Sega ne produit plus de machine, et décide de concentrer tous ses efforts sur le software, même si pour cela, il faut aller chez les anciens rivaux. Une aubaine pour certains, un désastre pour d'autres, c'est en tous cas vers Sony et sa Playstation 2 qu'il faudra regarder. Contre toute attente, Red et Sega propose un remake 3D du premier épisode à la place d'un nouvel épisode inédit. Alors simple portage ou véritable remake?
Teikoku Kagekidan
Durant l'ère Taishô, le gouvernement japonais se prépare à faire face à une menace démoniaque, les Koumas. Il décide pour œuvrer de mettre en place une unité spéciale de défense capable de défendre Tokyo, la capitale, de ces forces du mal.
Pour ce faire, la tâche sera confiée à Yoneda Ikki, qui a déjà été confronté aux koumas par le passé, en le nommant Commandant en chef du Teikoku Kagekidan (Corps d'Elite Impérial).
Premier objectif, créer une arme capable de combattre la menace. Il fait appel au professeur Kanzaki, qui mettra sur pied un prototype d'armure nécessitant une grande force spirituelle. Le problème c'est qu'il faut des pilotes, et que des personnes possédant une telle force sont rares. C'est alors qu'Ayame Fujieda, vice commandant, par en quête du monde trouver de futurs pilotes ayant la force requise, le premier d'entre eux s'avérant être la fille du professeur Kanzaki, Sumire. La jeune Iris et la mystérieuse Maria seront les premières recrues, avant que Shinguji Sakura les rejoignent, sa famille étant depuis toujours liée à la défense du pays.
Le groupe formé, essentiellement de filles par le plus grand des hasards, va plus ou moins efficacement fonctionner. Le théâtre impérial sert de couverture au Teikoku Kagekidan, et tous ses membres animent le théâtre au travers de pièces, jouées par les pilotes et donc, les filles de l'unité. Cette pratique permet de favoriser le contact humain, développer et contrôler les émotions, c'est la seule méthode pour obtenir une force spirituelle suffisante au pilotage des Kobus (les armures ou mechas).
Le résultat n'est pas satisfaisant, et Yoneda, après diverses concertations avec ses supérieurs et subordonnés, décide qu'il faudrait un capitaine, un homme, capable de dégager une force spirituelle similaire aux filles, pour les dirigés efficacement sur un champ de bataille et savoir les amenés à maîtriser leurs forces. Il semblerait qu'un jeune sous-lieutenant de la marine possède les caractéristiques requises, Ogami Ichiro. C'est décidé, il sera muté au Teikoku en tant que futur capitaine.
Après ce prélude pour vous situer l'histoire, c'est ici que le jeu commence...
L'univers de Sakura Taisen est une sorte d'hybride, entre le japon de l'ère Taisho avec une touche de cyberpunk, entre cultures traditionnelles, mysticismes et technologies, bourré d'anachronismes et de clins d'œil.
L'arrivée d'Ogami au théâtre va considérablement changer l'atmosphère. Reléguer en poinçonneur de tickets, il sera d'une aide considérable dans la vie au théâtre, car grâce à lui, les filles pourront dégagées leurs pleines puissances en combat, il est l'élément central de la structure.
Dans ce début d'histoire (déclinée en 4 jeux, on parle ici du premier), vous allez découvrir l'univers et les six premières filles de l'équipe (Sakura, Sumire, Iris, Maria, Kanna, Kôran) qui vont se battre pour la défense de la capitale, en proie aux forces maléfiques. Mais ce serait trop simple, les ennemis (particulièrement fantasques) vont réveiller un passé trop longtemps enfoui, et être annonciateurs de quelques choses de beaucoup plus important, auquel le monde devra faire face. C'est là que vous, Ogami Ichiro, devrez faire tout votre possible pour l'en empêcher.
L'originalité de la narration vient de l'animation, comme une série. Dix épisodes pour ce premier jeu, avec des eyecatch (coupure d'épisode pour spots publicitaires. Sauvegarde dans le jeu), et les bandes-annonces en fin d'épisodes du suivant. Cheminement classique de l'animation, vous suivez l'épisode, les protagonistes, leurs péripéties ou états d'âmes, puis en fin d'épisode, l'arrivée du méchant (bataille).
Du coup, on retrouve un grand nombre de valeurs de l'animation japonaise, beaucoup d'émotions, d'humour et d'action pour un cocktail jamais une seule seconde ennuyeux. Et comme l'histoire au travers de tous les jeux dégage de l'intérêt, nous avons une franche réussite pour peu que l'on adhère à l'ambiance.
Renaissance
Si l'histoire ne change pas, la réalisation du jeu a subi une véritable transformation, s'appuyant sur le système 3D qui officie depuis le troisième épisode.
Mais tout d'abord la partie aventure, qui elle aussi a bénéficié d'un lifting. Traits de dessins de Kosuke Fujishima plus fins, arts en haute résolution et plein écran, de nombreuses séquences inédites, un habillage complètement revu et Production IG qui a produit un nombre important de séquences animées de grande qualité, même si on retrouve la plupart de celles de l'époque sur Saturn.
Pas de doute, on sent tout de suite que nous avons droit à un remake et non un portage comme ce fut le cas pour les quatre épisodes précédents.
Les phases de combats reprennent le moteur 3D de Sakura Taisen 3&4 pour notre plus grand plaisir. Les mechas de nos héroïnes et ceux des ennemis avec un design corrigé, une animation légèrement revue à la hausse, plus souple, des maps superbes avec relief et un festival d'effets spéciaux avec des zooms agressifs sur les furies. La mise en scène de ces furies par des séquences animées est magnifique, à l'image de tout ce que le célèbre studio d'animation a réalisé de nouveau pour le jeu.
Ce n'est pas tout, pour marquer les passages importants en combat, on note maintenant la présence de cut-scenes avec le moteur du jeu, ce qui permet de constater l'utilisation du cel-shading pour les personnages à taille humaine, ennemis ou citadins entre autre, pour un rendu du plus bel effet.
Pas grand chose de négatif donc, la réalisation donne une nouvelle vie au premier Sakura Taisen.
Kitsch
Tel pourrait-on définir l'ost de Tanaka Kouhei. A la fois épique et déjantée, voir un peu trop stéréotypée dans des clichés assumés, la bande-son égaie avec talent le jeu, donnant un cachet supplémentaire à l'ambiance si particulière du titre. Là encore, on sent l'expérience de l'animation, d'où les idées sont directement puisées. De nombreuses chansons, théâtre oblige, parsèment l'univers de Sakura Taisen, elles sont l'œuvre de Mitsuru Hongo. On regrettera juste que si peu d'entre elles s'entendent dans le jeu. Cela dit, on note tout de même quelques nouvelles pistes et certaines remixées.
Extrait de l'OST Sakura Taisen par Tanaka Kouhei et Mitsuru Hongo (
Geki, Teikoku Kagekidan ! &
Sakura Taisen Battle Theme 3) :
Les doublages sont excellents, rien à dire de plus. Les doubleurs sont les mêmes, ou presque, tout au long de la série. Ce procédé permettra de les identifiés immédiatement, de s'attacher au point de connaître la fine équipe par cœur. Ce sera encore plus flagrant en suivant l'aventure sur les autres titres. Seul le héros n'a pas de voix, reprenant le principe que c'est vous l'acteur, et vous laissant s'identifier.
Les bruitages sont au niveau des anciennes productions 3D, toujours un certain manque de diversité mais ça reste tout à fait correct.
Pas de bouleversements majeurs pour la partie sonore, en somme.
Sakura Taisen 3 & 4 system plus
On conserve l'habituel mixage que vous connaissez maintenant entre phase Dating Simulation/Aventure et combats de Tactical-RPG. Le remake reprend l'intégralité de l'histoire du premier, mais va aussi reprendre toutes les améliorations du système de LIPS, avec quelques ajouts.
LIPS (Live and Interactive Picture System) :
Vous connaissez le système dorénavant, mais au cas où je rappelle qu'il s'agit d'une fenêtre de dialogue qui apparaît régulièrement lors d'une conversation avec un protagoniste. Il vous pose une question et vous avez alors un certain nombre de choix pour répondre (y compris ne rien dire) dans un temps limité variable en fonction de la nécessité. Les bonnes réponses ont un son positif selon deux degrés d'importance et inversement pour les mauvaises réponses. Ces paramètres influent sur les statistiques en combats des filles mais également pour le héros lorsqu'il s'adresse aux personnages secondaires.
Nous retrouvons aussi les phases de multiples LIPS pour conclure une action spécifique, instaurer initialement par Sakura Taisen 2, et repris par la suite dans Sakura Taisen 3. On note quelques variations de LIPS nouvelles avec de petites phases mettant à contribution vos réflexes sur divers boutons de la manette.
Pour rencontrer un protagoniste et engager un LIPS, il faudra se déplacer au sein des divers terrains de jeu, revu et corrigé pour l'occasion. Vous avez toujours un plan de 3/4 des lieux avec un Ogami en 3D et en SD, sauf que maintenant vous le déplacer avec le stick directionnel et non par l'intermédiaire d'un curseur.
Votre temps libre reste régit par une horloge, mais vous n'aurez plus à partir à l'aveuglette puisque des petites bulles avec des onomatopées siègent au dessus des lieux où il se passe quelque chose. Ça peut être un signe de colère, une petite goutte de sueur pour signaler un besoin d'aide...
Pour les LIPS en eux même, chaque réponse est maintenant accompagnée d'un médaillon avec la tête de notre héros à l'intérieur, et les émotions qui vont avec. Au delà de renforcer l'habillage, ce système sera très intéressant pour les non-japonisants, puisqu'il permettra de se repérer aux émotions à défaut de comprendre la question qu'on lui a poser. Bien sûr ça restera fastidieux, mais ça l'est nettement moins qu'avant.
Les combats :
Comme je le disais plus haut, le système de combat en 3D de Sakura Taisen 3&4 reprend du service, on en retrouve la même structure par conséquent, mais quelques nouveautés sont présentes.
La barre à segments est d'actualité. Un segment pour deux pas, un par coup d'attaque (possibilité de combo), deux pour le bouclier, trois pour recharger la barre de furie,un pour l'utiliser et six pour la guérison.
Comme d'habitude avec ce système, lorsque c'est le tour d'Ogami de jouer, en tant que capitaine il peut interagir sur la formation pour privilégier la guérison au détriment de l'attaque par exemple, ce qui changera le nombre de segment nécessaire pour chaque type d'action. De plus, les affinités que vous aurez avec les filles influeront sur plusieurs facteurs, comme augmenter les segments, la barre de furie qui se recharge plus vite. Ces mêmes affinités seront aussi la cause pour l’utilisation des attaques par équipe et des contre défensifs, aussi en équipe. Ce dernier paramètre reste assez aléatoire malheureusement, comme dans les précédents Sakura Taisen. Pas de changement pour l'attaque ultime, la fille avec qui vous avez le plus d'affinités donnera lieu à une séquence spéciale pour une attaque dévastatrice.
La principale nouveauté vient de la barre de furie. Elle est présente sous forme de cercle sur le côté gauche de votre statut, et elle possède deux fonctions. Si votre barre est au maximum, vous utiliserez votre furie, mais si elle est moins élevée et qu'elle se trouve au moins dans la zone centrale, vous pourrez lors d'un combo de cinq coups, changer le dernier coup en attaque avec une altération de statut (attack up, déplacement de l'ennemi réduit...). Ce seul ajout amène un peu plus de stratégie aux combats, même si le niveau de difficulté n'est toujours pas à la hauteur des espérances.
Sous-quêtes
Avec les séquences supplémentaires et le système en 3D, cette version bénéficie d'une meilleure durée de vie que l'original.
Endings : 6 filles, 6 fins. Vous aurez une fin bonus si vous débloquez toutes les fins des filles.
Théâtre : A l'instar de Sakura Taisen 3 avec Montmartre, vous pourrez faire un tour dans le théâtre à l'écran new game pour profiter de tous ce que vous avez découvert. Arts, cinématiques, attaques, musiques, mini-games... seront disponible. Si vous êtes équipé, vous pourrez même télécharger des mini-games ou fond d'écran pour votre téléphone portable.
Pour sur il s'agit d'un remake, mais des remakes de cette qualité on en redemande. Mise à jour graphique, contenu amélioré, c'est une véritable renaissance pour l'épisode par lequel cette immense saga a commencée.
30/09/2007
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- Mise à jour graphique
- Le concept
- Les ajouts
- Les bonus
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- Malgré tout un remake
- Toujours trop facile
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 3.5/5
LENGTH 4/5
GAMEPLAY 4/5
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