Développé par Sony dans le but de concurrencer les Final Fantasy, le jeu sortit à quelques mois d'intervalle de Final Fantasy 8 dans une certaine indifférence. Pourtant, Sony avait su reprendre ce qui a fait le succès des Final Fantasy : plusieurs cinématiques de grande qualité, un scénario très recherché, des décors en 3D précaculée fins et superbes.
Hélas le jeu reçut un accueil mitigé... Mérité ?
Encore une histoire de vengeance
On incarne un jeune guerrier nommé Dart qui retourne dans sa ville d'origine pour découvrir qu'elle vient d'être dévastée. Il va vite comprendre que de sombres évènements se préparent et va donc chercher à les contrer. En route, Dart va bien entendu rencontrer de nombreux personnages qui lui viendront en aide, dont la mystérieuse Rose, un des personnes les plus charismatiques vus dans un RPG. Globalement, les personnages sont attachants et bien travaillés, de ce coté les concepteurs ont fourni une bonne copie.
Hélas, le scénario ne prend réellement son ampleur que lors du troisième CD, le premier CD est assez plat, creux, puis le jeu monte progressivement en puissance pour proposer une deuxième moitié haletante, prenante, par moment brillante.
Ca ressemble à du FF
La première chose qui saute aux yeux lorsqu'on démarre, le jeu c'est la ressemblance dans le principe de jeu avec les Final Fantasy sur Playstation. Vous dirigez un personnage en 3D sur des décors en 3D précalculée (2D fixe), on se retrouve donc à bouger le long des écrans exactement comme dans les Final Fantasy. Ensuite, le jeu est un pur Classical où vous alternerez les villages, les lieux et les combats dans ceux-ci. Dans les lieux ça ressemble toujours, ceux-ci sont construits de la même manière et les énigmes sont du même acabit. Cependant on peut saluer les petits icônes apparaissant au dessus du héros lorsqu'il peut effectuer une action particulière (comme monter une échelle), une bonne idée que l'on a retrouvé par la suite dans FF9.
Là où ça change pas mal (hormis le système de combat dont je vais parler après), c'est la carte. Ici pas d'exploration libre, on se balade d'un lieu à un autre sur des chemins fixes dont on ne peut dévier, ce qui amène un peu plus de linéarité (pas forcément un mal pour certains), mais on perd quelque peu le sentiment d'aventure qui anime les plus fougueux d'entre nous.
Les Dragoons, êtres surpuissants
Un des points importants est le fait que les héros que l'on incarne sont des Dragoons, c'est à dire qu'ils possèdent la faculté de se métamorphoser pour devenir bien plus puissants et accéder à des attaques dévastatrices. Le système de combat est d'ailleurs articulé autour de cette spécifité.
Les combats ont la plupart du temps lieu aléatoirement, même si dans certains lieux on peut voir les ennemis sur la carte avant de les affronter. Ils sont surtout particulièrement originaux. Ici tout est question de timing, et le gameplay est basé sur des combos. Lorsque vous attaquez, il y a un viseur qui apparaît sur l'ennemi ciblé, et il faudra appuyer sur le bouton d'attaque au moment exact où un curseur en mouvement passera sur un point fixe visible. Le timing à adopter diffèrera selon l'attaque que vous ferez. Un système un peu déroutant au départ, mais qui permet de trancher la monotonie des combats de nombre de RPG où l'on finit par faire autre chose tout en appuyant machinalement sur le bouton de validation. De même, pour déclencher les attaques en Dragoon, un curseur tourne à l'intérieur d'un cercle et il faudra appuyer sur le bouton au bon moment. Il est très dur d'enchainer les cinq coups permettant d'enclencher l'attaque maximum, mais avec de l'entraînement ça finir par passer, et c'est incroyablement jouissif. Si le système évite les rencontres banales que l'on expédie sans réfléchir, il déroutera et dégoutera probablement une certaine catégorie de joueurs.
Pour les magies en revanche, aucune manipulation spécifique n'est nécessaire. Elles sont assez belles, mais pas très impressionnantes malheureusement.
Persos moches, décors sublimes, une inégalité retrouvée dans la bande-son
Lorsqu'on commence le jeu, on a le droit à une séquence en image de synthèse du meilleur effet. La qualité est excellente. On commence ensuite le jeu. Là, on découvre directement le point faible du jeu : les personnages sont extrêmement mal modélisés. L'ensemble fait un peu purée de pixels. Par contre, les décors sont vraiment très réussis, avec une 3D précalculée fine et particulièrement colorée. On saluera artistique effectuée, par moment admirable. Un point m'a particulièrement bluffé : des animations sont incrustées dans les décors, comme une rivière qui s'écoule, la fumée qui sort d'une cheminée... Ça le fait.
En revanche, la carte dénote, avec sa 3D sommaire qui frise le ridicule, alors que la linéarité proposée dessus n'imposait pas de contrainte technique.
La bande-son est elle aussi très inégale : de magnifiques thèmes côtoient des musiques à la limite de l'inaudible. Dans l'ensemble, c'est tout de même moyen...
Le jeu possède une durée de vie immense, de l'ordre d'une cinquantaine d'heures parsemées de cinématiques, ce qui justifie amplement les 4 CD.
Si le bilan est loin d'être parfait, notamment à cause d'une bande son globalement médiocre et un scénario trop lent à se lancer, The Legend of Dragoon possède au final l'une des histoires les plus travaillées sur le support, une ambiance magnifique et un gameplay très original.
Un jeu qui ne plaira pas à tous, mais qui saura séduire, comme moi, un bon nombre de joueurs.
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- Ambiance générale
- Décors magnifiques (de plus souvent animés)
- Durée de vie
- Scénario excellent
- Système de combat novateur
- Se transformer en Dragoon
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- La moitié des musiques...
- Modélisation des persos ratée
- On monte trop lentement en niveaux
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 3/5
STORY 4.5/5
LENGTH 4.5/5
GAMEPLAY 4/5
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