Canaan
Peu de temps après les évènements de Xillia premier du nom, nous nous retrouvons en compagnie d'un jeune homme du nom de Ludger Will Kresnik qui termine une brève formation avant de prendre son poste de travail au train de Trigraph. Jusqu'à présent, il dépendait énormément de son frère Julius, mais il est temps pour lui d'assurer ses propres responsabilités.
Malheureusement, le jour où Ludger entre en poste est celui choisi par un groupe terroriste pour attaquer le train. Au milieu de l'horrible massacre se déroulant sous ses yeux, il va faire la connaissance d'une passagère un peu spéciale : Elle Mel Mata. Cette jeune fille de huit ans a du fuir sa maison pendant que son père - qui se sacrifiait pour la protéger - lui demandait de s'intéresser au monde de Canaan où elle pourrait trouver des réponses. C'est ainsi qu'il lui légua une montre au pouvoir mystérieux.
Dans le train, Ludger pourra compter sur le soutien d'un autre individu, le docteur Jude Mathis (le héros du premier épisode), pour tenter de sauver le maximum de personnes. Mais ce petit groupe va vite déchanter lorsqu'il se rendra compte que le principal responsable de ce carnage n'est autre que Julius, le frère de Ludger. De l'incompréhension à la hâte Ludger doit faire face lorsque la montre qu'avait Elle s'active et que tout le monde se retrouve au même endroit, mais dans un monde différent. C'est ainsi que nos héros vont découvrir qu'une anomalie temporelle est en cause et que ses conséquences peuvent être dramatiques. De retour au monde réel, des interrogations plein la tête, Ludger va endosser la dette colossale de 20 millions de gald pour réparer les dégâts. Le jeune homme ne pouvait pas imaginer pire situation, mais la première interrogation concerne Julius ; que s'est-il passé ?
Xillia 2 exploite à son tour le récit à base de mondes parallèles et d'anomalies temporelles très en vogue dans le RPG japonais ces derniers temps. D'un côté, on découvre de nouveaux personnages au centre d'une intrigue assez obscure au premier abord, et de l'autre on retrouve tous les héros du premier Xillia qui occupent de nouvelles fonctions. L'intérêt du scénario vient de sa structure à trois vitesses. Premièrement l'intrigue principale, ensuite la remboursement de la dette et enfin les relations à développer avec les autres personnages du groupe. Indissociables mais pourtant modulables dans la progression, ces trois lignes directrices vont peu à peu épaissir le récit, enrichir la narration et développer le background au maximum de ses possibilités, tel que le premier opus n'avait pas su le faire.
En résultera une histoire parfois inégale en rythme (à cause de la partie "dette") mais aussi très forte en intensité. Certaines séquences particulièrement bien mises en scène dégagent une vraie force, jouant à la fois sur les émotions et les rouages subtils du récit, qui imposent à notre héros de faire constamment des choix dont les conséquences peuvent être terribles pour lui et ses proches. Tout est donc fait pour qu'on entre dans la peau de Ludger, et ça fonctionne vraiment bien.
PS : précisons que l'écran-titre possède un menu avec cinq montages vidéos relatant tout ce qu'il faut savoir du premier Tales of Xillia.
Passage en gold
Le premier Xillia n'a pas laissé un souvenir impérissable concernant sa réalisation technique. Plein de petits pépins inhabituels qui témoignaient d'un manque flagrant de finition. S'il ne faut pas s'attendre à des miracles, les améliorations, de l'ordre du détail, rendent l'expérience Xillia 2 beaucoup plus conforme aux standards d'une PS3.
Une superbe introduction, quelques très rares séquences animées de grande qualité, une interface hyper soignée et des artworks saillants continuent toujours de faire illusion, mais ce ne sont pas les points sur lesquels on craignait quoique ce soit. En effet, souvenez-vous de ces zones dépouillées que l'on traversait avec tristesse, de ces villages relativement petits et de l'absence de véritables donjons... Et bien vous ne serez pas dépaysé puisque Xillia 2 reprend la quasi intégralité du premier jeu, mais l'aliasing a été considérablement réduit (ce qui ne se verra pas sur nos screens), les textures sont plus homogènes, les ralentissements plus rares, des éléments de décors sont ajoutés et le jeu a plus de dynamisme. D'ailleurs, les premiers à bénéficier de ces ajouts sont les combats, qui gagnent un surplus de vitesse très appréciable et ceci sans la moindre chute de framerate s'il vous plaît. Même à haut niveau je n'ai rien trouvé de répréhensible.
Comme on ne peut pas tout avoir, les seuls ralentissements toujours présents concernent les villes à cause de l'affichage tardif des PNJ. Les doublons des ennemis sont toujours de la partie aussi mais on salue l'arrivée de quelques nouvelles zones avec notamment de vrais donjons et les personnages sont toujours aussi beaux à l'écran.
D'un coup on se sent un peu mieux, mais il y a le souci de la bande-son très mitigée. Vous retrouverez également la majorité des musiques du précédent jeu avec quelques nouvelles pistes qui sont toutes réussies ! C'est toujours ça de pris surtout avec les doublages de haute volée même si, il faut le souligner, Ludger est muet pour mieux vous permettre d'entrer dans le personnage (rassurez-vous, en Ex-game vous aurez l'occasion de lui rendre sa voix).
Retour aux sources
Le système de jeu de
Xillia 2 a considérablement changé, puisqu'il réintègre de nombreux codes de la licence et que la structure même du récit est divisée en trois grands axes, comme je le mentionnais plus haut.
En résumé, vous avez une trame scénaristique mais avant de débloquer les événements vous devrez vous acquitter de votre dette. Pour se faire une jeune femme du nom de Nova va constamment vous persécuter en demandant une contribution. Vous avez le choix de la somme, mais un conseil si vous avez les moyens (il y a un système de quête redondant mais indispensable), donnez le plus d'argent possible si vous ne voulez pas qu'elle vienne empoisonner votre progression toutes les dix secondes, c'est du vécu ! Et une fois un palier atteint, vous aurez généralement accès au chapitre scénario suivant avant de devoir à nouveau gérer cette dette maudite. C'est là qu'interviennent les mini-scénarios relatifs aux personnages.
Divisés en plusieurs épisodes, ces scénarios alternatifs vont développer de manière souvent inspirée (malgré quelques ratés) les protagonistes du premier épisode. Non seulement leurs psychologies sont mises à nue, mais souvent ça vous rapporte des phases de gameplay avec de nombreuses récompenses à la clé et des éléments de background, notamment car on devra souvent se rendre dans le monde parallèle. Cette phase de jeu n'est pas sans rappeler la deuxième partie de
Tales of Legendia, sauf qu'ici les relations prennent une place beaucoup plus importante. Tout simplement car au delà des combats et des scénarios alternatifs, Ludger doit répondre à de très nombreuses questions qui auront pour incidence de monter l'affection avec les personnages. Plus les relations sont élevées, plus vous aurez de récompense et un soutien sans faille en combat.
Pour le reste, la partie exploration est identique au premier jeu, avec des zones assez inintéressantes pour récolter matières premières et coffres au milieu d'une véritable armée de monstres, mais les développeurs ont astucieusement modelé la formule. D'abord vous aurez l'intégralité du monde disponible assez rapidement, donnant une jolie sensation de liberté. Ensuite, l'expérience est plus intéressante via les monstres spéciaux des quêtes (les Gigantos) ou les séquences en scénarios alternatifs. Du coup nous ne sommes pas obligés de traîner bêtement dans les zones de plaines, surtout qu'une fois les régions découvertes, vous pouvez vous téléporter n'importe où en un éclair. Cependant, il y a des fois où vous ne pourrez pas échapper aux combats.
Combats
Ils arrivent après un bref écran de transition, avec quatre personnages en temps réel.
On retrouve tout ce qui fait le sel de la saga avec un système très orienté jeu de combat. Un bouton pour les coups simples orientables, garde, possibilité de courir ou sauter, le bouton de skills et bien sûr l'accès au menu, histoire de piocher un objet ou de réorganiser une stratégie. Le système mixe habilement la jauge de TP (magie) et les CC, qui correspondent au nombre de coups possibles (recharge presque instantanée).
Au rayon des nouveautés, le travail d'équipe initié dans le premier opus est toujours d'actualité mais beaucoup plus prononcé en terme de variations de techniques. En combinaison avec la garde, une esquive permet de contre-attaquer en infligeant un malus à l'ennemi ou de l'affaiblir un court instant. Enfin, les possibilités en terme de combat aérien sont revus à la hausse pour des combos de folie à un stade avancé, surtout avec l'utilisation abusive de la jauge de spéciaux qui permet, à terme, de balancer les furies dans un déluge d'effets visuels.
Mais le gros plus de cet épisode c'est Ludger ! Notre héros possède la bagatelle de trois armes : deux épées, pistolets et masse, toutes interchangeables à volonté en cours d'enchaînements comme dans tout bon beat'em all qui se respecte. Et ce n'est pas tout ! Assez rapidement, Ludger pourra accéder à un mode "corpse" dans lequel il revêt des bribes d'armure (complète à la fin) qui lui confèrent un pouvoir hors du commun. Il en devient invincible pendant un court moment où chacune des attaques transpire d'une force inouïe. Ne cherchez pas, malgré tout le respect pour les autres personnages (au nombre de huit tout de même), Ludger est si monstrueux manette en main qu'il devient le personnage le plus incroyable de toute la saga ! D'ailleurs, les auteurs se sont bien amusés avec certains combats du scénario juste épiques au possible où la sensation de puissance dépasse l'entendement.
Bien sûr, tout ceci prend forme grâce au bidouillage en règle que réintègre cet opus en délaissant la toile d'araignée linéaire du précédent épisode. Ici nous avons des "cores" qui renferment des sets de skills plus ou moins nombreux. Il y a un peu de tout : des skills d'attaque, des compétences de soutien, des attributions de statistiques, des techniques d'équipe... Tout ceci ajustable via un quota de points comme on pouvait le trouver dans
Tales of Vesperia. L'intérêt vient du nombre des cores, en grand nombre, permettant de faire pas mal d'essais pour obtenir la meilleure équipe possible. Et il vaut mieux s'y attarder puisque le niveau de difficulté a été rehaussée, plus en phase avec ce dont les fans ont l'habitude. En marge on retrouve les traditionnelles boutiques et leurs systèmes de fidélisation ainsi que les recettes réduites à de simples objets. En revanche, fini l'abus d'équipement, dans
Xillia 2 on reprend le bon vieux système de craft à base de matières premières.
Tales of Xillia 2 c'est peu un virage à 180°. En conservant une base assez mitigée, les auteurs ont réintégré la plupart des éléments récurrents de la saga tout en maquillant habilement les points les plus crispants (progression, zones), ce qui offre aux joueurs un contrôle presque total. Car si le remboursement de la dette est une fausse bonne idée, les scénarios alternatifs et la trame scénaristique sont eux de bonne tenue, qui plus est agrémentés de combats toujours plus parfaits (les meilleurs ici). En un an seulement, le résultat est surprenant et mérite bien des louanges.
AnnexesQuarante heures me semblent suffisantes dans la plupart des cas, en tenant compte du fait que j'incorpore la trame principale et les scénarios annexes (il y a également plusieurs fins possibles).
Scénarios de personnage : variable selon les personnages, ils sont la principale quête du jeu.
Ex Game : comme d'habitude vous pourrez repartir sur une nouvelle partie en troquant vos points de grade. Autre alternative, reprendre la sauvegarde au dernier point pour compléter les annexes, les quêtes et découvrir un donjon optionnel assez périlleux.
Divers : le craft, la collecte des chats, la chasse aux monstres les plus dangereux, l'inévitable Colisée... Les annexes sont nombreuses et augmentent considérablement la durée de vie.
En seulement un an,
Namco est parvenu à accomplir un véritable tour de force. Majorité des problèmes techniques corrigés, progression améliorée, système beaucoup plus riche, gros contenu optionnel... Si l'on ajoute une histoire surprenante et des combats toujours plus incroyables, ce
Xillia 2 a tout d'un grand
Tales of. Il est juste dommage que la trace de son aîné ait laissée une empreinte aussi forte, qui cela dit ne devrait pas poser trop de problèmes à tous les amateurs de bons RPG japonais.
17/12/2012
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- Les combats
- Techniquement mieux fini
- Système enrichi
- Pas mal d'annexes
- L'histoire à trois axes...
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- ...sauf pour la dette
- La redite presque intégrale des décors du premier Xillia
- Les zones de plaines toujours aussi peu intéressantes
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GRAPHICS 3.5/5
SOUND/MUSIC 3/5
STORY 3.5/5
LENGTH 3.5/5
GAMEPLAY 4/5
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