ça varie de l'une à l'autre. Sans parler de l'incroyable bande-son.

Bref E33 c'est un jeu qui à une âme et qui a des couilles, qui assume ses choix, j'ai été investi dedans du début à la fin. Chapeau à Sandfall, qui je pense a créé un monstre auquel toutes leurs prochaines productions seront comparées, et qui j'espère va en inspirer d'autres à dynamiter/dynamiser toujours plus la formule du RPG au tour par tour.
Luckra

le 18/05/2025
8 pc

Une expérience vraiment unique et vraiment fière d'être française.

J'ai adoré le scénario (une excellente exploration du deuil et de la famille), les personnages (merveilleusement écrits et doublés avec un casting excellent), la réalisation (extrèmement impressionante vu la taille du studio), la musique (magnifique avec des thèmes forts, des belles paroles en français dans le texte), le rythme (jamais une zone qui était trop longue, chaque acte qui a ses problématiques, des fins d'acte grandioses).

Je suis pas vraiment rentré dans la proposition de combat avec ce focus souls/parry qui m'a plus frustré qu'autre chose et poussé à passer en easy pendant l'acte 2, le but est clairement de manger les combos la première fois qu'on les voit (à cause de feintes, timings différents, jump ou gradient surprise au milieu) pour apprendre comment esquiver et parry (et éventuellement contrer). C'est encore plus frustrant que je trouve le RPG tour par tour derrière ça intéressant avec chaque personnage qui a ses propres règles (beaucoup inspirées de Slay the Spire) avec des builds à créer et expérimenter. Je finissais par toujours faire la même chose mais la préparation était intéressante malgré les menus.

Le gameplay général est classique en termes de structure du JRPG mais vraiment très bien rythmé avec l'alternance worldmap et donjons. Dans le reste je suis plus mitigé entre le level design très moyen (beaucoup de zones je me perdais car on sait pas ce qui est optionnel ou chemin principal avec en plus la caméra qui se recentre après chaque combat), le platforming tout pourri (le saut flottant, le mantle qui marche une fois sur deux, la roulade incontrolable après une chute) qui rend les mini jeux une montagne de frustration (heureusement c'est que de l'optionnel) et les menus qui sont à refaire.

Au final une expérience uniquement française (ça fait plaisir d'avoir des jurons français, des paroles, la direction artistique) et unique dans sa proposition de gameplay (mix de JRPG et souls) à un résultat impressionant pour cette taille d'équipe. Après je suis pas rentré dans la proposition de combat et il y a pas mal de micro-frustrations sur certains aspects mais la réalisation, écriture et musique portent le tout.


Loïc Solaris

le 16/05/2025
pc
Un jeu que j'ai découvert a peine 3 mois avant sa sortie, en entendant parler d'une version collector pas dispo en France pour un jeu FR XD. La curiosité m'a piqué.
Et je n'ai pas eu tord.
J'ai adoré, dès le prologue, jusqu'à la toute fin. Les personnages sont tous intéressants, même si au début 1 ou 2 je les trouvais bof, finalement ils ont tous une réèl profondeur (histoire comme gameplay).
J'ai pleuré 3-4 fois, sentimental que je suis.
Un jeu plutôt "couloir" mais je prefère personnellement : ne pas se perdre ou pas trop, pouvoir eviter les combats "aleatoires", pas d'énigmes dans des donjons trop long...
en bref j'ai passé 42 superbes heures !
Zanxthiloide

le 04/05/2025
8_5 pc
J'ai découvert Clair Obscur : Expedition 33 avec son premier trailer à la Summer Game Fest 2024. L'annonce sortait de nulle part, et son style visuel et audio attirait déjà mon regard.
Un peu moins d'un an plus tard manette en main mon instinct ne m'avait pas menti.

Le jeu se veut classique tout en réinventant avec brio les poncifs du RPG style japonais de l'époque 32 bits et plus, à l'exception des phases d'exploration très classiques.
Le jeu est une véritable lettre d'amour de ses créateurs au genre, avec un nombre de référence -toujours réinventées- aux grand titres du genre (Final Fantasy dont le 9 en particulier; Lost Odyssey; la série des Souls; Nier et j'en passe).

Le gameplay autour du combat est vraiment très réussi avec une difficulté très bien dosée, des personnages qui se jouent tous de manière différente, un système de personnalisation où les équipements apportent des compétences passives qui peuvent ensuite être apprises de manière permanente et alloué via une ressource qui offre un bon niveau de personnalisation; et un système de combat à base de QTE à la difficulté bien dosée.
Toutefois, j'ai noté un ventre mou vers les 2/3 du jeu jusqu'au dernier acte, la faute à un cap de dégat un peu faiblard et au manque de nouveautés (le build de compétences actives est établi assez rapidement). Heureusement la relative faible durée de vie du jeu (25h en difficulté maximale en faisant quelques quêtes annexes pour finir l'histoire +5h de reset car le jeu est difficile) atténue ce défaut qui aurait pu fortement dégrader mon opinion du jeu. Cerise sur le gateau, le titre contient un contenu "post" game conséquent ET SCENARISE .

L'histoire et son univers réservent de très belles surprises.

Je n'ai pas particulièrement apprécié la bande son que j'ai trouvé rapidement pénible à l'exception de quelques pistes, mais il s'agit davantage d'une question de goût que de qualité intrinsèque.

En conclusion, ce premier jeu du studio Sandfall est un très bon titre et j'attends avec impatience leur prochain jeu.
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