Vous incarnez un jeune fan du célèbre jeu de carte de duel de monstre. Votre pote Joey vient chez vous pour parler de cartes, bien sur, lorsque votre second pote, Yugi, débarque paniqué : son puzzle du Millénium a disparu ! En bon copain, vous décidez de l’aider à le retrouver, mais vous voila à peine sorti de chez vous que Ishizu (la bombe égyptienne) vient à votre rencontre pour implorer votre aide. L’être des ténèbres - le fameux Reshef du titre - va bientôt détruire le monde, et les cartes des dieux - seules cartes en mesure de l’arrêter - ont été changées en pierre. Ishizu vous demande alors de retrouver tous les objets du Millénium afin de restaurer le pouvoir des cartes divines. Vous acceptez donc la mission bien gentiment.

Pour un fan de carte Yugioh, vous avez un deck de départ plus que super pourri. Pas moyen de faire quoi que ce soit avec ça. Imaginez un peu : que des monstres à l’attaque de 400 ou 500 pts, une carte piège et deux ou trois sorts dont un qui ne sert à rien. Inutile de chercher à récupérer le premier objet du Millénium dans ces conditions. Vous n’aurez donc pas le choix, il faut booster d'urgence votre deck de départ. Et pour ce faire, deux moyens sont mis à votre disposition pour récupérer de nouvelles cartes : les acheter chez le grand père de Yugi ou en les gagnant en pariant l’une de vos cartes contre l'une de votre adversaire avant un duel.

Je vous recommande vivement de vous faire Otogi Ryuji au début car il peut vous lâcher des monstres de 600 ou 700 pts d’attaques mais surtout, il offre parfois un sablier de vie. En payant 1000 pts de vie, il peut booster tous vos monstres de 500 pts en attaque et en défense. Autant dire que c’est une carte plus que vitale au début du jeu ! Par contre, oubliez tout de suite le trip de monter un super deck puissant en deux coups de cuillère à pot car vous déchanterez aussi vite qu'il est possible de le faire. La faute à un système de progression conçu pour vous en faire baver plus que de raison. Chaque carte possède un coût propre pour être ajouté à votre deck et votre niveau de duelliste ne vous autorise qu’un coût total limité en fonction de ce dit niveau. Donc si vous achetez une super carte de la mort qui tue mais que votre niveau de duelliste ne vous permet pas de l’utiliser, vous ne pourrez rien en faire sinon la regarder à regret dans votre réserve. Pour monter votre niveau de duelliste (et donc, la puissance des cartes que vous pourrez utiliser), il faut faire des duels. Le problème est qu'ils ne vous rapportent que peu d’XP et de Domino (la monnaie dans Yugioh). Pour les combats « touchy », on récupère trois points de capacité et pour les duels standards, un point de capacité. Quant aux Dominos, ça oscille entre cinquante et cent-cinquante Dominos par duel.

Pour pouvoir mettre une carte plus puissante dans votre jeu, il faut parfois augmenter votre capacité de quarante points. Déduisez le nombre de combats à faire pour refaire complètement votre deck qui peut en contenir quarante. Pour l'argent, le prix des cartes moyennes est de l’ordre de deux milles à trois milles Dominos. Non, pas un paquet de carte, une seule carte ! Alors autant vous dire que vous n’en achetez pas une tous les quatre matins. Bien sûr, les connaisseurs penseront tout de suite à la machine à code. Mais pour entrer un seul code, il faut payer mille Dominos à chaque fois ! Et les cartes ne seront de toute façon pas utilisables au début avec votre niveau de newbie. La seule chose à faire, c'est d’enchainer des duels à la pelle pour monter péniblement votre niveau.

En somme le problème étant que vous possédez un deck de nase, donc les duels se résumeront à aligner bêtement des monstres sans rien faire d’autre. On n’y retrouve pas du tout la dimension bluffante du jeu en jouant des pièges et magies à gogo qui permettent de retourner les situations lors d’un duel et qui lui donnent tout son intérêt. Il est bien sur possible de monter un deck digne de ce nom avec ce jeu mais il faudra trimer des heures et des heures avant.

On retrouve grosso modo les mêmes règles standards du jeu de carte avec les sacrifices, les pièges, etc, mais il n’est pas possible de fusionner des monstres ici. De même, on ne retrouve pas le terrain habituel avec la pile du cimetière et la zone pour les cartes terrains, mais ce n’est pas très grave non plus. Ce qui est grave par contre, c’est qu’une règle très particulière s’applique aux duels ici. Cette règle, c’est le mal. Elle a été inventée par Satan en personne. Les monstres possèdent un type élémentaire : feu, eau, vent, lumière, foudre, ... Enfin je ne vous apprends rien et bien dans ce jeu, un élément domine un autre élément ! L’eau est supérieure au feu par exemple ou encore les ténèbres sont supérieures à la lumière. Il en résulte non pas un malus en termes de points d’attaque ou de défense mais bien qu’un élément vaincra systématiquement un autre élément quoi qu'il arrive. Par exemple, un monstre de type eau terrassera obligatoirement un monstre de type feu indépendamment des stats des deux cartes. Je pense que les connaisseurs des règles du jeu de carte comprennent ce que cela implique ! On se retrouve avec des situations du genre où vous sortez un monstre très puissant après un enchainement de combo dont vous êtes trop fier mais en attaquant le monstre face caché sur le terrain de l’adversaire, ce dernier se révèle être du type opposé à votre créature malgré des stats inférieures. Et bien vous perdez votre monstre. Du coup, il faut en permanence agir en fonction de ce risque. Allez-vous sacrifier deux monstres pour en invoquer un puissant et prendre le risque qu’il se fasse dézinguer par un monstre qui sera du type opposé au tour suivant, si votre adversaire en sort un ? Avec un monstre super puissant, oserez-vous attaquer un monstre face caché ou attendrez-vous un tour supplémentaire pour invoquer un monstre plus faible pour s’assurer de ne pas perdre stupidement votre super monstre de compétition ?

Si cette règle n'est pas reluisante, au bout d’un certain temps, on s’y fait et on finit par l’exploiter à notre avantage. Je pense qu’une personne qui ne connait pas les règles au départ et les découvre avec ce jeu sera moins rebuté qu’un joueur coutumier aux règles du vrai jeu de carte Yugioh comme moi. Pour poursuivre dans les réjouissances, il faut savoir que vos LP (vos points de vie) ne se rechargent pas après chaque match. Si on perd mille points de vie dans un duel, on descend donc à sept milles LP et lorsque l'on entame un autre duel, on le commence à sept milles LP. Le seul moyen de regagner de la vie est soit avec les cartes de soin, soit de revenir chez vous pour se reposer.

Le jeu ne serait pas long à finir si on avait un bon deck dès le départ. Ce qui vous prendra beaucoup de temps sera de monter la puissance de votre deck. Le jeu propose environ huit-cents cartes ce qui est raisonnable et offre un choix conséquent pour customiser votre jeu. Et ceci sera votre principal challenge car on sera tenté d’abandonner à plusieurs reprise le jeu tant l’augmentation de votre niveau est long à faire et ennuyeux. Il est nécessaire d’aligner des centaines et des centaines de duels et la sensation de faire du surplace se fait fatalement ressentir. Le scénario ne nous transportera pas non plus ce qui ne nous aidera pas à supporter un début de jeu si pénible. En effet il est nécessaire de récupérer les objets du millénium cela tout en faisant des duels sans s’attendre à la montagne de fun en terme de rebondissement scénaristique. Néanmoins il s'agit d'un jeu de cartes et il reste déjà bien plus scénarisé que la plupart des autres jeux du genre. On retrouve les persos de l'anime comme Yugi, Kaiba et les autres, ce qui reste sympa pour les fans. On ne navigue pas en terre inconnue.

Les graphismes sont corrects. C’est coloré, plutôt bien modélisé mais les duels manquent globalement de dynamisme. Les animations lors des combats sont simplistes et sont loin de décoiffer le joueur rêvant de voir sortir des cartes les créatures qu'il a invoqué. Je n’ai pas été déçu de ce côté-là en tout cas. On est dans le suffisant. Quant aux musiques, elles sont moyennes. Elles ne sont pas formidables mais pas nulles non plus. Elles se laissent écouter. En revanche, certains personnages parlent lors des duels, l'idée est appréciable. L'ambiance lors de ces affrontements s'en trouve grandement renforcée. L’interface de gestion des cartes est pas mal conçue. On peut les classer par leur nombre d’étoiles, leur puissance, etc, sans fioriture mais efficace une fois qu’on a bien pris en main l’interface. Une autre bonne chose est que le jeu est en français ce qui facilite quand même grandement la compréhension des effets des cartes aux francophones. Pour finir sur une note toujours positive, il est possible de jouer à deux joueurs en reliant deux Game Boy Advance et même d’échanger ses cartes via ce système (fonction qui manquait cruellement à son frère ainé : Yu-Gi-Oh! Les cartes sacrées).

Keles 08/04/2013

Environ 800 cartes A haut niveau, le jeu devient plaisant Jeu en français

Evolution du deck dramatiquement lent Le système d’un élément supérieur à un autre, atroce...

TECHNIQUE 3/5 BANDE SON 2/5 SCENARIO 2.5/5 DUREE DE VIE 4/5 GAMEPLAY 1.5/5