Gust aura décidément bien pris son temps pour se décider à sortir une nouvelle licence RPG. Le développeur japonais prend donc enfin des risques et nous épargne cette fois-ci un énième et systématique "Atelier" au profit d'une création totalement originale, qui ne se rattache à aucune autre série existante. Rien qu'avec ça, Nights of Azures mérite un peu d'attention, bien que votre serviteur ne soit généralement, il faut bien l'admettre, pas vraiment emballé par les productions dudit studio.
Blue Night
L'histoire se déroule dans notre monde, ou plutôt une vision alternative de notre bonne vieille planète, dans lequel le Seigneur de la Nuit fut terrassé il y a plusieurs centaines d'années. Mais avant de disparaître complètement, cette entité maléfique extrêmement puissante fit pleuvoir tout son sang corrompu sur la Terre et transforma les êtres humains souillés en d'horribles créatures nocturnes. De nos jours, Arnas, une agent au service de la puissante organisation religieuse du Vatican et chevalier de son état, se rend sur une petite île d'Europe sur les ordres de sa hiérarchie, afin de rejoindre le partenaire qui lui a été assigné pour sa nouvelle mission. Ce dernier se révèle alors être sa meilleure amie, Lyulitis, une prêtresse avec laquelle elle partage des sentiments bien particuliers et qu'elle devra protéger d'un destin tragique inéluctable.
Le ton est donné, et après ce pitch d'une incroyable originalité, nous voici au commandes du personnage principal, prêt à en découdre avec les hordes infernales infestant les ruelles de la ville. Arnas est une hybride ayant été au contact du sang maudit mais sans s'être transformée, ce qui lui confère la possibilité de tuer les monstres et d'en récolter le sang afin de le purifier. Pour cela elle se fera aider par ses "Servans", des créatures magiques très diverses qu'elle peut invoquer et utiliser à volonté durant ses longues pérégrinations crépusculaires. Elle disposera également d'un quartier général où se replier, l'hôtel "Ende", tenu par le mystérieux réceptionniste qui aidera autant que faire se peut les deux héroïnes dans leurs investigations.
End Night
C'est précisément dans ce bâtiment qu'Arnas se préparera avant de partir en mission, puisque celui-ci fera à la fois office de magasin, d'offres de quêtes annexes ou bien encore d'arène à challenges pour varier les plaisirs. Et c'est surtout ici que vous pourrez faire évoluer votre personnage en lui attribuant de nouvelles compétences, lui équiper de nouveaux objets à elle et à ses créatures, mais également en lui faisant changer de niveau. Car effectivement, si le leveling des Servans demeure très classique avec une montée de niveau par points d'expérience après chaque donjon, Arnas devra purifier tout le sang récolté afin de le transformer en XP, à l'instar de ce qui se fait dans l'excellent Bloodborne. Et puisque l'action se déroule exclusivement la nuit, il est tout de même possible d'assigner des activités diurnes à votre chasseuse de monstre, qui se traduise par le gain automatique d'un autre type d'expérience utilisable pour acheter de nouvelles techniques.
Le gameplay quant à lui reste très classique de prime abord. Arnas attaque donc en temps réel et dispose de plusieurs armes aux styles assez variés, de type corps à corps ou à distance, qu'elle gagnera au fur et à mesure de la progression du jeu. Une jauge se remplit également en bas à gauche de l'écran et symbolise le moment où elle pourra se transformer en un être surpuissant pour un court laps de temps. Être dont la forme et les pouvoirs varieront selon les Servans qui vous accompagnent. Ces derniers, bien que peu nombreux au début de l'aventure, pourront être recrutés par la suite et vous permettront de former plusieurs groupes d'individus aux compétences très diverses et de plusieurs types : offensifs, défensifs, soigneurs... Il sera même possible de leur donner quelques ordres en plein combat pour affiner votre stratégie au moment opportun, ainsi que de switcher d'équipe quand bon vous semble.
Chaos Night
Nights of Azure est donc un Action-RPG agrémenté de quelques idées intéressantes, qui ne partait pourtant pas si mal au bout d'à peine quelques minutes de jeu. Mais soyons clairs, le nouveau bébé de Gust est un échec, un jeu fainéant, peu intéressant. Tout d'abord, le level design est inexistant, dirigiste et linéaire. Tous les donjons se ressemblent, le bestiaire est limité, et comble de la paresse, vos Servans eux-mêmes ont le même design que les monstres que vous affrontez. Alors pourquoi pas, mais vu qu'il ne sont pas en très grand nombre, cela reste vraiment très décevant. L'action est fluide mais peu lisible durant des affrontements regroupant de nombreux adversaires, et la difficulté est totalement inexistante. Ce dernier point étant d'ailleurs très regrettable au vu de la relative richesse de customisation de votre équipe, permettant de nombreuses possibilités. Malheureusement tout cela ne vous sera vraiment utile que pour torcher les différentes épreuves de l'arène, l'histoire principale ne proposant absolument aucun challenge.
Mais comme si cela ne suffisait pas, le titre s'enlise dans une histoire ennuyeuse et extrêmement mal mise en scène. Certaines séquences supposées épiques ou intenses ne dégagent aucune émotion, empêtrées dans une animation bancale ou une motion capture peu concluante, le tout avec des dialogues insipides, souvent mielleux et clichés. Les deux personnages principaux ne sont pas vraiment attachants, et la surdose de fan service à base de grosses poitrines et de vêtements affriolants devient vite assez ridicule. D'autant plus que le décalage entre le scénario plutôt sombre et les petites saynètes niaises et soporifiques d'entre deux donjons fatiguent le joueur qui se dit qu'il ferait bien d'aller vite fait dégommer du monstre pour oublier ça. Fort heureusement, le jeu est relativement court, à peine une quinzaine d'heures sans se presser, ce qui abrège le supplice rapidement. A moins bien sûr de vouloir pousser le bouchon pour obtenir la vraie fin.
Gust Night
La réalisation générale du titre ne déroge pas à la moyenne des jeux Gust, à savoir des graphismes tout juste corrects et un frame rate qui répond heureusement présent. Reste que tout cela manque cruellement de folie et d'originalité. L'atmosphère fin du XIXème ou début du XXème siècle qui se dégage du style architectural des bâtiments aurait pu donner quelque chose de vraiment marquant, mais en l'état le jeu ne dégage pas grand chose et l'on finit par ne plus vraiment faire attention aux décors autour de nous. Tout n'est heureusement pas si noir et Nights of Azure possède tout de même quelques qualités qui l'empêche de véritablement sombrer dans la médiocrité vidéoludique totale.
La richesse du gameplay bien entendu comme expliqué plus haut, et ce malgré l'absence de réel challenge, mais également l'humour de certains personnages secondaires qui réveille ponctuellement le joueur de sa torpeur. Mais la plus grande réussite reste incontestablement l'OST, très variée et majoritairement à consonance métal et symphonique, qui rehausse à elle seule le plaisir de déambuler dans ces donjons atrocement mornes grâce à la qualité de la plupart des compositions. La bande originale sera d'ailleurs débloquée dans les options une fois le premier run effectué ainsi qu'une galerie d'artworks très sympathiques, à côté desquels les modèles 3D du jeu font malheureusement pâle figure.
En conclusion, Nights of Azure est un Action-RPG bas de gamme, ennuyeux, maladroit et dirigiste qui ne doit son salut qu'à une OST de grande qualité et la relative richesse de son gameplay, malheureusement rendu inutile de par la trop grande facilité du soft. A réserver à tous ceux que le trop plein de fan service gratuit, un level design raté et la nullité d'un scénario ne dérangent pas.
28/02/2016
|
- L'OST
- Gameplay riche en possibilités
|
- Le scénario
- La mise en scène
- Le level design
- Les 2 personnages principaux
- La durée de vie
- L'absence de difficulté
|
GRAPHICS 3/5
SOUND/MUSIC 4/5
STORY 2/5
LENGTH 2/5
GAMEPLAY 3.5/5
|