Xenogears. La seule évocation de ce mot peut faire chavirer le coeur de millions de fans, tout comme dégoûter bon nombres d'autres personnes. Certains l'adulent d'autres le rejettent, quoi qu'il en soit, il ne laisse personne indifférent, et cela se comprend puisque de jeu, Xenogears n'en possède que l'appellation et la forme. Dans le fond, Xenogears n'est pas vraiment un jeu, mais plutôt un immense livre qu'on ne sait pas vraiment comment tenir... Un pavé qui s'étale sur deux CD pleins à craquer de réflexions, de fausses pistes et d'émotions. Voyons, voyons...
L'histoire de Xenogears est presque impossible à résumer en quelques lignes, je vais donc vous résumer en quelques mots la situation initiale dans laquelle le jeu se déroule et les toutes premières heures de jeu.
Le jeu s'ouvre sur une mystérieuse citation biblique (I am Alpha and Omega...) qui s'enchaîne immédiatement avec une cinématique sublime (et qui le reste aujourd'hui) mêlant 3D et DA type manga. Long travelling sur un immense vaisseau spatial. Soudain, les alarmes de sécurités se mettent à retentir. La salle de contrôle est en ébullition et se met en oeuvre pour comprendre et éradiquer les raisons du problème. A l'intérieur du vaisseau, quelque chose s'est réveillé, et se propage à l'intérieur du Spaceship. Malgré les efforts de toute l'équipe de contrôle, le commandant se voit dans l'obligation d'ordonner l'évacuation du navire. Seul à rester dans son vaisseau, le commandant ne semble pas si surpris par cette catastrophe. Un dernier regard sur une photo de sa femme et de sa fille, et le commandant appuie sur le bouton d'autodestruction. Les débris du vaisseau s'écrase sur Terre. De ces cendres métalliques "ELLE" se lève, nue, magnifique. Elle apporte l'humanité sur cette planète vierge.
La cinématique terminée, on passe à quelque chose qui ne semble pas en rapport avec ce que l'on vient de voir. Du texte défile à l'écran, on nous explique que Sur terre, depuis une centaine d'années, deux royaumes s'opposent : Aveh et Kislev. Aveh (dont la capitale est Bledavik) qui, soutenue par le "Gebler" l'armée de Solaris, domine Kislev (dont la capitale est Nortune) qui combat seul. La raison de cette guerre est aujourd'hui oubliée...
On passe ensuite à autre chose (encore !). On se retrouve dans la peau de Fei Fong Wong, jeune peintre passionné d'arts martiaux qui coule une existence paisible dans son village adoptif de Lahan. Adoptif ? Oui, Fei semble avoir été amené il y a quelques années de cela dans ce village par un homme mystérieux. Hélas, Fei n'a plus aucuns souvenirs de cette période et de celle qui la précède. Un jour, Fei se rend chez son ami le docteur Citan Uzuki. A son retour, il découvre son village assaillit par des Gears (d'immenses robots mécaniques). Fei prend son courage à deux mains et grimpe dans un Gear vide.
Mais une fois aux commandes, quelque chose d'étrange se produit. -(la scène qui suit est une cinématique)- Des images du passé du jeune homme ressurgissent puis, on le voit à l'intérieur de son Gear, le visage à demi levé et caché par ses cheveux, un rictus sadique aux lèvres.Ensuite, le Gear de Fei déclenche une immense explosion qui détruit le village et ses assaillants. Fei ne semble pas avoir pu maîtriser une puissance qui lui était inconnue, il ne comprend pas ce qui s'est passé, est-ce vraiment lui qui a fait ça ?. Chassé par les survivants du village, Fei tombe dans une foret ou il fait la connaissance d'Elly Van Houten, qui semble avoir commander l'attaque du village... Celle-ci menace Fei de son arme, mais le jeune homme la sauve de monstres qui l'attaquent. Finalement, tout le monde se calme et tout rentre dans l'ordre. Les deux jeunes gens seront bientôt rattrapés par Citan qui a finalement décidé de rejoindre Fei.
Voila le début de l'histoire. De ces trois situations, va naître une intrigue extrêmement complexe (mais pas incompréhensible, attention, dans Xenogears TOUT se tient si on prend la peine de réfléchir un minimum), une histoire fabuleuse qui fait de Xenogears une relique, un jeu indispensable que tout joueur de RPG se doit de goûter au moins une fois dans sa vie.
Le gameplay du titre n'est pour lui ni une véritable faiblesse ni une force. On a le droit à des combats aléatoires et à deux types de rencontres différentes : des combats à pieds et à (ou "en", c'est bizarre, j'ai pas l'habitude de cette expression moi ! ^^) Gears. Ces deux types de joutes ont leurs particularités. A pied, vous avez une barre de AP, qui monte au fur et a mesure du combat. Une fois pleine vous pouvez attaquez. Vous pouvez lancer une attaque magique qui réduit vos EP (Ether Points), finalement, on utilise assez rarement cette fonction et on privilégie les attaques physiques (en tout cas, c'est mon cas). Vous pouvez choisir de lancer une attaque classique a bases de plusieurs coups qui réduit différemment votre barre de AP : vous avez les coups de force faible qui vous coûtent 1 AP, les coups de force moyenne qui vous en coûtent 2 et enfin, les coups forts qui vous en coûtent 3. Plus le coup est fort, plus vous risquez de le rater (ce système a été repris et remanié pour Chrono Cross où l'aspect réussite des coups est plus développé). Vous pouvez aussi choisir de lancer une attaque spéciale grâce une combinaison de touches biens spécifiques qui vous est indiqué à l'écran. Si aux premiers abord, ce système peut sembler génial, on découvre vite ses limites, puisqu'on fait quasiment tout le temps la même chose ! C'est dommage, avec plus de coups et un peu plus de possibilités, on se serait plus amuser. Passons au combat en (rahhh !) Gears. Je les trouve personnellement plus abouti et plus intéressant que les combats à pieds et c'est d'ailleurs tant mieux, puisque vous combattrez bien plus en (putaiiiiiiinnnn) Gears qu'à pieds. Le système est assez simple en soit et ressemble assez au système de combat au sol dans le fond. A ceci près que vous devrez gérer votre consommation de fuel (essence, en bon François) et que pour réaliser des coups spéciaux, vous devrez attendre 1, 2 ou 3 tours pour réaliser des attaques de force faible, moyenne ou forte. Plus le coup est fort, plus il vous coûte de fuel. Vous pourrez vous régénérer qu'à partir d'un moment dans le jeu. Ah oui, j'avais oublié mais les combats se déroulent à 3 personnages maximum. Voila en gros de ce qu'il en est pour le gameplay de Xenogears. Les combats auraient pu être plus palpitant, mais quand on joue à Xenogears, je ne pense pas que ce soit vraiment pour les combats.
Graphiquement parlant, le jeu a assez mal vieillit, on a le droit a de la "Full rotative 3D" c'est à dire de la 3D "quetupeutournerautourdupersonnage" ^^. Les personnages eux, restent en 2D basse rés', et lors des zooms (oui, pour éviter trop de temps de chargements, on nous fout des zooms a chaque changement de décors), ils pixellisent à mort. Heureusement, les cinématiques sublimes rehaussent un peu le tout, même si on peut regretter leur faible nombre. Les Gears ne sont pas si moches non plus, mais n'oublions pas que le jeu date de 1998 ! Coté musiques, c'est du tout bon, les thèmes sont très typés et hors jeu, on les reconnaît du premier coup. Mitsuda nous gâte de composition qui colle parfaitement à l'ambiance du soft mais qu'on écoute volontiers hors-contexte.
Xenogears ne doit pas vraiment être pris comme un jeu. On pourrait se dire que le support n'est pas vraiment adapté et que Xenogears aurait autant pu être un manga ou un anime. Mais comment raconter une histoire s'étalant sur plus de 60 heures autre part que dans un jeu ? (si, peut-être Xenogears aurait vraiment pu être une série animée type Evangelion) C'est donc à nous, joueurs, de faire l'effort de se plonger dans ses heures de dialogues et d'essayer de comprendre un scénario extrêmement riche et complexe. Si vous réussissez, alors Xenogears est pour vous, sinon, vous n'en verrez jamais la fin.
La grande force de Xenogears, nous l'avons dit, c'est son scénario, mais aussi, et surtout dirons certains, ses personnages. Ils sont assez nombreux (plus d'une dizaine au total) et ont tous une personnalité très développé (bon ok, pour Chu-Chu je dis pas, mais bon...). Surtout les deux personnages principaux Elly, mais surtout Fei, qui vous réserve de très nombreuses surprises...
Pour jouer à Xenogears, il faut vraiment être impliqué, à fond dedans, sous peine d'être rapidement perdu dans les méandres d'un scénario gigantesque, extrêmement riche (désolé je me répète, mais c'est indispensable). Si vous n'avez pas envie de réfléchir, êtes excités et avez envie de vous faire un bon Quake III en réseau, alors attendez, car dans ses moments, il vous sera totalement impossible de jouer à Xenogears. Vous trouverez les heures de dialogues interminables, alors que concentré, elles vous passionneront. Mais il faut également accrocher à l'ambiance, et certains n'aimeront pas. Mêlant aspect futuriste et d'autre plus typé dans le passé, le premier aspect prend rapidement le pas sur le second, et cet univers a base de robots et de guerres futuristes ne plaira assurément pas a tout le monde.
On peut également remarquer un défaut assez énervant lors de certaines phases de jeu : la maniabilité lors des phases de plates formes est horrible, souvenez-vous, la tour de Babel, où il fallait parfois, après avoir raté un saut, tout recommencer depuis le début (ça m'est arrivé, et j'ai failli bouffer mon pad !).
On peut regretter que le jeu ne repose vraiment que sur son scénario et que parfois, les dialogues sont vraiment trop long (plusieurs heures des fois, et je ne rigole pas !). On aurait préférer un plus grand découpage entre dialogues et jeu. Peut être de la faute de Square, qui sur la fin du développement a carrément couper du budget à la petite équipe de sieur Takahashi. Pas cool, messieurs les dirigeants ! Cela se ressent surtout sur le second CD, qui semble vraiment avoir été charcuté : certaines phases, qui auraient pu être des phases de jeu, ont été transformées en quelques pages de résumé texte !
Coté durée de vie, on a le droit a une quête principale extrêmement longue (plus de 60 heures), d'autant qu'on a du mal à jouer à Xenogears 10 heures d'affilés ! Il faut digérer ce qu'on l'on vient de comprendre sous peine de rapidement, frôler l'indigestion.
Finalement, on peut dire que
Xenogears est jeu réellement à part, un mythe, qu'il faut plus aborder comme une oeuvre mêlant références religieuses et critiques sur la société et l'église (par le biais de l'Ethos) que comme un jeu. Certains adoreront, d'autres, qui cherchent peut être un aspect plus récréatif dans un jeu vidéo, s'ennuieront à mourir. Une oeuvre traitant de thèmes adultes, une histoire d'amour, de religions, de complots multiples dans un univers futuriste font de
Xenogears une oeuvre totalement indispensable qui DOIT être essayer au moins une fois dans sa vie... tout cela grâce à un scénario et un personnage sublimement complexe : Fei. Avec un gameplay qui tienne vraiment la route,
Xenogears se hisserait sans problème aux toutes premières places des plus grands jeux de tous les temps... il reste tout de même un grand jeu.
P.S : je vous conseille un excellent site avec pas mal d'informations sur Xenogears,
Lost-Edens.
15/07/2003
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- THE SCENAR'
- THE CHARACTERS
- Bande-son
- Durée de vie
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- A assez mal vieilli techniquement
- Trop de dialogues
- Combats assez chiants parfois
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 4.5/5
STORY 5/5
LENGTH 4.5/5
GAMEPLAY 3/5
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