Après des années de cantonnement au Japon, la série des Fire Emblem eut enfin droit à des sorties américaines et européennes avec l'arrivée des épisodes GBA. C'est donc tout naturellement que la tendance s'est confirmée avec pour la première fois une sortie internationale d'un épisode de la série sur console de salon. Emprunt d'heroïc-fantasy, la série a su faire son trou chez nous grâce à une grande qualité, et cet épisode reprend donc la recette des versions GBA. Suffisant pour s'imposer sur GameCube?
La vengeance d'un père tué
Tout allait pour le mieux jusqu'à ce jour. Ike, orphelin de sa mère, partage l'existence de son père, en charge de la compagnie des "Greil Mercenaries". Encore inexpérimenté, il apprend chaque jour des mercenaires en vue de prendre un jour la succession. Depuis toujours neutre, la compagnie décide de prendre position lorsque la terrible armée de Daien envahit la capitale de leur pays en massacrant la famille royale. Malheureusement Ike va devoir prendre cette succession bien plus tôt qu'il ne le pensait dans la tourmente. Le passé rattrape son père dont la vie prend fin lors d'un affrontement avec un mystérieux chevalier noir. Voici Ike seul à la tête de la compagnie, devant gagner le respect des mercenaires sceptiques et déjouer les embuscades tendues par l'armée de Daien désireuse de mettre la main sur la princesse du royaume. Bien sur, le jeune homme n'a qu'une seule idée en tête dès lors, retrouver l'assassin et le défaire. Un vaste programme, qu'un scénario très poussé et des dialogues subtilement choisis soutiennent parfaitement.
Fidèle au poste
Bien évidemment, le gameplay et le déroulement sont très proches de ceux des épisodes GBA. Un pur Tactical qui laisse place entre chaque mission à des longues séquences de dialogues illustrant à merveille le scénario. Les combats se découpent ainsi toujours en deux phases distinctes (alliés/ennemis) où la moindre erreur se paie cash, la résurrection n'étant toujours pas au programme. Les triangles de prédominance des armes et des magies ont été reconduits et aucune catégorie majeure n'a été introduite, les vieux réflexes des routards de la série seront réappliqués. Les objectifs des missions sont toujours découpés entre attaquer à tout va et défendre un certain nombre de tours (ce qui, bien souvent amène à la même finalité, l'extermination totale de la vermine). Les dialogues avec les habitants sont toujours monnaie courante et on obtient dorénavant presque systématiquement un objet en retour (même avec les plus antipathiques et hermétiques, allez comprendre).
En somme, on pourrait se demander ce qui change, et pourtant, en creusant bien...
Nos amis les bêtes
Première nouveauté, l'introduction d'une nouvelle race, les Laguz. Homme bête classique, ils peuvent profiter le temps de quelques tours de la force phénoménale que leur confère leur forme sauvage. Différents à jouer, ils peuvent aussi permettre aux fainéants de se reposer puisqu'on peut donner le contrôle de ceux-ci à la console en précisant juste le type d'actions à appliquer.
L'autre grande nouveauté est la forge d'arme. A chaque chapitre, on peut en effet forger une arme en choisissant le matériau et les caractéristiques (jusqu'à une certaine limite, il ne faut pas rêver...). Ces armes surpuissantes sont à conserver intelligemment pour les dernières missions, les seules réellement difficiles. En effet, contrairement aux épisodes précédents, les deux premiers tiers du jeu ne posent que peu de problèmes, avant un saut de difficulté brutal. Heureusement, les programmeurs ont prévu un choix de difficulté. Le jeu sera ainsi accessible à tous, et les hardcore gamers fous furieux pourront prendre leur pied à affronter des ennemis surboostés en masse. Vous pourrez emmener une douzaine de combattants par mission, le nombre variant par chapitre. Vous aurez au total une quarantaine de recrues potentielles, parmi un panel assez variées. Le système de promotion change quelque peu, vous devrez soit utiliser un objet sur un perso (méthode habituelle), soit amener le personnage au niveau 21, auquel cas il sera automatiquement promu. Une excellente idée qui évite de devoir choisir quels membres promouvoir faute d'un manque d'objets adéquats. Certains membres ne peuvent pas être promus et d'autres ne le peuvent avant un événement spécifique du scénario.
Par ici le bonus
Les personnages se recrutent de la façon habituelle, à savoir discuter avec eux en combat avec la personne adéquate ou bien automatiquement entre les chapitres. Chaque personnage à sa petite histoire, et vous pourrez engager la discussion avec vos troupes lors des phases de repos. Ces phases de repos seront également l'occasion d'accroître les affinités entre eux (utile pour optimiser votre armée en combat), de bien gérer l'équipement et de distribuer l'expérience bonus! Et oui, après chaque mission vous obtiendrez plus ou moins d'expériences à répartir à votre guise aux divers compagnons. Très utile pour remonter les persos à la bourre! On a de plus accès un système de skills qui permet de donner diverses compétences aux persos dans la limite de "chambres" disponibles. Chaque compétence requiert plus ou moins de place et permet d'augmenter des compétences propres comme la précision, de dédoubler ses attaques magiques ou encore de débloquer des attaques spéciales surpuissantes! Une idée excellente qui permet d'obtenir des brutes ultimes en combat.
Au final, le joueur se retrouve face à un gameplay ultra solide et complet, frisant la perfection, avec des missions variées non pas dans les objectifs, mais dans les cartes et les placements.
Tout n'est pas parfait
Perfection, voila un mot qui ne peut caractériser la technique du titre. La 3D est quelque peu grossière, les couleurs un brin ternes et les animations, quoique loin d'être mauvaises, manquent de naturel et de fluidité. Heureusement, les scènes de dialogue sont tout simplement magnifiques avec des artworks qui rendent parfaitement le design sublime. Un design pur heroïc-fantasy, qui fournit son lot de personnes extrêmement classes, sûrement les plus réussis de toute la série. On peut également souligner le rendu assez atypique des cinématiques, vraiment superbes, même si l'on déplorera leur rareté. La bande sonore est elle assez discrète mais contient de belles mélodies toujours de circonstance. Vous l'aurez compris, le jeu ne brille guère par sa technique, et c'est bien par son scénario excellent et son gameplay fouillé qu'il atteint des sommets d'épisme. L'aventure vous tiendra en haleine une petite quarantaine d'heures, très rythmées.
Perpétuant parfaitement l'esprit de la série, Fire Emblem: Path of Radiance est un excellent Tactical, chose rare sur Gamecube. Plus accessible grâce au choix de difficulté et à son système de sauvegarde, il est sans conteste un incontournable de la console.
09/12/2006
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- Le design, excellent
- Les nouveaux systèmes de skills et de forge
- Le scénario, bien que classique, est diablement efficace
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GRAPHICS 3/5
SOUND/MUSIC 3.5/5
STORY 4/5
LENGTH 4/5
GAMEPLAY 4.5/5
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